Extrait du livre Kim Ono
Kim Ono Émilie de Turckheim et Marianne Barcillon Editions du Ricochet
Ce matin, Kim Ono a été réveillé par un petit TREMBLEMENT DE TERRE ! Les cerisiers en fleurs ont éternué et mille et un pétales se sont envolés. « Hourra! Une tempête de neige ! » s’est réjoui Kim. Quand soudain, PLOUF !... le samouraï de Kim est tombé dans l’aquarium, la tête la première !
Quant au coq, il a fait une galipette sur son tas de fumier et s’est tordu la crête ! Et comme le coq, tout étourdi, n’a pas chanté co-CO-RICOO ! co-CO-RICOO !... la maîtresse de Kim est restée au fond de son lit ! « Mademoiselle Mamotto a eu une panne de coq », explique la directrice aux écoliers. « Revenez demain... Profitez du printemps... Et surtout, ne restez pas enfermés ! » Kim rentre chez lui le cœur léger. « Je vais passer toute la journée dans ma chambre avec mon jouet préféré ! Mon terrible samouraï Takamori Saigo ! » Mais de retour à la maison... « On a kidnappé mon samouraï ! Il n’est plus sur l’étagère ! » « Ne t’en fais pas pour lui et va prendre l’air, conseille Grand-Père. Profite du printemps ! » « LE PRINTEMPS, J’M’EN FICHE COMME D’UNE QUICHE ! vocifère Kim. Je veux mon samouraï ! » Alors Grand-Père réfléchit et dit : « Ton samouraï fait le poirier au sommet du mont Fuji. »
Et comme Grand-Père ne ment jamais, Kim pousse le portail du jardin, espérant arriver au mont Fuji avant la nuit. Dans son balluchon, Kim a emporté le strict nécessaire : son jeu de mikados, ses lunettes de soleil, le parfum de sa maman et douze délicieux gâteaux à la patate douce.
À la sortie du village, Kim écrase la patte d’un scarabée. « A A AÏE ! Mais regardez donc par terre, nom d’un coléoptère ! » « Oh pardon, Monsieur Scarabée ! Dites, c’est par ici, le mont Fuji ? » « Comment le saurais-je ?! grommelle le scarabée. Je ne vois JAMAIS rien ! Je suis TOUJOURS trop petit ! » En moins de temps qu’il n’en faut pour le dire, Kim fabrique six échasses avec six mikados pour les six pattes du scarabée. « Oh !!! Nom d’un cerisier ! Je vois le printemps ! Comme c’est beau ! » sanglote le scarabée.