Extrait du livre KKB scarabée, parfumeur à Paris
On trouve souvent dans les champs, Au beau milieu de gros excréments, Des bandes de scarabées affamés, Qui se régalent de ce si bon manger ! Ils se retrouvent autour de boules de crottin, Un précieux butin dont ils font leur festin. Mais tous ces bousiers ne partagent pas le goût du caca : C'est le cas de Karl Klaus Bouzy, car il a l’odorat très délicat.
Karl Klaus Bouzy, dit Bouzy, ne supporte plus cette odeur, Alors il fait des essais avec des fleurs. Et il réussit à fabriquer une drôle de boule toute en couleurs, Qui dégage une senteur digne des plus grands parfumeurs, Si agréable et si puissante qu’elle masque l’odeur du fumier, Ce qui, bien entendu, rend furieux les autres bousiers : « Bouzy, disent-ils, soit tu arrêtes ces tests et tu restes, Soit tu quittes la région, car ta boule elle nous empeste ! Nous, on veut respirer la bonne odeur du caca, Tant pis pour toi si ça n’est pas ton cas,CAS ! ».
Bouzy aime ses amis, mais ne veut pas vivre le nez dans la crotte, Il rêve d'un monde musqué, parfumé, d'un monde où ça cocotte ! Il se confie à une amie fourmi, la très élégante Lucie, qui lui dit : « Si tu veux devenir parfumeur, tu dois monter à Paris, Ici on te montre du doigt, mais là-bas, crois-moi, tu deviendras le roi ! Tu n’as pas le choix : quitter les tiens tu dois, si tu veux suivre ta voie. Tu iras voir Marcelle, c’est une copine qui dirige un grand magazine, Elle va adorer ton parfum et te présentera ses nombreuses cousines.» Bouzy boucle sa valise, plein de larmes dans son cœur, Puis s’en va à Paris en roulant sa boule de senteur.