Extrait du livre 1000 vaches
1000 vaches Adèle Tariel Julie de Terssac Editions Père Fouettard
Le fermier coulait des jours heureux auprès de Mariette, Ginette et Georgette, ses trois vaches. Il les aimait comme ses enfants. Chaque soir après la traite, il les embrassait entre les yeux pour leur souhaiter une bonne nuit. Paisibles, les vaches semblaient lui sourire. Au village, il échangeait quelques bidons de lait. Un bidon contre un pain tout rond, un bidon contre un saucisson, un bidon contre quelques potirons. Souvent, il invitait ses amis à festoyer chez lui, et les rires résonnaient dans la montagne jusque tard dans la nuit.
Un jour qu'il faisait beau, un homme en costume-cravate s'arrêta devant l'enclos. Le fermier le salua et lui proposa un verre de lait tout frais. - Il est délicieux, sourit l'étrange visiteur. Je t'en achète une bouteille. Avant de remonter dans sa voiture, il se retourna vers le fermier : - Tu devrais avoir plus de vaches pour vendre plus de lait. Je connais beaucoup d'habitants de la ville, je suis sûr qu'ils l'aimeraient. Le fermier n'y avait jamais pensé. Il était heureux avec Mariette, Ginette et Georgette. Il aimait les regarder gambader dans le pré, qui s'emplissait de fleurs en été. Mais il se promit d'y réfléchir.
C'est ainsi qu'une semaine plus tard, trois nouvelles vaches, Annette, Paulette et Pâquerette rejoignirent les trois favorites. L'homme-costume revint et le félicita. Il lui proposa même d'aller vendre son lait en ville. Il acheta deux bidons. Dès le lendemain, il était de retour : - Il m'en faut plus, j'ai de la demande. Prends d'autres vaches, insista-t-il.