Extrait du livre Bien joué, Alphonse Aubert
Bien joué, Alphonse Aubert de Gunilla Bergström aux éditions L’Étagère du bas
Bien joué, Alphonse Aubert
Voici Alphonse Aubert, 5 ans. Il y a deux choses qu’il préfère. La première c’est quand les grands jouent avec lui. Mais Papa ne veut pas toujours jouer. La deuxième c’est le placard parce que c’est là que se trouve la boîte à outils de Papa. Mais Alphonse n’a jamais le droit de s’en servir. « Non non, tu pourrais te blesser avec la scie », dit Papa. « Joue plutôt avec Puzzle. » Puzzle c’est le chat d’Alphonse.
Mais il y a des jours où Papa veut avoir la paix. Pour lire le journal ou regarder la télé, et ne pas jouer avec Alphonse. Alors c’est possible d’emprunter la boîte à outils ! Quand les papas veulent avoir la paix ils ne font pas très attention à ce qu’on fait. Aujourd’hui c’est un jour comme ça. Papa lit le journal. « Je peux prendre la boîte à outils ? » demande Alphonse. « Mmm », fait Papa, « mais attention à la scie. »
Alphonse va chercher la boîte à outils. Il va aussi chercher des planches. C’est lourd. Maintenant il porte des gros clous et des tout petits, la clé à molette, le marteau, le tournevis, le mètre pliant et LA SCIE. Papa lit. « Tu n’as pas le droit de te servir de la scie », dit-il derrière son journal. Alphonse ne touche pas à la scie. Il prend d’abord le marteau. Et quelques clous. Ça fait bam, bam, bam. Papa lit. « Tu ne touches pas à la scie, au moins ? » demande-t-il derrière son journal. Mais Alphonse ne se sert que du marteau ! La scie, il ne la touche pas. Il voit qu’il n’a pas assez de planches. « Je peux prendre le tabouret cassé, Papa ? » demande Alphonse. « Mmm », répond Papa derrière son journal. « Mais pas la scie ! » Alphonse va chercher le tabouret. La scie, il ne la touche pas.