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Le malade imaginaire

Le malade imaginaire

13-15 ans - 109 pages, 18144 mots | 2 heures 12 minutes de lecture | © Storyplay'r, pour la 1ère édition - tous droits réservés


Le malade imaginaire

13-15 ans - 2 heures 12 minutes

Le malade imaginaire

Argan est un malade imaginaire qui se pense atteint de mille maux. Il croit avoir trouvé l'ultime remède en mariant sa fille, Angélique, à un médecin...

"Le malade imaginaire" vous est proposé à la lecture version illustrée, ou à écouter en version audio racontée par des conteurs et conteuses. En bonus, grâce à notre module de lecture, nous vous proposons pour cette histoire comme pour l’ensemble des contes et histoires une aide à la lecture ainsi que des outils pour une version adaptée aux enfants dyslexiques.
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De quoi parle “Le malade imaginaire” ?

Le malade imaginaire de Molière est une comédie-ballet en trois actes qui raconte l’histoire d’Argan, un riche hypocondriaque obsédé par sa santé. Convaincu d’être toujours malade, il consulte des médecins chaque jour pour se faire soigner. Argan souhaite marier sa fille Angélique à Thomas Diafoirus, un jeune médecin, pour avoir un médecin dans la famille et économiser sur ses soins, bien que ce dernier soit incompétent. Cependant, Angélique aime un autre homme, Cléante. Avec l’aide de sa servante Toinette, elle tente de déjouer les plans de son père. Toinette se déguise alors en médecin et révèle à Argan l'incompétence des médecins qui le trompent. Elle lui montre également que sa femme n'est avec lui que pour son argent. Finalement, le frère d’Argan, Béralde, convainc le malade imaginaire de devenir lui-même médecin, ce qui lui permet de se passer des autres docteurs. Argan accepte, et une fausse cérémonie est organisée pour officialiser son "diplôme". Il consent alors au mariage d’Angélique avec Cléante, son véritable amour. La pièce se termine joyeusement, en ridiculisant les charlatans et en unissant les amoureux. 

Quelle est la morale du Malade imaginaire ?

Ici, Molière critique l’obsession et la crédulité. Il montre, à travers le personnage d’Argan, à quel point nous pouvons être vulnérables à la manipulation en raison de nos peurs. La pièce souligne également l’importance d’écouter ceux qui nous aiment sincèrement. Il ne faut donc pas se laisser dominer par la peur, mais laisser place à notre propre jugement. 

Qu’est ce qu’une comédie ?

Une comédie est un genre théâtral et littéraire qui vise à divertir le public en provoquant le rire. Ce genre met souvent en scène des quiproquos, des personnages ridicules ou encore des traits de caractère exagérés. Un des objectifs principaux de la comédie est de faire rire tout en critiquant les défauts humains et les travers de la société, souvent avec humour et légèreté. Dans la comédie, les conflits sont toujours résolus de façon positive, et les personnages finissent par triompher de leurs difficultés. Les intrigues abordent souvent des thèmes universels comme l'amour, l'argent, la famille, et l'absurdité de certains comportements humains. Grâce à cela, la comédie peut véhiculer une morale, en ridiculisant des défauts humains (comme l’avarice, l'hypocrisie ou la jalousie). 

Qui est Molière ?

Molière, de son vrai nom Jean-Baptiste Poquelin, est un dramaturge, acteur et metteur en scène français. Il est considéré comme l’un des plus grands auteurs de la littérature française et un maître de la comédie. Né dans une famille de la bourgeoisie, il décide de renoncer à une carrière juridique pour se consacrer au théâtre. Molière va alors fonder sa propre troupe et devenir le dramaturge attitré du roi Louis XIV. À travers ses pièces, Molière critique les travers de la société de son époque, notamment l'hypocrisie, l'avarice, la prétention et la fausse dévotion religieuse. Il est connu pour son humour mordant et son style satirique, qui, bien qu’humoristique, aborde des thèmes sérieux et controversés. Molière est mort après s'être effondré sur scène lors de la quatrième représentation de sa pièce Le Malade imaginaire. Ironiquement, il jouait le rôle d'Argan.  

Quelles sont les pièces les plus connues de Molière ?

