
Narramus est une méthode pour apprendre à comprendre et apprendre à raconter, à partir d’albums jeunesse. Ou encore apprendre à comprendre en apprenant à raconter car on ne peut pas raconter ce qu’on n’a pas compris.
Demandez à un enfant de maternelle ce qu’il a fait à l’école aujourd’hui, il vous répondra sûrement : « j’ai raconté l’histoire de la petite fille avec des cheveux bouclés et jaunes ». La semaine suivante, demandez à ce même enfant ce qu’il a fait à l’école, il vous répondra peut-être : « j’ai raconté l’histoire de Boucles d’or ». Encore cette histoire ? Encore raconter ?
Oui encore et toujours : raconter, raconter, raconter ! Parce que les enseignants, armés de la méthode Narramus, ont compris l’importance de la restitution d’histoires en classe.
Alors qu’est-ce que la méthode Narramus ? Pourquoi apprendre à raconter ? Quels sont les résultats de cette méthode ? Chez Storyplay’r, nous sommes évidemment tous convaincus du bien-fondé de cette approche et nous vous présentons donc cette méthode en quelques mots et vous disons comment Storyplay’r peut faire partie des outils permettant la mise en pratique de la méthode Narramus en classe.
La méthode Narramus est le résultat d’un travail de recherche
Roland Goigoux et Sylvie Cèbe, chercheurs en Sciences de l’éducation, sont à l’origine de la méthode Narramus. Narramus, en latin « nous racontons », fournit aux enseignants des scénarios pédagogiques pour étudier un album jeunesse en classe. Goigoux et Cèbe construisent et organisent des séances de lecture sur mesure pour chaque album. Les albums accompagnés de la méthode Narramus couvrent les 3 niveaux de maternelle (petite section, moyenne section et grande section).
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L’objectif de la méthode Narramus : raconter et développer le langage d’évocation
L’ambition de Narramus est double : permettre aux élèves d’apprendre à comprendre et d’apprendre à raconter. Ces deux objectifs, comprendre et raconter, sont interdépendants. Si l’enfant ne sait pas raconter l’histoire qu’il a entendu, c’est qu’il ne l’a pas comprise. Raconter (et donc comprendre) l’histoire en classe, c’est travailler le langage d’évocation, aussi appelé oral scriptural.
Le langage d’évocation est le langage qui permet de faire exister par la parole ce qui n’est pas ou plus là. Il permet de :
- Nommer l’être ou l’objet absent ;
- Nommer et parler d’évènements absents ;
- Relater l’expérience vécue ;
- Formuler des hypothèses, prévoir, imaginer, se projeter dans un avenir proche.
Il peut se définir par opposition avec le langage de situation : langage de l’accompagnement de l’action, on parle de ce qu’on est en train de faire. Évoquer, c’est parler hors situation, le langage de l’évocation est donc aussi le langage de l’abstraction.
Ce langage ne peut exister sans que l’adulte ne le demande car l’enfant n’aime spontanément pas raconter parce que c’est difficile. C’est pourquoi, le langage d’évocation est l’objectif majeur de la maternelle notamment à partir de la moyenne section.
Comment mettre en place la méthode la méthode Narramus ?
Pour que les élèves parviennent à comprendre et raconter, il ne suffit pas d’augmenter la quantité de lectures à voix haute. Ce sont les compétences enseignées et la manière de les enseigner qui font la différence. Pour qu’une séance de lecture soit efficace, il faut prévoir plusieurs dispositifs pédagogiques : des interactions entre élèves guidées par l’enseignant pour comprendre le texte en profondeur, des activités cognitives comme inférer ou raconter et une attention particulière au développement et à la mémorisation du vocabulaire.
En bref, apprendre à comprendre et à raconter suppose de développer quatre compétences chez l’élève :
- Les compétences narratives en réception ;
- Les compétences narratives en production ;
- Les compétences lexicales et syntaxiques ;
- Les compétences inférentielles.
Les quatre compétences sont travaillées en interaction dans chaque scénario pédagogique proposé par la méthode Narramus.
Les compétences narratives en réception
Les compétences narratives en réception sont travaillées dans le but de comprendre les informations du récit et leurs enchaînements. Il est alors essentiel que l’enseignant conte l’histoire en régulant sa voix et en ayant une bonne intonation pour que les élèves saisissent les événements du récit.
