Extrait du livre La grande expédition de Ravouka
La grande expédition de Ravouka La souris scientifique Illustré par Tereza Vostradovska Aux éditions Amaterra
La grande expédition de Ravouka
Un matin, vers la fin de l’hiver, Ravouka est dans son terrier bien douillet. La petite souris déguste une tasse de thé à la menthe avec du miel et du citron. Elle ouvre l’enveloppe ornée d’un joli timbre apportée par le facteur. Chère Ravouka, Nous avons le plaisir de t'inviter en ville. Tu pourras goûter tous nos fromages. Nous t'envoyons aussi une carte qui t’aiderera à trouver ton chemin. Nous avons hâte de te revoir ! Tes tantes. La souris déplie la carte sur le tapis. Elle suit du doigt plusieurs boucles concentriques tracées en orange. Puis elle renifle une ligne rouge plus épaisse avant de poser une patte à l’endroit où ses tantes ont écrit « C’EST ICI ! ». Ravouka pousse un couinement de joie et commence à s’affairer. « Je dois empaqueter tout ce dont j’ai besoin, ne pas oublier mon journal de voyage et, surtout, préparer des cadeaux pour mes tatas. Je suis tellement impatiente de les revoir ! » Elle se met aussitôt au travail.
Les préparatifs
LIRE UNE CARTE Pendant ses préparatifs, Ravouka étudie souvent la carte. Elle la prend avec elle pour sa promenade matinale et, peu à peu, elle comprend la signification des différents symboles. En faisant ses bagages, Ravouka trouve un instrument très utile pour s’orienter – une boussole. Son aiguille rouge et blanche tourne toute seule sur le cadran car elle suit le pôle magnétique de la Terre et pointe toujours vers le nord. Mais si la souris posait un objet métallique près de la boussole, cela brouillerait le champ magnétique et dérèglerait l’aiguille. CECI EST UNE BOUSSOLE DE RANDONNÉE À CADRAN MOBILE. UNE GRADUATION MILLIMÉTRÉE POUR MESURER SUR LA CARTE UNE AIGUILLE AIMANTÉE UNE PLAQUETTE TRANSPARENTE UN CADRAN MOBILE UNE FLÈCHE DE VISÉE UNE LOUPE JE VAIS AU NORD ! JE VAIS AU SUD ! OÙ EST LE NORD ? RAVOUK A PEUT LE REPÉRER GRÂCE : AU SOLEIL, AUX ÉTOILES, AUX ÉGLISES (ELLES SONT GÉNÉRALEMENT ORIENTÉES VERS L’EST). Ravouka trouve difficile de se représenter le terrain d’après la carte. Alors elle construit une maquette en carton. Chaque couche de carton correspond à des lieux situés à la même altitude, exactement comme les boucles orange tracées sur la carte. Avec la maquette il est clair que si le chemin croise une de ces courbes de niveau, c‘est qu‘il monte ou qu‘il descend.