Les œuvres les plus connues de Molière sont des comédies qui continuent d’être jouées mais aussi étudiées pour leur humour et leur critique sociale. Voici quelques-unes de ses pièces les plus célèbres :  


Tartuffe

Tartuffe mais également intitulée Tartuffe ou l’Imposteur est une comédie en cinq actes écrite en 1664. 

Ici, l’intrigue tourne autour d’Orgon, un bourgeois aisé, et de sa famille. Orgon est tombé sous l'influence de Tartuffe, qu'il considère comme un modèle de vertu religieuse et de moralité. Orgon l’invite à vivre dans sa maison et décide même de marier sa fille, Marianne, à Tartuffe, bien que celle-ci soit amoureuse de Valère. 

La famille d’Orgon, ainsi que la servante Dorine, voient clair dans le jeu de Tartuffe et tentent de révéler sa vraie nature à Orgon. Cependant, Orgon reste aveugle et continue de défendre Tartuffe, allant jusqu’à lui faire don de tous ses biens. 

C’est finalement grâce au stratagème de son épouse Elmire qu’Orgon découvre la véritable nature de Tartuffe, mais il est trop tard : Tartuffe, en possession des biens d'Orgon, menace de faire expulser toute la famille. 

Cependant, le roi intervient pour restaurer l’ordre. Il condamne Tartuffe pour ses mensonges et rend ses biens à Orgon, reconnaissant la loyauté de ce dernier. 

Tartuffe a suscité de vives controverses lors de sa première représentation en 1664. La pièce fut interdite plusieurs fois par le clergé et par des autorités influentes qui considéraient qu’elle portait atteinte à la religion. Molière dut la modifier et la défendre avec acharnement avant qu'elle ne soit autorisée à être jouée publiquement.  


Le Misanthrope

Alceste est amoureux de Célimène, une jeune femme vive et séduisante, mais qui incarne tout ce qu’il déteste habituellement : elle est coquette, manipulatrice et aime jouer avec les sentiments des autres. 

Dans la pièce, Philinte, son ami, essaie de lui montrer l'importance de la diplomatie et de la tolérance dans la vie sociale. À la fin, Alceste, dégoûté par la fausseté de Célimène et de la société en général, décide de s’éloigner de tout le monde et de vivre en ermite. Il propose à Célimène de le suivre dans son isolement, mais cette dernière refuse, préférant rester dans la société qui l’amuse tant. Alceste finit donc seul, sans avoir pu changer ni la société ni les gens autour de lui. 

La morale du Misanthrope est que la sincérité est importante, mais qu’un excès de franchise et de rigidité peut isoler. Molière montre que vivre en société demande parfois de la tolérance et de l’adaptation, car rejeter les défauts des autres sans compromis mène à la solitude.  


L’Avare

L’Avare est une comédie en cinq actes, écrite en 1668, qui raconte l’histoire d’Harpagon, un homme obsédé par l’argent au point de négliger le bonheur de sa famille et de devenir complètement avare. 

Harpagon vit avec ses deux enfants, Cléante et Élise. Bien qu'il soit extrêmement riche, il refuse de dépenser le moindre sou, même pour des choses essentielles. Ses deux enfants sont tous les deux amoureux : Cléante aime Marianne, une jeune femme sans fortune, et Élise aime Valère, un jeune homme sans richesse. Cependant, leur père souhaite marier Élise à un vieil homme riche et décide de prendre lui-même Marianne pour épouse, ignorant que son fils est amoureux d'elle. 

Harpagon se montre de plus en plus ridicule, allant jusqu’à soupçonner tout le monde de vouloir lui voler sa précieuse cassette d’argent. À la fin, la cassette est volée par son propre domestique. La situation se résout finalement lorsque Valère révèle son identité noble et que les amoureux peuvent espérer un mariage heureux. Harpagon, quant à lui, reste obsédé par son argent et récupère sa cassette, montrant qu’il n’a rien appris de son expérience. 

L’Avare dénonce l’obsession de l’argent qui rend Harpagon aveugle au bonheur et à l’amour, le poussant à des comportements absurdes et égoïstes. 


