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Le Restaurant pour chats

Le Restaurant pour chats

6-8 ans - 18 pages, 3964 mots | 30 minutes de lecture | © Rêves bleus - Éditions d’Orbestier, 2006, pour la 1ère édition - tous droits réservés


Le Restaurant pour chats

Le Restaurant pour chats

Anita, après avoir beaucoup travaillé, décide de réaliser le rêve de sa vie : ouvrir un restaurant pour chats. Tous les matous très huppés des environs se retrouvent avec leurs maîtresses dans ce lieu tendance pour déguster une cuisine raffinée. Mais un jour, un affreux bonhomme, sale et mal élevé, squatte un garage abandonné, juste en face du restaurant chic d’Anita, et semble mijoter une bien étrange affaire… Pour Anita les ennuis ne font que commencer.

"Le Restaurant pour chats" vous est proposé à la lecture version illustrée, ou à écouter en version audio racontée par des conteurs et conteuses. En bonus, grâce à notre module de lecture, nous vous proposons pour cette histoire comme pour l’ensemble des contes et histoires une aide à la lecture ainsi que des outils pour une version adaptée aux enfants dyslexiques.
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Raconté par Thomas

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Extrait du livre Le Restaurant pour chats

Le restaurant pour chats de Béatrice Égémar et François Chetcuti aux éditions D'Orbestier


Le restaurant pour chats
Anita Nougat n'avait pas d'enfants. Ni de mari. Elle avait longtemps travaillé comme couturière, chez Loulou Frou Frou. Chaque année, elle mettait un peu d'argent de côté, caché dans un coin du grenier, pour réaliser son rêve : ouvrir un restaurant pour chats ! Car enfin, se disait Anita, j'ai vu des restaurants français, des restaurants chinois, des restaurants italiens, des restaurants de hamburgers, et plein d'autres encore, mais jamais, aussi incroyable que ça paraisse, jamais je n'ai vu un seul restaurant pour chats!
Quelle injustice… Les chats sont condamnés à manger toute l'année les mêmes croquettes, les mêmes pâtées en conserve, c'est d'un monotone !… Plus personne n'a le temps de leur préparer une vraie pâtée, de leur servir un bol de lait frais, et ils ont perdu l'habitude de croquer les souris. Or Anita Nougat adorait les chats, tous les chats : les tigrés, les persans, les gras, les maigres, ceux qui se sauvent quand on les approche, et ceux qui se frottent à vos jambes en ronronnant. Elle les aimait avec passion, elle adorait les câliner, les chouchouter, et leur préparer à manger… Pendant toutes ces années où elle avait coupé des robes et cousu des ourlets, elle avait rêvé du jour où elle aurait assez d'argent pour ouvrir son restaurant. Elle avait tout imaginé : la couleur des rideaux, la forme du menu, les coussins de velours cousus main pour la sieste des chatons, les litières de sable parfumé pour les petits pipis… Et voilà que le grand jour était arrivé : le restaurant était prêt à ouvrir ses portes ! Anita, très élégante dans sa robe de mousseline rose, regarda avec émotion la superbe enseigne au-dessus de la porte d'entrée : CHEZ ANITA Restaurant pour chats Sur la porte vitrée était affiché un élégant menu où les chats, s'ils avaient pu lire, auraient lu : Entrée : croquettes de poisson ou Petits cubes de jambon, Plat : filets marinés de rouget ou Ailes de poulet panées, Dessert : crème au lait et sa souris en chocolat, ou Fromage frais et ses morceaux de foie Nous attirons votre attention sur le menu spécial chaton : Steak haché Lait frais à volonté, Avec un PETIT JOUET !
Dès le premier jour,le restaurant de la rue Piqueguenille connut un grand succès. La première cliente était Madame Bignole, la concierge de l'immeuble où habitait Anita. Elle amenait avec elle ses trois chats de gouttière, qui se jetèrent sur les ailes de poulet panées. « Quels petits gourmands ! » s'exclama Anita, ravie. « Ils font plaisir à voir… » « Quelle bonne idée d'ouvrir ce restaurant ! » répondit la concierge. « C'est tout à fait charmant ! » Anita avait installé, dans un coin du restaurant, une table et des chaises pour pouvoir bavarder avec ses clients, pendant que les chats se régalaient par terre, confortablement installés sur des tapis et des coussins. La concierge posa son large derrière sur une chaise dorée, et commença à papoter…
Diling ! Diling ! La clochette de la porte d'entrée annonçait déjà une nouvelle cliente : la vétérinaire de la rue Mansard amenait son superbe chat siamois. Elle l’installa sur un tapis et, pendant qu'il s'empiffrait de filets de rouget, elle s'assit avec Anita et la concierge. « Quel endroit ravissant ! dit-elle. Je pense que je reviendrai souvent. Regardez: Sultan a l'air de se régaler! » La vétérinaire promit de revenir la semaine suivante, tandis que Sultan le chat, qui avait repris trois fois de la crème au lait, se traînait péniblement vers la sortie… Toute la journée, et toute la semaine, ce fut le même succès: les chats se pourléchaient les babines de satisfaction, les clients félicitaient Anita et promettaient de revenir. Anita n'avait jamais été aussi heureuse de sa vie… Le samedi soir, après avoir fermé le restaurant, Anita s'écroula sur une chaise, épuisée. Elle se disait qu'elle avait mérité un bon bain moussant, avec des bulles bleues, quand elle entendit un drôle de bruit : BANG ! BANG ! BANG ! Ça ressemblait à des coups de marteau.