Les apports de Storyplay’r :
- Sur Storyplay’r, les audios sont réalisés par des conteurs professionnels : ainsi, l’intonation et le rythme de la voix sont propices à la bonne compréhension de l’histoire par les enfants. En classe, l’enseignant peut aisément mettre la narration sur pause, choisir d’écouter le récit page par page ou en continu.
- Par ailleurs, si plusieurs ordinateurs ou tablettes sont disponibles en classe, les élèves peuvent écouter les histoires seuls ou en petits groupes en toute autonomie en répétant l’écoute autant de fois qu’il est nécessaire.
Les compétences narratives en production
Les compétences narratives en production représentent le rappel de récit, le moment où l’élève va raconter l’histoire aux autres élèves et à l’enseignant. Ces compétences travaillent le langage d’évocation car l’élève prend une distance vis-à-vis du texte et des illustrations, il raconte après coup ce qu’il a entendu. Pour raconter en classe, l’élève peut s’aider de marottes et de maquettes qui lui rappellent le lieu et les personnages du récit.
Les compétences lexicales et syntaxiques
Les compétences lexicales et syntaxiques sont en relation étroite avec la compréhension de l’histoire. Il est essentiel de définir le vocabulaire de l’album avant de commencer la lecture.
L’apport de Storyplay’r : Storyplay’r peut apporter une aide aux enseignants car les mots complexes sont définis dans le texte retranscrit des albums en ligne. Il suffit de cliquer sur le mot complexe souligné pour en avoir sa signification. Un gain de temps précieux pour ensuite vous focaliser sur des activités de mémorisation des mots avec vos élèves (boîte à raconter, jeux de mîmes, dénomination rapide, etc.).
Les compétences inférentielles (ou de compréhension)
Enfin, les compétences inférentielles représentent la capacité de l’enfant à comprendre les informations implicites dans le texte. La méthode Narramus propose de fabriquer des cartes d’identité des personnages pour comprendre leurs états mentaux et, par la même occasion, les mémoriser.
Il est possible et recommandé de créer un réseau d’albums jeunesse pour apprendre les stéréotypes des personnages.
Les apports de Storyplay’r :
- La richesse et la qualité du catalogue : Par exemple, le catalogue de Storyplay’r référence plus de cinquante albums qui évoquent le personnage du loup. Un choix riche qui vous permet de comprendre les personnages classiques de la littérature avec vos élèves. Comprendre l’implicite, suggère également de comprendre les émotions des personnages. Notre thématique « émotions et sentiments » vous permet de définir un grand panel d’émotions.
- Les différentes activités proposées en accompagnement des albums (et notamment les quiz de compréhension) permettent aussi de valider la bonne compréhension de l’histoire y compris sur des éléments dits implicites.
Pourquoi la méthode Narramus est-elle si populaire auprès des enseignants ?
Quand ils intègrent l’école maternelle, la plupart des enfants ont un lexique limité et une syntaxe élémentaire qui leur permettent d’être compris par leur famille. Aujourd’hui, la priorité de l’école maternelle est d’enseigner le langage oral. Pourquoi l’institution accorde-t-elle une place si importante à l’oral ? D’abord parce que l’apprentissage du langage oral assure la réussite scolaire de l’enfant mais surtout parce qu’il dépasse très largement le cadre scolaire. Les compétences langagières sont un facteur discriminant dans la vie adulte. Dans des situations professionnelles (entretiens d’embauche) ou personnelles (image de soi), maîtriser l’oral est un enjeu social fort. Il est donc idéologiquement important d’enseigner l’oral.
C’est pourquoi raconter en classe est une méthode entrée en vigueur dans les programmes de l’Éducation nationale en 2015. Auparavant, il s’agissait d’une méthode peu habituelle dans les classes. À partir de travaux de recherche, Goigoux et Cèbe ont compris qu’apprendre à comprendre dès le plus jeune âge favorise notamment l’apprentissage de la lecture au CP et qu’apprendre à raconter de manière autonome prépare la production d’écrit en primaire. Ils créent donc l’outil Narramus pour répondre à une demande institutionnelle, celle de l’école. C’est avant tout dans un souci de réussite scolaire sur le long terme qu’apprendre et raconter en maternelle est primordial.
Les enseignants soutiennent globalement cette méthode référencée dans les programmes institutionnels car elle a apporté des résultats positifs. Des études montrent que la méthode Narramus a un impact positif en classes de moyenne section et de grande section sur le rappel de récit (donc le langage d’évocation) et sur la mémorisation du lexique.
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