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Hernie, l'agent très spécial du Père Noël

Hernie, l'agent très spécial du Père Noël

9-12 ans - 43 pages, 10653 mots | 1 heure 18 minutes de lecture | © Petite Fripouille, 2010, pour la 1ère édition - tous droits réservés


Hernie, l'agent très spécial du Père Noël

9-12 ans - 1 heure 18 minutes

Hernie, l'agent très spécial du Père Noël

Hernie est l’agent très spécial du Père Noël. Hernie est un renne qui fait partie de l’équipe du Père Noël. Il habite le village du pôle nord avec les lutins et les autres rennes. Toujours prêt à rendre service, il se trouve souvent mêlé à des situations cocasses ou embarrassantes entraînant le lecteur dans des aventures rocambolesques. L’ouvrage revisite avec humour le monde de Noël, mêlant société moderne (grève des lutins, télé réalité, faits de société) et monde magique du Père Noël. Le lecteur sera sensible aux jeux de mots et aux expressions anglo-saxonnes de ce personnage loufoque, drôle et touchant à la fois.

"Hernie, l'agent très spécial du Père Noël" vous est proposé à la lecture version illustrée, ou à écouter en version audio racontée par des conteurs et conteuses. En bonus, grâce à notre module de lecture, nous vous proposons pour cette histoire comme pour l’ensemble des contes et histoires une aide à la lecture ainsi que des outils pour une version adaptée aux enfants dyslexiques.
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Extrait du livre Hernie, l'agent très spécial du Père Noël

Hernie, l'agent très spécial du Père Noël Laurence et Nicolas van Gysel & Sandrine Locard


