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Par-delà les vagues

Par-delà les vagues

9-12 ans - 31 pages, 1275 mots | 12 minutes de lecture | © Éditions du Pourquoi pas, 2021, pour la 1ère édition - tous droits réservés


Par-delà les vagues

9-12 ans - 12 minutes

Par-delà les vagues

Une narration dont le héros est une personne bipolaire, une fiction qui s’empare de l’imaginaire pour aider les lecteurs à être sensibilisés à la bipolarité. Un album tout en poésie.

"Par-delà les vagues" vous est proposé à la lecture version illustrée, ou à écouter en version audio racontée par des conteurs et conteuses. En bonus, grâce à notre module de lecture, nous vous proposons pour cette histoire comme pour l’ensemble des contes et histoires une aide à la lecture ainsi que des outils pour une version adaptée aux enfants dyslexiques.
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Raconté par Thomas

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Extrait du livre Par-delà les vagues

Par-delà les vagues de Catherine Grive, Anouk Alliot et Seunghee Choi aux éditions du Pourquoi pas


Par-delà les vagues
Un jour à la plage. Ce pourrait être un jour comme les autres, mais les jours comme les autres n’existent pas pour lui. Et parfois, juste parce qu’une voix dans la rue a crié, que la tartine est tombée, une image à la télé, ce sont les minutes qui ne se ressemblent pas.
Du coup, il ne sent sa place nulle part ou alors, si peu de temps que cela ne compte presque pas.
Sa famille réunie, les serviettes dépliées, les glaces au frais, la crème sur le nez, la bonne humeur installée, ils se taisent longtemps, regardant le va-et-vient des vagues, les bateaux au loin, les mouettes. Mais ce que lui préfère, ce sont les baleines qui nagent, paisibles, sûres de leur puissance, ignorant que les hommes là-bas tout petits sur la plage, leur sont un danger. Car dès qu’il regarde quelque chose, il pense au risque que cette chose pourrait présenter.
C’est pour cette raison qu’il n’entre pas dans l’eau. Même s’il voudrait tellement le faire quand sa famille lui lance : — Elle est bonne ! — C’est facile ! — Tu te noies dans un verre d’eau. — Fais un effort. — Ce n’est pas la mer à boire. Il s’approche. Peut-être que cette fois, il pourra. Il tend la main pour saisir ce qu’il désire ou croit désirer, et ce qu’il touche ne correspond pas du tout. Cela le plonge dans d’étranges dissociations — détonations ? — comme un corps sans tête, une tête sans cœur, une voix sans bouche.
Des signaux dans un langage qu’il ne sait pas lire et le rend incapable de répondre aux questions les plus simples.
Cœur battant, vagues lisses.
Et soudain, la voilà, l’ombre noire redoutée. Elle glisse sous ses yeux, vivante, sournoise, un sentiment d’étrangeté le saisit. Les images et les visages, son cerveau met un temps à les lire, à savoir ce qu’ils veulent dire. Tout lui paraît faux. Comme si une ville sortait soudain de l’eau. Quelque chose qu’il est le seul à voir, c’est ce qu’il se dit chaque fois quand il commence à perdre la tête.