Les Femmes savantes

Les Femmes savantes est une comédie écrite en 1672. L'histoire tourne autour de Chrysale, un bourgeois bienveillant, et de sa famille, en particulier de sa femme Philaminte et de leurs filles, Armande et Henriette. 

Philaminte, ainsi qu'Armande et sa belle-sœur Bélise, adorent les sciences et la littérature au point d’en être obsédées, oubliant les aspects pratiques de la vie. Elles admirent Trissotin, un poète prétentieux et manipulateur qu’elles considèrent comme un grand intellectuel, alors qu'il ne cherche qu’à tirer profit de leur admiration. 

Philaminte souhaite marier sa fille cadette, Henriette, à Trissotin pour intégrer davantage « d'érudition » dans la famille. Cependant, Henriette est amoureuse de Clitandre, un jeune homme sincère, contrairement à Trissotin. Chrysale soutient le mariage de sa fille avec Clitandre, mais il a du mal à s'opposer fermement à l'autorité de sa femme. 

Finalement, Trissotin révèle son vrai visage de manipulateur, surtout après que la famille apprend qu’elle risque de perdre son argent. Henriette finit par épouser Clitandre, et l'ordre est rétabli dans la famille. 


Dom Juan

Dom Juan est une comédie écrite en 1665, qui raconte les aventures de Dom Juan, un noble libertin et grand séducteur. Bien que Dom Juan soit un personnage charismatique, il est néanmoins immoral et égoïste, séduisant les femmes sans scrupule, puis les abandonnant, tout en méprisant les conventions sociales et religieuses. Il est toujours accompagné par son fidèle valet Sganarelle, qui désapprouve les actions de son maître. 

Le point culminant de la pièce est l'apparition de la statue du Commandeur, un homme que Dom Juan a tué et dont la statue prend vie pour lui offrir une dernière chance de changer. Fidèle à son caractère, Dom Juan refuse cette chance et défie même la statue. À la fin, il est emporté en enfer. 

Dom Juan est une critique des libertins et des hypocrites de l'époque. Molière dénonce le comportement de ceux qui défient la morale, la société et la religion pour satisfaire leurs désirs égoïstes, sans jamais assumer les conséquences de leurs actes. 


Les Précieuses ridicules

Les Précieuses ridicules est une comédie en un acte, écrite en 1659. L’histoire tourne autour de Magdelon et Cathos, deux jeunes femmes de province, venues à Paris. Elles aspirent à rejoindre le cercle des "précieuses", des femmes de la haute société qui exaltent des manières exagérément raffinées et un langage sophistiqué. 

Suite à cela, elles commencent à mépriser leurs véritables prétendants, La Grange et Du Croisy, qu’elles trouvent trop simples et peu élégants. Pour se venger, les deux hommes décident d'envoyer leurs valets, Mascarille et Jodelet, déguisés en nobles prétendants pour duper les deux femmes. Ces dernières tombent dans le piège, et lorsque la supercherie est révélée, elles deviennent la risée de tous.  

Ici, Molière fait une satire de la vanité, de l’orgueil et de l’obsession des apparences. Il critique le manque de sincérité et il montre les dangers du paraître et de la fausse sophistication en ridiculisant les précieuses. 

