
C’est une expression que vous avez peut-être déjà entendue mais dont vous ignorez de quoi il retourne réellement : le conte-randonnée, c’est bien un conte dont les personnages font une randonnée, n’est-ce pas ? Tous ensemble, bras dessus bras dessous, c’est une histoire de promenade. Ah non, ce n’est pas ça ? Mais alors de quoi peut-il bien s’agir ?
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Qu’est-ce qu’un conte-randonnée ?
D’après Bruno de La Salle, historiquement, les tous premiers contes sont des contes d’énumération qui permettent aux enfants d’apprendre à compter. L’étymologie du nom donne d’ailleurs un indice (conte : compter). On appelle parfois un conte-randonnée un « conte en chaîne ».
Un récit-randonnée est un texte dans lequel on retrouve une structure répétitive. C’est-à-dire qu’une même formule est répétée tout au long de l’histoire. Le conte-randonnée est ainsi articulé autour de cette structure cumulative qui rythme le déroulement de l’histoire, tout au long des événements. Plus simplement, on peut dire qu’un récit-randonnée est un texte dans lequel le héros va faire des rencontres successives tout au long de son aventure.
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Les différentes formes de conte-randonnée
Dans une histoire-randonnée, la formule de répétition est généralement une phrase ou une expression, qui permet de structurer les étapes de l’histoire. Mais toutes les formules répétitives n’ont pas toujours le même objectif narratif. D’ailleurs, une même histoire peut contenir plusieurs formules différentes. Dans d’autres cas, seul un passage de l’histoire (qui par conséquent doit être longue) correspond à un conte-randonnée. Pour apprendre à les reconnaître, voici les principaux types de structures cumulatives :
L’énumération
On ajoute un nouvel élément à l’histoire grâce à la formule. À chaque fois qu’on lit cette formule, on sait qu’un événement va se produire, souvent dans le même type que le précédent. Le héros rencontre un premier personnage, interagit avec lui avant de continuer son chemin. Après quoi il rencontre un second personnage avant de continuer sa route, et ainsi de suite.
Exemple : Aquarium
L’élimination
L’histoire perd peu à peu les éléments qui la constitue (ses personnages). Bien souvent à la fin de l’histoire, il ne reste plus de personnages, ou un seul.
Exemple :10 moutons, 9 dinosaures
Le remplacement
L’histoire débute avec A, qui est ensuite remplacé par B, puis C prend la place de B et ainsi de suite. Les personnages se succèdent les uns aux autres.
Exemple : Petit ogre veut un chien
L’accumulation
Les éléments de l’histoire s’ajoutent les uns aux autres et chaque fois, on rappelle la liste des précédents éléments.
Exemple : Biquette et les choux
L’emboîtement
C’est le principe de l’histoire dans l’histoire, et parfois même de l’histoire dans l’histoire de l’histoire !
Exemple : Y'a plus de papier !
Les étapes d’un conte-randonnée
Si le commencement de l’histoire est libre et souvent simple, c’est le développement qui est long. En effet, c’est là que va apparaître la structure de répétions de l’histoire, comme dans Les Musiciens de Brême. Tel un refrain dans une chanson, le gros de l’histoire va se dérouler ici. En revanche, le conte-randonnée se termine par une chute qui s’est longtemps faite désirée. Ainsi, le déroulement de l’histoire est étiré au maximum afin de préparer la fin, pour quelle soit imprévisible et étonnante.
Finalement, avec une structure répétitive, l’histoire est plus facilement compréhensible pour l’enfant qui la lit. C’est pour éviter l’ennui et la prévisibilité que la chute est particulièrement travaillée.
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