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Cette année-là

Cette année-là

9-12 ans - 44 pages, 4660 mots | 35 minutes de lecture | © ZTL-ZéTooLu, 2017, pour la 1ère édition - tous droits réservés


Cette année-là

9-12 ans - 35 minutes

Cette année-là

Cette année-là, c'est l'année des découvertes, des amitiés, des blagues... Un voyage scolaire qui sent bon l'air marin et la bonne humeur !

"Cette année-là" vous est proposé à la lecture version illustrée, ou à écouter en version audio racontée par des conteurs et conteuses. En bonus, grâce à notre module de lecture, nous vous proposons pour cette histoire comme pour l’ensemble des contes et histoires une aide à la lecture ainsi que des outils pour une version adaptée aux enfants dyslexiques.
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Extrait du livre Cette année-là

Cette année-là de Sibylle Audollent, Julie Mellan et Servan Legoff aux éditions ZéTooLu


Cette année-là
Chapitre 1 Aristide Salut, moi c’est Aristide et j’ai dix ans. Je suis né à Nantes où je vis avec mes parents et ma petite sœur, Domitille. Notre immeuble est situé dans un quartier plutôt sympa tout près du Parc de Procé où j’adore jouer avec mes copains pendant que Maman
papote avec ses amies. Mes parents disent qu’on a beaucoup de chance car dans notre appart, nous avons chacun notre chambre, ce qui m’évite de dormir au milieu des poupées de ma sœur. L’espace, c’est vital, surtout avec une petite sœur de trois ans. Tout le monde dit qu’elle est trop mignonne. C’est vrai, Domitille est vraiment craquante mais c’est aussi un vrai pot de colle ! Elle sait y faire ! Elle sait me parler ! Alors, je lui invente des jeux, et j’adore ça ! Par contre, ça reste entre toi et moi, hein ? Cette année, je suis en CM2 dans la classe de Monsieur Revol. Dans quelques mois, je ferai mes adieux à l’école primaire ! Je quitterai les petits pour franchir le portail du collège ! Maman m’en parle déjà la larme à l’œil, je vois bien que ça la turlupine ! Il faut qu’elle l’accepte : je ne suis plus un bébé ! Regarde-moi, n’ai-je pas l’air d’un homme ? Bon, d’accord, je m’emballe un peu mais je me trouve beaucoup plus mature qu’avant. Et puis, mon corps est méconnaissable ! J’ai perdu mon petit ventre de bébé qui a laissé place à un corps athlétique. Maman dit même que j’ai des tablettes de chocolat ! C’est grâce au rugby, j’en
suis sûr ! Mon coach nous fait faire de la musculation ! La première fois, j’ai cru que mon corps allait se désagréger pendant la séance d’abdos et le pire, c’était après ! Je faisais le malin devant ma petite sœur mais je suis quand même allé voir Papa pour lui demander si c’était normal de ressentir une telle douleur ! Maman n’aurait pas compris, il valait mieux en discuter entre hommes ! Chapitre 2 Louis Les filles de l’école disent que je suis beau alors je fais un peu mon crâneur devant les copains ! Pas trop quand même, je ne veux pas passer pour un gros naze comme Louis qui se la raconte carrément. Toutes les filles craquent pour lui. Blond, yeux bleu lagon, vêtements dernier cri, en
mode Matt Pokora. Tu vois le genre ?! Heureusement que cette année, nous avons un maître... Il ne pourra pas lui faire le coup du charme à celui-là. Car trop c’est trop. L’année dernière, Louis roucoulait avec Madame Cerisier qui disait toujours Louis ceci, Louis cela. Et lui, il était du genre à aller la voir : « Madame Cerisier, je peux vous aider ? » Pfff, évidemment, elle craquait. Et ça m’énervait... Moi, je ressemble à Papa. Si j’avais hérité des boucles blondes de Maman et de ses grands yeux bleus, j’aurais sûrement eu l’air d’un surfeur et j’aurais pu concurrencer Louis ! Raté, je suis du genre châtain foncé avec des yeux noisette. Pour Maman je suis un beau brun ténébreux ! En attendant, c’est toujours Louis qu’on installe au milieu pour la photo de classe. Ce gars, je ne le sens pas !
Chapitre 3 L’amour de ma vie Mon école est super ! Hormis Louis, il y a des garçons sympas et des filles plutôt cool et jolies. Enfin, une fille surtout : NOÉMIE ! Si tu pouvais voir Noémie. Elle est... et aussi... et si... et tellement... C’est la plus belle et c’est... MA fiancée !
Je te raconte : en petite section nous étions dans le bac à sable avec Nathan. Et j’ai entendu : — Non Nathan, je ne suis pas ton amoureuse ! Mon amoureux, c’est Aristide ! Aristide ? Mais elle parlait de moi ! Et là, j’ai fondu, et j’ai... j’ai... j’ai continué à faire des châteaux de sable en sachant au fond de mon cœur qu’un jour, je l’épouserai ! Depuis, on ne se quitte plus. Le destin est avec nous car nous n’avons jamais été séparés l’un de l’autre alors que dans notre école, il y a toujours deux classes par niveau. C’est un signe, non ? Tous les étés, j’ai vraiment les pétoches : et si nous étions séparés, et si elle ne m’aimait plus et si, et si... Heureusement, chaque année, je revis en consultant la liste et en la voyant elle.
Chapitre 4 Louis et Noémie ? Tu souris ? On voit bien que tu n’as pas vu ma Noémie. Nombreux sont ceux qui la trouvent irrésistible. Même Louis ! À mon grand désespoir... Ce matin, il lui a fait parvenir un petit billet doux. Augustin l’a vu passer comme les trois quarts de la classe
d’ailleurs... Pour m’avertir, il m’a glissé une tête de mort dessinée sur un bout de papier. Puis, il m’a chuchoté : — T’es fichu, mon pote, toutes les filles tombent comme des mouches devant Louis. La situation semblait grave. Noémie allait-elle me quitter pour Matt Pokora ? Deviendrait-elle sa muse, me laissant seul et triste dans un coin de la cour ? À peine la cloche a-t-elle retenti que j’ai demandé à aller aux toilettes et j’ai pleuré. J’y suis resté tellement longtemps que le prof a débarqué. Certains pensaient que j’étais enfermé. La honte ! Il a fallu que je lui explique. Je me sentais pas bien malin surtout que mon instit est très sympa mais il ne comprend pas grand-chose aux jeunes d’aujourd’hui. Faut dire qu’il est super vieux, genre au moins quarante ans. Alors, quand il a commencé sa phrase par : « Aristide, je vais te dire quelque chose... », j’ai pris peur. — Tu sais Aristide, être amoureux est une sensation extraordinaire. Tu te souviendras de ton premier amour toute ta vie alors il faut en prendre soin. Moi, j’ai pensé : « Attends je te vois venir, on dirait ma mère ou pire, ma grand-mère. »