Extrait du livre Le malade imaginaire

Le Malade Imaginaire Écrit par Molière Aux éditions Storyplay'r


Le malade imaginaire
Personnages Argan, malade imaginaire. Béline, seconde femme d’Argan. Angélique, fille d’Argan, et amante de Cléante. Louison, petite fille d’Argan, et sœur d’Angélique. Béralde, frère d’Argan. Cléante, amant d’Angélique. Monsieur Diafoirus, médecin. Thomas Diafoirus, son fils, et amant d’Angélique. Monsieur Purgon, médecin d’Argan. Monsieur Fleurant, apothicaire. Monsieur Bonnefoy, notaire. Toinette, servante. La scène est à Paris.
Prologue Après les glorieuses fatigues et les exploits victorieux de notre auguste monarque, il est bien juste que tous ceux qui se mêlent d’écrire travaillent ou à ses louanges, ou à son divertissement. C’est ce qu’ici l’on a voulu faire, et ce prologue est un essai des louanges de ce grand prince, qui donne entrée à la comédie du Malade imaginaire, dont le projet a été fait pour le délasser de ses nobles travaux. (La décoration représente un lieu champêtre fort agréable.) Eglogue En musique et en danse. Flore, Pan, Climène, Daphné, Tircis, Dorilas, deux Zéphirs, troupe de Bergères et de Bergers. Flore Quittez, quittez vos troupeaux, Venez, Bergers, venez, Bergères, Accourez, accourez sous ces tendres ormeaux : Je viens vous annoncer des nouvelles bien chères, Et réjouir tous ces hameaux. Quittez, quittez vos troupeaux, Venez, Bergers, venez, Bergères, Accourez, accourez sous ces tendres ormeaux. Climène et Daphné
Berger, laissons là tes feux, Voilà Flore qui nous appelle. Tircis et Dorilas Mais au moins dis−moi, cruelle, Tircis Si d’un peu d’amitié tu payeras mes vœux ? Dorilas Si tu seras sensible à mon ardeur fidèle ? Climène et Daphné Voilà Flore qui nous appelle. Tircis et Dorilas Ce n’est qu’un mot, un mot, un seul mot que je veux. Tircis Languirai−je toujours dans ma peine mortelle ? Dorilas Puis−je espérer qu’un jour tu me rendras heureux ? Climène et Daphné Voilà Flore qui nous appelle. Entrée de ballet Toute la troupe des Bergers et des Bergères va se placer en cadence autour de Flore. Climène Quelle nouvelle parmi nous, Déesse, doit jeter tant de réjouissance ? Daphné Nous brûlons d’apprendre de vous Cette nouvelle d’importance. Dorilas D’ardeur nous en soupirons tous. Tous Nous en mourons d’impatience. Flore La voici : silence, silence ! Vos vœux sont exaucés, Louis est de retour, Il ramène en ces lieux les plaisirs et l’amour, Et vous voyez finir vos mortelles alarmes. Par ses vastes exploits son bras voit tout soumis : Il quitte les armes, Faute d’ennemis. Tous Ah ! quelle douce nouvelle ! Qu’elle est grande ! qu’elle est belle !
Que de plaisirs ! que de ris ! que de jeux ! Que de succès heureux ! Et que le Ciel a bien rempli nos vœux ! Ah ! quelle douce nouvelle ! Qu’elle est grande, qu’elle est belle ! Entrée de Ballet Tous les Bergers et Bergères expriment par des danses les transports de leur joie. Flore De vos flûtes bocagères Réveillez les plus beaux sons : Louis offre à vos chansons La plus belle des matières. Après cent combats, Où cueille son bras, Une ample victoire, Formez entre vous Cent combats plus doux, Pour chanter sa gloire. Tous Formons entre nous Cent combats plus doux, Pour chanter sa gloire. Flore Mon jeune amant, dans ce bois Des présents de mon empire Prépare un prix à la voix Qui saura le mieux nous dire Les vertus et les exploits Du plus auguste des rois. Climène Si Tircis a l’avantage, Daphné Si Dorilas est vainqueur Climène A le chérir je m’engage. Daphné Je me donne à son ardeur. Tircis O très chère espérance ! Dorilas O mot plein de douceur ! Tous deux Plus beau sujet, plus belle récompense
