
Marianne Nizet, professeure de français et de FLE au Lyceum Kennedy à New York, organise, grâce à Storyplay’r, une heure du conte numérique avec sa classe, chaque semaine. Elle répond à nos questions.
Bonjour Marianne, merci d’avoir accepté de répondre à quelques questions pour Storyplay’r. Pour commencer, pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?
Bonjour, je m’appelle Marianne Nizet je suis la coordinatrice de français au Lyceum Kennedy à New York. Cette année je suis professeure en Grande Section.
Les classes du Lyceum Kennedy s’étendent de quel âge à quel âge ?
Sur notre campus, nous avons des classes qui vont de la petite section jusqu’au CM2.
Et vous enseignez à des enfants qui ne sont qu’en Grande section ?
Oui, et aussi à des enfants qui sont en FLE.
D’accord, et ces enfants ont quel âge ?
Entre 5 et 10 ans.
Quel est le niveau de français des élèves auxquels vous enseignez ? Sont-ils issus de familles francophones ?
On accueille des enfants de toutes nationalités. Pour certains, les deux parents sont français, d’autres viennent de familles franco-américaines. On a des enfants dont les parents travaillent dans les missions à l’ONU. Ils viennent ainsi de partout dans le monde. C’est vraiment mixte en fait. Nous avons soit des enfants complètement bilingues, soit des enfants qui ne parlent pas du tout français.
Comment avez-vous entendu parler de Storyplay’r ?
La directrice avait reçu un mail de votre part qu’elle nous avait transféré.
Aviez-vous à ce moment-là profité de l’essai gratuit pour tester la plateforme ?
Oui, j’ai saisi l’occasion pour parcourir le catalogue. On a testé la bibliothèque avec les élèves.
Quelles ont été vos impressions au moment où vous avez testé la plateforme ?
Eh bien, tout d’abord, nous travaillons sur un petit campus et nous n’avons pas de bibliothèque française. Nous avons certes une bibliothèque d’école qui est bien fournie mais cela nous manque de pouvoir recevoir des nouveautés chaque semaine, chaque mois. Donc c’était vraiment intéressant d’avoir accès à de nombreux livres d’un coup. Deuxièmement comme c’est une banque numérique, c’est attirant pour les enfants de choisir eux-mêmes leur livre. Ils ont toute la bibliothèque face à eux donc ils sont contents.
Votre classe possède-t-elle des équipements numériques ?
L’année dernière, j’étais dans une classe qui avait un vidéoprojecteur. Je projetais les livres en grand sur le tableau blanc. Cette année nous n’avions pas de vidéoprojecteur donc j’allais dans la salle qu’on utilise pour le FLE.
Depuis combien de temps utilisez-vous Storyplay’r ?
J’utilise Storyplay’r depuis plus de 2 ans.
Pouvez-vous nous décrire une séance de lecture “type” avec Storyplay’r ?
Je l’utilise beaucoup le matin, on lit toujours une petite histoire. Sinon on a un gros projet sur l’année qui nous prend plusieurs mois : cette année le thème c’était les Indiens d’Amérique, et à part ça on suit des projets plus ponctuels comme les saisons de l’année, les différentes fêtes, etc. Et ce qui est intéressant avec Storyplay’r c’est qu’à chaque fois nous avons une banque de livres disponible sur chaque sujet, ce qui nous permet de lire des histoires sur les thèmes sélectionnés. C’est vraiment intéressant.
Vous nous aviez dit précédemment que vos élèves adoraient Storyplay’r. Pourriez-vous nous préciser pourquoi ils apprécient tant la bibliothèque ? En quoi cela peut changer des autres ateliers que vous faites avec eux ?
Ce qu’ils aiment beaucoup c’est de pouvoir choisir leur livre. La panoplie de livres disponibles défile devant leurs yeux et chacun choisit chaque jour son livre. Ce qui est bien aussi c’est que lorsque je leur lis les livres, on est tous ensemble. Je n’ai pas besoin de tenir le livre et ça ils adorent car on se réunit un peu comme si on était au cinéma sauf que c’est la maîtresse qui lit. Par exemple, quand je fais les gestes ou les intonations, ils sont à côté de moi donc ils vivent vraiment le livre et ça les élèves aiment beaucoup.
La deuxième chose intéressante ce sont les livres enregistrés. Cette fonctionnalité leur permet d’entendre la langue française avec d’autres accents, d’autres intonations, d’autres voix ; selon moi cela est essentiel dans un lycée international.
Donc, selon vous, Storyplay’r vous permet de faire une séance de lecture un peu particulière parce qu’elle est sur grand écran, et pas simplement avec un livre papier dans les mains ?
Oui. Bien évidemment on utilise aussi les livres papier car c’est important pour eux de pouvoir les toucher et les manipuler. C’est vrai que Storyplay’r c’est un outil en plus qui pour moi me
semble intéressant.
Est-ce que les parents de vos élèves savent que vous utilisez Storyplay’r ?
Oui oui bien sûr !