Le petit mot d’Hernie Salut à toi, ô lecteur bien-aimé. Je t’emmène au pôle Nord avec moi pour vivre des aventures excitantes et cocasses. Crois-moi, tu ne vas pas t’ennuyer. Alors, prêt ?
L’anoblissement de Sir Hernie Rangifer Tarandus Tout a commencé un 20 décembre. Avec Stan, c’est ainsi que j’appelle Mister Père Noël — personne ne connaît réellement son prénom, y compris bibi, alors j’ai décidé de lui donner ce surnom, ça fait cool. Nous étions partis en mission de reconnaissance au palais de Buckingham pour voir les travaux qui avaient été faits sur la cheminée. Stan avait reçu un fax de dame Elizabeth
lui signalant ce chamboulement : « Cher Père Noël, nous avons été contraints et forcés de remplacer notre cheminée », et blablabla, et blablabla… Stan voulait s’assurer avant Noël qu’il pourrait descendre dans le nouveau conduit vu qu’il avait pris un peu d’embonpoint. Ça arrive à tout le monde, y’a pas de quoi en faire un plat, ha ha ! Bref, Stan s’apprêtait à descendre lorsque j’aperçus sur le toit une boule de poil qui miaulait. J’aime pas les chats, mais là, il avait vraiment l’air paumé. Je l’ai attrapé puis déposé devant la porte. À cet instant, Sa Majesté a ouvert et s’est mise à crier : « Mistinguett ! Dieu soit loué, tu es vivante ! » Elle me remercia et me convia à une réception le lendemain soir, au cours de laquelle j’allais devenir « Sir Hernie Rangifer Tarandus ». Novice, je demandai conseil à Stan sur ce que je devais porter et sur les rituels de ce genre de réception. C’était pas trop mon truc, tout ce chabalabala. Keep cool ! me disais-je. C’était quand même pas le Pérou, cette réception. Avant de m’habiller, je décidai de me relaxer. Je brossai ma fourrure de couleur gris clair avec une brosse vibro-massage dernier cri. « Très high-tech et complet, ce modèle 2 en 1 : le premier côté brosse, l’autre masse », m’avait dit le vendeur. J’avais acheté ce produit rare à Londres lors d’une de nos visites incognito, comme nous en faisions de temps en temps avec Stan. Of course, la fabrication était made in China. C’était ma première utilisation : forcément, à occasion très spéciale, brosse spéciale. J’allumai l’appareil, très excité à l’idée de l’utiliser. Il resta en marche en tout et pour tout une minute, juste le temps d’entendre le bruit infernal de la rotation du vibreur. Puis, pluff ! impossible de le rallumer. Lorsque Stan apparut dans la pièce, il me dit de me dépêcher de m’habiller sinon j’allais être en retard. J’étais d’une humeur de renne et il s’en rendit compte. « Hernie, calme-toi, tout va bien se passer ! Je n’aurais jamais pensé que tu sois si nerveux à l’idée d’être anobli. » J’avais choisi un nœud papillon noir bleuté très classe et une jacket assortie. Des bottes neuves complétaient l’ensemble.
« Waouh, quelle classe ! » me dis-je en me regardant dans la glace. Stan avait été très chouette, il m’avait proposé de m’emmener dans son traîneau. « On va mettre le moteur et l’option invisibilité », avait-il dit. Cette option, mise au point par Lutin Vert, un as des nouvelles technologies, nous permettait de partir en reconnaissance la nuit vers des demeures ayant accueilli de nouveaux bambins. Nous étions invisibles, mais l’option consommait 4 litres pour 100 kilomètres. C’était généreux de la part de Stan d’accepter cette surconsommation de carburant, d’autant que le prix du baril de pétrole s’était envolé ces derniers jours à 200 euros ! Quand Stan l’avait su, il m’avait dit : « Hernie, Lutin Bleu m’a prévenu. Nous devons faire des économies, sinon c’est la banqueroute. » C’était le trésorier de Stan, toujours pessimiste celui-là. Quel rabat-joie ! C’était la première fois que j’étais assis à côté de Stan dans le traîneau : la classe ! J’en profitai pour piquer un petit roupillon. Je ronflais si fort que je fis peur à une bande de pélicans qui volaient à côté de nous. Pas commode du tout, les gars, ils crièrent dans mon oreille, en signe de protestation. Aïe ! Aïe ! Aïe ! Je fus réveillé en sursaut. Il y a mieux comme réveil, c’est moi qui vous le dis ! Stan me déposa devant l’immense porte du palais de Buckingham. Je sonnai. Un majordome en queue-de-pie à l’air sévère vint m’ouvrir. « Vous désirez, monsieur ? me dit-il. ⎯ Je suis Hernie et j’ai été invité par dame Elizabeth à sa réception d’honneur, lui répondis-je. — Très bien, suivez-moi. » Nous traversâmes d’immenses couloirs et des tas de pièces avant d’arriver dans la gigantesque salle de réception. J’avais les pattes qui avaient triplé avec mes nouvelles bottes : l’horreur. C’était pas folichon comme entrée, il y avait mieux ! La cérémonie se passait bien, quand mon nez se mit soudain à me titiller. Je ne pus m’empêcher d’éternuer si fort que mon Atchoum ! résonna jusqu’à l’autre bout de la salle. Tous les invités se retournèrent. Je crois que ce fut la première fois que mes poils gris clair devinrent roux de honte. Lorsque je fus dehors, je poussai un ouf de