Peuvent−ils animer un cœur ? Les violons jouent un air pour animer les deux Bergers au combat, tandis que Flore, comme juge, va se placer au pied de l’arbre, avec deux Zéphirs, et que le reste, comme spectateurs, va occuper les deux coins du théâtre. Tircis Quand la neige fondue enfle un torrent fameux, Contre l’effort soudain de ses flots écumeux Il n’est rien d’assez solide ; Digues, châteaux, villes, et bois, Hommes et troupeaux à la fois, Tout cède au courant qui le guide : Tel, et plus fier, et plus rapide, Marche Louis dans ses exploits. Ballet Les Bergers et Bergères de son côté dansent autour de lui, sur une ritournelle, pour exprimer leurs applaudissements. Dorilas Le foudre menaçant, qui perce avec fureur L’affreuse obscurité de la nue enflammée, Fait d’épouvante et d’horreur Trembler le plus ferme cœur : Mais à la tête d’une armée Louis jette plus de terreur. Ballet Les Bergers et Bergères de son côté font de même que les autres. Tircis Des fabuleux exploits que la Grèce a chantés, Par un brillant amas de belles vérités Nous voyons la gloire effacée, Et tous ces fameux demi−dieux Que vante l’histoire passée Ne sont point à notre pensée Ce que Louis est à nos yeux. Ballet Les Bergers et Bergères de son côté font encore la même chose. Dorilas Louis fait à nos temps, par ses faits inouïs, Croire tous les beaux faits que nous chante l’histoire Des siècles évanouis : Mais nos neveux, dans leur gloire, N’auront rien qui fasse croire Tous les beaux faits de LOUIS. Ballet Les Bergers et Bergères de son côté font encore de même, après quoi les deux partis se mêlent. Pan, suivi des Faunes. Laissez, laissez, Bergers, ce dessein téméraire.
Hé ! que voulez−vous faire ? Chanter sur vos chalumeaux Ce qu’Apollon sur sa lyre, Avec ses chants les plus beaux, N’entreprendrait pas de dire, C’est donner trop d’essor au feu qui vous inspire, C’est monter vers les cieux sur des ailes de cire, Pour tomber dans le fond des eaux. Pour chanter de LOUIS l’intrépide courage, Il n’est point d’assez docte voix, Point de mots assez grands pour en tracer l’image : Le silence est le langage Qui doit louer ses exploits. Consacrez d’autres soins à sa pleine victoire ; Vos louanges n’ont rien qui flatte ses désirs ; Laissez, laissez là sa gloire, Ne songez qu’à ses plaisirs. Tous. Laissons, laissons là sa gloire, Ne songeons qu’à ses plaisirs. Flore Bien que, pour étaler ses vertus immortelles, La force manque à vos esprits, Ne laissez pas tous deux de recevoir le prix : Dans les choses grandes et belles Il suffit d’avoir entrepris. Entrée de Ballet Les deux Zéphirs dansent avec deux couronnes de fleurs à la main, qu’ils viennent ensuite donner aux deux bergers. Climène et Daphné, en leur donnant la main. Dans les choses grandes et belles Il suffit d’avoir entrepris. Tircis et Dorilas Ha ! que d’un doux succès notre audace est suivie ! Ce qu’on fait pour LOUIS, on ne le perd jamais. Les quatre amants Au soin de ses plaisirs donnons−nous désormais. Flore et Pan Heureux, heureux qui peut lui consacrer sa vie ! Tous Joignons tous dans ces bois Nos flûtes et nos voix, Ce jour nous y convie ; Et faisons aux échos redire mille fois : ”LOUIS est le plus grand des rois ; Heureux, heureux qui peut lui consacrer sa vie ! ” Dernière et grande entrée de Ballet Faune, Bergers et Bergères, tous se mêlent, et il se fait entre eux des jeux de danse, après quoi ils se vont préparer pour la Comédie.
Autre prologue
Le théâtre représente une forêt. L’ouverture du théâtre se fait par un bruit agréable d’instruments. Ensuite une Bergère vient se plaindre tendrement de ce qu’elle ne trouve aucun remède pour soulager les peines qu’elle endure. Plusieurs Faunes et Aegipans, assemblés pour des fêtes et des jeux qui leur sont particuliers rencontrent la Bergère. Ils écoutent ses plaintes et forment un spectacle très−divertissant. Plainte de la Bergère Votre plus haut savoir n’est que pure chimère, Vains et peu sages médecins ; Vous ne pouvez guérir par vos grands mots latins La douleur qui me désespère : Votre plus haut savoir n’est que pure chimère. Hélas ! je n’ose découvrir Mon amoureux martyre Au Berger pour qui je soupire, Et qui seul peut me secourir. Ne prétendez pas le finir, Ignorants médecins, vous ne sauriez le faire : Votre plus haut savoir n’est que pure chimère. Ces remèdes peu sûrs dont le simple vulgaire Croit que vous connaissez l’admirable vertu, Pour les maux que je sens n’ont rien de salutaire ; Et tout votre caquet ne peut être reçu… Que d’un Malade imaginaire.