
L’auteur-illustrateur Grégoire KOCJAN est né un mardi. Auteur-compositeur-interprète et comédien au sein de la compagnie Badabulle qui propose des spectacles jeune public, c’est tout naturellement qu’il en vient à l’écriture.
Son recueil de contes, Ogrus, histoires à digérer (L’atelier du poisson soluble-2008) à l’humour féroce connaît un certain succès et se retrouve sélectionné dans les listes de l’Éducation nationale. Son œuvre est également très suivie dans les écoles avec ses pièces de théâtre pour enfants éditées chez Syros: La manifestation (2010) , Terminus (2015) ou La chaise ! (2016). Sans hésiter un instant en 2012, il relève le défi de la collection de BD Les Mystérieux Mystères Insolubles (L’atelier du poisson soluble). Pour cela, il invente quelques héros hétéroclites et désopilants qui évolueront sur 7 albums. Pour les énigmes, son imagination débordante fera le reste !
Découvrez en exclusivité son interview…
Comment et pourquoi êtes-vous devenu auteur jeunesse ?
Par inadvertance à mon avis. Sinon, travailler sur un bureau a toujours été une sorte de passion, il fallait juste que je trouve le moyen de le faire sans qu’il y ait un patron derrière moi… La seule solution que j’ai trouvée c’est écrivain. Pour ce qui est du choix de la jeunesse, c’est uniquement parce qu’ils voient moins vite les fautes d’orthographe !
Comment travaillez-vous ?
Très bien la plupart du temps. (Je peux joindre mon bulletin de CM2 si vous voulez). J’écris toujours le matin. Deux bonnes heures parfois et seulement vingt minutes souvent ! J’écris sur un ordinateur dont les touches font énormément de bruit, mais je crois que je tape trop fort dessus (c’est certainement pour mieux me faire comprendre). Mais ça, c’est juste l’écriture. Le travail d’auteur ça se passe tout le reste du temps… dans la tête ! (la sienne c’est mieux, sinon on appelle ça du plagiat)
Comment décrivez-vous le métier d’auteur ?
Pas du tout solitaire comme on l’imagine car comme les gens pensent que vous ne faites rien, ils viennent sans arrêt vous déranger.
Sinon si quelqu’un savait bien décrire ce métier, ça réglerait beaucoup de problèmes. On nous prendrait moins pour des artistes extravagants et plus pour des gens qui essayent juste de gagner des sous pour faire leurs commissions. Peu importe qu’on le fasse avec plaisir, que ce soit notre passion ou que ça fasse rêver les gens. La vérité, c’est que les bons corn flakes sont super chers !
Habituellement, quelles sont vos sources d’inspiration pour trouver un sujet ou un personnage ?
La révolte qui gronde en moi-même… Pour le reste, le monde et les gens sont tellement bizarres que ce n’est pas difficile de trouver des histoires ou des personnages extraordinaires.
Combien de temps mettez-vous à écrire une histoire en général ?
Super vite d’après les manifestants, trop lentement d’après la police ! Quoi qu’il en soit, avant d’écrire une seule ligne, mes idées murissent plusieurs années comme du vieux rhum. Du coup elles restent fortes mais bien plus subtiles en goût que quand elles m’apparaissent.
En quoi le livre pour enfants vous semble-t-il utile ?
Utile, je ne sais pas trop. Mais nécessaire, il l’est. Nécessaire dans le sens où le livre pour enfants ne peut pas ne pas être. Pour ce qui est de l’utilité, le lecteur décidera s’il veut caler une armoire avec, monter dessus pour voir par la fenêtre trop haute, ou s’instruire. Si tous ces cas me semblent bons, ils ne me regardent pas.
Si vous deviez vous identifier à un album ou à un de vos personnages, lequel serait-ce ? Pourquoi ?
Quickly Lucky, certainement. C’est le nom du héros de mon album le « Dernier Cow Boy » dessiné par Lisbeth Renardy et édité à l’atelier du poisson soluble mais je ne peux pas vous dire pourquoi sinon ça va gâcher les surprises et autres rebondissements !
Voyez-vous le numérique comme une menace ou une opportunité pour votre métier ?
Très bonne question sur laquelle je n’ai absolument aucun avis digne de ce nom. Je vais donc vous évitez les éventuelles sottises que l’on peut entendre aux comptoirs des bistrots et des bibliothèques.
Connaissez-vous Storyplay’r ? Si oui, qu’en pensez-vous ?
Je ne connaissais pas du tout. Et si j’ai bien compris le concept : une grand-mère à Tombouctou va pouvoir enregistrer avec sa propre voix une de mes histoires et ses petits-enfants de Vladivostok vont pouvoir l’écouter dans la foulée ?!…. Vivant loin de ma famille et souvent en voyage, moi je dis : Chouette ! (et je ne dis pas souvent « chouette », je peux vous l’assurer !)
Des projets d’écriture en cours en 2018 ?
Quand j’aurai fini de répondre à toutes vos questions indiscrètes, je pourrai enfin reprendre mon boulot sérieux et littéraire, oui !!! Pour l’heure, j’écris le volume 2 des « Méchantes reines étaient-elle de gentilles princesses » et ça s’appellera : « Les gentilles princesses seront-elles de méchantes reines ». J’aurais bien prévu un troisième volume mais je ne sais plus comment mélanger les mots du titre !
Livres de Grégoire Kocjan disponibles sur Storyplay’r :
À la poursuite du Niurk-Niurk
de Grégoire Kocjan et Juliette Barbanègre
aux éditions L’Atelier du Poisson Soluble
À partir de 5 ans
Lune et Gââ suivent un niurk-niurk dans la grotte du temps. Ils y croiseront une momie et un mastodonte, La Fontaine, Napoléon, Vercingétorix…
Le dernier cow-boy
de Grégoire Kocjan et Lisbeth Renardy
aux éditions L’Atelier du Poisson Soluble
À partir de 5 ans
Quickly Lucky n’a pas une vie de tout repos. Dernier justicier du Far West, notre cow-boy traque sans répit les hors-la-loi.
Les méchantes reines étaient-elles de gentilles princesses ?
de Grégoire Kocjan et Léo Méar
aux éditions L’Atelier du Poisson Soluble
À partir de 7 ans
Ici les princes charmants, les robes et les poneys n’ont pas l’ambition de nous faire rêver mais plutôt de nous réveiller. Toujours armé de son humour décapant, Grégoire Kocjan nous explique qu’il est inutile de vouloir libérer les princesses, elles s’en chargent toutes seules !
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