Ont-ils eu des réactions particulières face à cette utilisation, notamment à cause du fait que soit numérique ?
Aucun parent n’a donné de retours négatifs. Au contraire ils nous demandent, chaque fois que vous proposez des promos pour les familles, de leur transmettre. Ils sont vraiment demandeurs de ce genre d’outils. Ils voyagent beaucoup et c’est vraiment intéressant pour eux d’avoir la tablette avec les histoires qu’ils peuvent transporter partout. C’est moins lourd qu’un livre à transporter.
Vous continuez à faire des séances de lecture avec des livres papier. Selon vous, est-ce que Storyplay’r remplace le livre papier, ou est plutôt un complément ?
Storyplay’r apparaît vraiment comme un complément vis-à-vis du livre papier.
Utilisez-vous des ressources numériques autres que Storyplay’r aujourd’hui ?
Oui, j’utilise d’autres ressources.
Lesquelles sont-elles ? Quel type de logiciel ou d’application utilisez-vous ?
Sur les tablettes on utilise une application qui s’appelle «myBlee » pour les mathématiques. Pour les classes de FLE on utilise des outils de traduction, des logiciels de traitement de texte.
Nous sommes en contacts avec des familles qui nous font part de leur peur du numérique et de l’écran vis-à-vis des enfants parce qu’ils associent ça aux jeux vidéo, dessins animés… En tant que professeur, qu’est-ce que vous répondriez à ces personnes, notamment au niveau de l’utilisation de Storyplay’r ?
Je dirai que tout dépend de ce que l’on en fait. Si l’enseignant utilise le numérique juste pour l’utiliser c’est quelque chose qui peut être nocif pour les enfants. Cependant si on l’incorpore dans le projet pédagogique pour qu’il apporte une plus-value à notre travail ça ne peut être que positif. Mais il ne faut pas l’utiliser tout le temps et n’importe comment. Lire une histoire sur Storyplay’r ça ne prend qu’une dizaine de minutes. Après il y a tout un travail de langage oral et écrit qui peut se faire en dehors de l’utilisation de l’ordinateur. Il faut savoir manipuler et utiliser les outils numériques.
Vous avez dit que les enfants aimaient choisir leur histoire. Selon vous, le catalogue de Storyplay’r est-il suffisamment riche et de qualité par rapport à votre besoin ?
Entre nous, ce n’est jamais suffisamment riche. Après j’ai bien vu la différence entre l’année dernière et cette année : il y a vraiment eu un enrichissement de la bibliothèque et c’est bien.
Storyplay’r possède une fonctionnalité d’enregistrement de la voix. Est-ce que vous l’avez déjà utilisée avec les enfants ?
Non pas encore, les enfants que j’avais en grande section n’étaient pas francophones et du coup c’était un petit peu compliqué pour eux. Mais l’année prochaine j’aurai une classe de CE2-CM1 et je pensais utiliser cette fonction avec eux.
Trouvez-vous cela pertinent que des élèves un peu plus âgés s’enregistrent en train de lire les histoires et qu’ils les partagent ensuite avec les plus petits ?
Oui, car cela fait partie de l’un des projets que nous avons pour l’année prochaine.
On pensait qu’il pourrait également exister un partage entre les écoles de l’AEFE…
Oui, mais même des écoles en dehors du réseau de l’AEFE en fait parce que nous avons une classe de correspondant en France avec laquelle nous partageons pas mal de choses… Cela permet aussi aux enseignants de partager leurs idées.
Vous avez enseigné en France également. Si vous étiez en France utiliseriez-vous Storyplay’r pour votre classe ?
Maintenant que je connais l’outil, oui tout à fait.
Au départ ce qui vous attirait c’était le catalogue en français ?
Oui, l’accès au catalogue français ainsi que l’outil numérique en lui-même. Le fait qu’il y ait des histoires enregistrées c’est vraiment super aussi.
Les instituteurs en France sont fortement encouragés à initier les plus jeunes aux langues étrangères, dont l’anglais. Storyplay’r possède une sélection de livres en anglais à lire ou écouter. Pensez-vous que c’est un bon outil pour ces instituteurs et institutrices qui apprennent l’anglais aux petits ?
Oui, complètement. Lorsque j’étais en France, je m’occupais d’apprendre l’anglais aux enfants car j’étais une des rares personnes dans l’établissement qui parlait l’anglais couramment. Je sais que pour beaucoup de mes collègues en France c’est vraiment un calvaire parce qu’ils ne connaissent pas assez bien l’anglais et qu’au niveau de l’accent, c’est difficile. Il y a une peur de mal faire, de mal apprendre aux enfants et ils préfèrent ne rien faire. Donc un outil comme Storyplay’r en anglais c’est le top.
Quelle utilisation de Storyplay’r leur conseilleriez-vous ?
Concrètement, de lire des histoires aux enfants et s’il y a des parties en audio, c’est encore mieux de leur faire écouter.
Vous proposez donc de faire des séances de lecture en grand écran avec des narrateurs anglophones ?
Oui, exactement.