Un récit épistolaire d’un émigré qui découvre Paris et la dure réalité de son statut.

La petite fille qui marchait sur les lignes » est un album d'une écriture sûre et sensible, magnifiquement illustré. Il évoque cette pratique, si chère au cœur de tant d'enfants, de s'efforcer de suivre les lignes des trottoirs. Le jeune lecteur est invité, au fil des pages, à parcourir tout un chemin qui est également celui de l'imaginaire. Et rien ne l'empêche, s'il le veut, de lire parfois aussi entre les… lignes.

« Je » et l’Autre se rencontrent sur le chemin de l’école, qui pourrait tout aussi bien être le chemin de la vie. Chemin faisant, l’une et l’Autre s’interrogent sur ce qu’ils sont, pourquoi ils sont là, ensemble. Ils apprennent à se connaître, se confient, éprouvent des moments de peur et de joie, s’entraident, défient le regard des autres, avancent en se fixant des buts réels ou imaginaires. Enfants, ils rêvent d’un demain qui serait dessiné à leur goût, de manière juste et équilibrée. Libres.

L’Autre, c’est celui que l’on ne connaît pas, celui qui arrive un jour et qui ne demande rien de plus qu’être parmi nous, les autres. Nous sommes tous des Autres pour quelqu'un.

Tout a commencé par un bonbon. En passant dans la rue Dici, monsieur Dubalai, de la rue Dacoté, a jeté l’emballage de son caramel mou sur le trottoir. Un peu plus tard, madame Prout-prout, qui vit aussi rue Dacoté, a descendu dans la rue Dici une chaise à trois pieds. La même journée au même endroit, monsieur Léger s’est débarrassé de son vieux frigo. « J’ai tout vu ! » a glapi une voisine depuis sa fenêtre. Si elle avait su ce qui allait se passer après, peut-être aurait elle fait quelque chose, là, tout de suite. Au bout d’un moment, les gens de la rue Dici ont décidé de réagir. La guerre des poubelles sauvages était déclarée.