Extrait du livre L'énigme de la clef du père Noël
Par un soir d'hiver glacé, bien au chaud chez lui, le père Noël est soucieux. Il discute avec son grand ami détective Saitout : ⁃ On a volé la clef de mon coffre où se trouve précieusement rangée ma hotte magique ! Sans elle, je ne pourrai pas faire ma distribution de cadeaux aux enfants du monde entier ! Il faut absolument la retrouver ! ⁃ Nous pourrions forcer le coffre avec nos outils, propose Saitout. ⁃ Impossible ! En cas d'effraction, un système ingénieux détruirait ce qu'il contient, dit le vieil homme. ⁃ C'est certainement un mauvais tour de votre ennemie la sorcière Doramoche qui veut se venger de la déconvenue de la dernière fois*, affirme Saitout. ⁃ Tu as raison, personne d’autre n'est capable d'un si mauvais coup ! * lire La Mystérieuse Disparition des rennes du père Noël
Par une fraîche nuit d’Halloween, sous l'œil vigilant d'Horace le grand duc, des sorcières venues des quatre coins du monde se sont réunies. Elles viennent écouter les secrets de fabrication de Nonette pour confectionner de nouveaux élixirs, maléfices, charmes, sortilèges, enchantements, et empoisonnements !
Dans son énorme chaudron Nonette mélange mandragore, nénuphar, œil de salamandre, queue de lézard, pattes de cafard, poils de chats noirs, oreilles de rats, venin de serpent, champignons vénéneux. Une odeur pestilentielle s’échappe du chaudron. Pour que la magie opère, elle clame des formules incompréhensibles : ⁃ Abteravo ni opreta giva mortadu ! * « Attention à bien respecter les proportions, précise Nonette en saupoudrant une pincée de crotte de merle. Si vous vous trompez dans le dosage, ce ne sont pas de beaux cheveux noirs bien gras qui recouvriront votre tête mais des poils de rats ! » * Chers lecteurs, les sorcières parlent une langue inconnue. Pour vous, la traduction a été réalisée par une sorcière qui a exigé l’anonymat par crainte de représailles.
Le rocher magique en tourmaline noire sert de tableau. Les phrases de Nonette s'y gravent puis s’effacent au fur et à mesure que les sorcières les prennent en notes. Leurs grimoires contiennent 365 pages, comme autant de jours dans une année. Les sorcières écrivent dessus grâce à la crasse noire de leurs ongles crochus.