soulagement. Stan m’attendait prêt à décoller : « Sir Hernie, en route, direction le pôle Nord », me dit-il. Stan est malade Je fus réveillé de bonne heure par un brouhaha à l’extérieur. Nous étions mardi, jour de repos des rennes. Eh ouais, qu’est-ce que vous croyez ? Nous aussi on s’est battus bois et âme pour obtenir cette journée. C’était pas de veine, adieu ma grasse mat’. Je sortis avec mes cache-bois à l’effigie d’Homer Simpson, afin de voir ce qui se passait. Jamais tranquille, pensai-je en moi-même. « Hernie, tu es enfin réveillé, ce n’est pas trop tôt. C’est une catastrophe ! Oh la la ! comment on va faire ? Père Noël a un emploi du temps surchargé aujourd’hui », me dit Lutin Jaune, le responsable de la fabrique de jouets. La fabrique de Stan se trouve à l’écart du village. Elle est bien gardée : croyez-moi, pour y entrer, il faut montrer sabot blanc. Lutin Vert a installé « un système unique », comme il aime à le répéter.
« Il suffit de placer ton nez sur l’appareil à l’entrée de la fabrique pour que la porte s’ouvre », m’avait-il déclaré le jour de son installation. Vous vous imaginez mettre votre pif sur un machin qui aplatit votre joli minois et attendre debout quelques secondes que l’appareil reconnaisse votre nez. Y’a pas plus ridicule, croyez-moi ! Enfin le p’tiot était content de son installation. En fait, le plus étonnant, ce n’est pas ce système mais la fabrique en elle-même. Personne ne la voit de la même façon. C’est pour moi comme un énorme pain d’épice à l’odeur alléchante. D’ailleurs, dès que j’entrais, je devais mettre un masque sur mon nez pour ne pas être tenté d’en manger un morceau, gloup ! Mon pote Gustave, lui, voyait la fabrique comme un énorme paquet cadeau. Il me dit un jour : « Tu vois Hernie, c’est bien que chacun ait une vision différente de la fabrique. C’est ce qui fait la richesse de chaque personne, sa vision des choses. ⎯ Ma doué benniget ! Voilà une réflexion sensée ! » lui répondis-je. « Que se passe-t-il ? demandai-je à Lutin Jaune. ⎯ Comme nous n’avons pas vu Père Noël ce matin à la fabrique, on s’est inquiétés, c’est la première fois depuis 250 ans qu’il est absent, tu te rends compte Hernie ! Je suis allé chez lui. Il a attrapé un gros rhume avec de la fièvre ! me répondit-il. ⎯ Mais enfin man , qu’est-ce que tu me racontes ? T’es timbré ou quoi ? Tu sais très bien que Stan ne peut pas être malade puisque, tous les matins, il prend les pilules 3 en 1 du docteur Lutin Blanc qui lui assurent la LVG, ce qui, je te le rappelle, veut dire longévité, vitalité et gourmandise ! ⎯ Eh bien voilà, il y a eu un problème avec la pilule qu’il a prise hier soir, elle n’était pas suffisamment dosée en… je sais plus quoi. Bref, hier, comme il faisait -30 degrés, il a attrapé un rhume, me dit Lutin Jaune. ⎯ Je n’en reviens pas, Stan malade ! Du jamais vu au pays des jouets ! » répondis-je à Lutin Jaune. Il me regarda d’un air las et me dit : « Tu dois nous aider Hernie, sinon c’est la catastrophe assurée. Je vois déjà les gros
titres du journal La gazette du pôle Nord qui se chargera, je n’en doute pas, d’informer les gens de la situation : « Retard de production à la fabrique du Père Noël. Les enfants recevront-ils leurs cadeaux de Noël à temps ? Que fait le Père Noël ? » C’est ainsi que je fus promu, moi Hernie, assistant en chef de Stan. L’intronisation eut lieu dans sa chambre en présence de tous les lutins et rennes. Il me remit la mallette confidentielle et la fameuse clé verte vocale qui l’ouvrait. Des oh ! de surprise retentirent dans la pièce. C’était pas surprenant car tout le monde connaissait son existence, mais personne ne l’avait vue avant. C’était un jour historique. Si, si, je vous assure. Stan me demanda de m’approcher près de lui. Je fus soudain pris d’un fou rire nerveux que je dus contenir. Ouais, faut dire que j’étais pas dans mon élément. Mes potes me regardaient l’air grave, eux qui d’habitude me vannent tout le temps. Dans le creux de mon oreille, Stan me confia : « Hernie, pour ouvrir la mallette, tu dois mettre la clé près de ta bouche et prononcer le mot… » Vous croyez tout de même pas que je vais vous le donner et trahir Stan ? Je suis pas fou, moi ! Bon, le plus dur, ça va être de ne pas l’oublier. Vous vous dites il n’a qu’à le noter sur un papier son mot mystérieux. Eh bien je ne peux pas, car je n’ai le droit ni de le dire, ni de l’écrire. Stan continua : « La clé te dira alors “code exact” et ouvrira la mallette qui contient toutes les informations des enfants du monde entier et de leurs parents : noms, prénoms, âges mis à jour automatiquement,
adresses, et enfin, des signaux clignotants de trois couleurs mesurant au jour le jour la sagesse des bambins : jaune, très sage, bleu, moyennement sage, et rouge, pas sage du tout. Une fois par an est indiquée la moyenne des couleurs de l’année. Je n’ai jamais vu de moyenne rouge. Les enfants reçoivent toujours un cadeau. » Waouh, j’étais bluffé. Stan avait confiance en moi, je ne devais pas le décevoir. C’était une lourde responsabilité qu’il m’avait donnée. J’aurais payé cher pour être ailleurs. Tiens, sur une île déserte en train de siroter un diabolo menthe ou peut-être une grenadine, je me tâte. Lutin Jaune me ramena rapidement à la réalité. Il me dit : « Nous avons du travail Hernie. On va commencer par l’emploi du temps de Stan : alors à 10 heures, tu dois… » Mystérieuse disparition Après avoir remplacé Stan pendant trois jours, j’étais crevé. Stan m’autorisa à prendre deux jours de vacances pour me reposer. Super chouette ! J’avais décidé de prendre soin de moi. Hé vous là ! Attention, je vous entends me traiter de chochotte. Vous feriez mieux de faire comme moi !