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Plus fort que le vent

Plus fort que le vent

6-8 ans - 19 pages, 1063 mots | 10 minutes de lecture | © Éditions du Jasmin, 2018, pour la 1ère édition - tous droits réservés


Plus fort que le vent

Plus fort que le vent

Chaque nuit, le terrible vent souffle sans relâche sur le flamboyant. Puis le jour se lève, mais l’arbre ne dit mot. Le hibou aux grands yeux a tout vu. Il aimerait bien venir en aide au flamboyant, mais comment ? 

À travers ce récit tout en poésie, Julia Billet aborde les thèmes difficiles de la maltraitance et de la parole qui libère, et explique l’importance de se sentir en confiance et protégé pour demander de l’aide.

"Plus fort que le vent" vous est proposé à la lecture version illustrée, ou à écouter en version audio racontée par des conteurs et conteuses. En bonus, grâce à notre module de lecture, nous vous proposons pour cette histoire comme pour l’ensemble des contes et histoires une aide à la lecture ainsi que des outils pour une version adaptée aux enfants dyslexiques.
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Raconté par Lynda

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Extrait du livre Plus fort que le vent

Plus fort que le vent de Julia Billet et Ana Aranda aux éditions du Jasmin


- J'ai mal à mon écorce, gémit le flamboyant. Ses fleurs s'ouvrent à ses plaintes et l'arbre devient plus rouge encore, d'un rouge trop vif pour le bleuté du ciel. - J'ai mal à mon écorce, murmure le flamboyant. Une larme de sève s'échappe de ses branches et tombe sur le sol. - J'ai mal dans mon cœur, articule le flamboyant, en s'adressant à la nuit qui vient doucement panser ses plaies. - J'ai mal...
Mais le vent se lève, impétueux, furieux, souffle par ses naseaux et s'abat sur le flamboyant qui baisse ses feuilles sans un bruit, sans un cri. Le vent le heurte, le bouscule, fait trembler son tronc et arrache son feuillage. Et ça dure, et ça dure... La nuit offre au vent son manteau noir qui cache tout de ses coups ; elle lui prête une cape d'invisibilité qui tait au monde sa cruauté.
Au petit matin, le flamboyant ne dit rien. À son pied, ses fleurs sont tombées, déjà fanées. Elles font des taches rouges sur la terre brune. Au petit matin, le flamboyant ne dit rien, déplie ses branches endolories, secoue les quelques feuilles qui ont tenu bon et sourit doucement au soleil levant. Le flamboyant ne dit rien et quand les oiseaux Tecs tecs, zoiseaux blancs, tourterelles pays, viennent se poser sur sa tête et sur le bout de ses doigts, le flamboyant se tait. Pourtant, il a mal à l'écorce, aux branches, et puis au cœur.
Ses amis les oiseaux n'ont rien vu, rien entendu. Le flamboyant chantonne avec eux, l'air de rien, l'air d'avoir oublié qu'il est si seul. Il ouvre ses bras aux insectes, au soleil, et laisse la lumière caresser ses plaies en silence.