Ravouka veut montrer la carte à ses voisins, mais certains hibernent encore. Ils sont profondément endormis, et elle a beau faire, pas moyen de les réveiller. « Quels gros dormeurs ! », se dit-elle. Les lièvres aussi sont réveillés mais ils sont trop occupés pour partager l‘enthousiasme de Ravouka. Ils creusent la neige afin de trouver à manger Les cerfs, eux, ne dorment pas. Mais ils ne prêtent pas attention à Ravouka. C‘est la saison où ils perdent leurs bois. « Ces bois ont chacun cinq pointes, ils sont lourds ! Ils doivent peser au moins dix kilos. » pense la souris. 1 · le sapin 2 · le bec-croisé 3 · le mélèze 4 · le scolyte 5 · le daim 6 · l‘ours 7 · l‘orvet 8 · le tarin 9 · le bouvreuil 10 · le loir 11 · le chevreuil 12 · le collybie 13 · le lièvre 14 · le perce-neige 15 · le loup
L’HIBERNATION L’hiver, il est difficile de trouver de la nourriture sous la neige et dans la terre gelée. Certains animaux survivent grâce à l’hibernation. Ils se roulent en boule dans leur cachette et dorment. La température de leur corps baisse, leurs battements de cœur et leur respiration ralentissent. Ainsi, ils consomment moins d’énergie et n’ont pas besoin de manger autant qu‘en été. La graisse accumulée dans leur organisme durant l’automne et, de temps à autre, un encas provenant de leurs réserves de nourriture leur suffisent. Les blaireaux et les ours sont des semi-hibernants : Si la température extérieure remonte, ils peuvent se réveiller, s’étirer et sortir pour chercher à manger. Une brusque montée de température réveille le hérisson. Chaque réveil le fatigue beaucoup et, si cela se reproduit trop souvent au cours de l’hiver, il peut en mourir. Les écureuils n’hibernent pas, ils collectent de la nourriture toute l’année. Les insectes hibernent sous des feuilles mortes, dans la mousse ou dans du bois. L’hiver, le hamster se réveille plusieurs fois pour manger. Il puise dans la réserve de nourriture qu’il a constituée à l’automne, en transportant des graines dans ses joues jusqu’à son terrier. Le souslik et le loir dorment profondément tout l’hiver et ne consomment que leur propre graisse. Quand ils s’endorment, ils sont gros. À leur réveil au printemps, ils sont maigres. Les plantes aussi ont différentes façons de passer l’hiver. Les arbres à feuilles caduques perdent leur feuillage. Posées sur le sol ou enterrées, les graines sèches supportent de grands froids. Les plantes pluriannuelles gardent des nutriments dans leurs racines ou leur bulbe en attendant le printemps et le retour de la chaleur. Si elles n’ont pas été mangées par des animaux, elles germeront.
La neige a fondu et le soleil printanier est là. Ravouka part à la recherche du lézard qu’elle voit souvent l’été, sur les pierres chaudes. Mais il est trop tôt dans la saison, il n’est pas encore sorti de sa cachette. Dans une galerie, la souris voit une larve qu’elle connaît. Elle a beaucoup changé : elle est devenue une pupe Un peu plus loin, s’épanouissent les primevères, appelées aussi coucous. Leurs fleurs ressemblent à des grelots dorés. Ravouka hume le parfum des crocus et se réjouit d‘utiliser bientôt leurs pistils pour préparer une bonne soupe au safran. 1 · l‘anémone 2 · le sclerotinia 3 · l‘ail des ours 4 · l‘hépatique 5 · la pétasite 6 · le sansonnet 7 · la nivéole 8 · la pulmonaire 9 · le pouillot 10 · le muguet 11 · la violette 12 · la chrysope 13 · la primevère 14 · le crocus 15 · les lapereaux
OBSERVER LA MÉTÉO Chaque soir, Ravouka note le temps qu’il a fait. Afin de mieux suivre les variations de la météo, la souris a fabriqué des outils de mesure. Elle reporte les résultats sur un météogramme. Ainsi, elle sait s’il est tombé plus de pluie la veille qu‘il y a trois jours, si la température remonte, ou quand il y a eu le plus d’humidité. LA GIROUET TE DONNE LE SENS DU VENT, LE THERMOMÈTRE MESURE L A TEMPÉRATURE DE L’AI R, PLUVIOMÈTRE, HYGROMÈTRE, LE BAROMÈTRE MESURE LA PRESSION DE L'AIR MÉTÉOGRAMME POUR FABRIQUER UN ANÉMOMÈTRE, IL TE FAUT : UNE ÉPINGLE, UN CRAYON AVEC UNE GOMME, UNE RÈGLE, UN CARRÉ DE PAPIER, DES CISEAUX Un tour deux cent cinquante ! T'es cap de compter les tours pendant 1 minutes ? Dans son manuel du petit scientifique, Ravouka a lu comment réaliser un hygromètre. À l’aide d’une ficelle, elle suspend une pomme de pin à une branche et elle observe comment celle-ci s’ouvre par temps sec pour laisser le vent emporter ses graines. Quand elle se referme, la souris sait qu’il vaut mieux se couvrir, sinon son pelage sera mouillé et elle aura froid. Toi aussi, tu veux faire un hygromètre avec une pomme de pin ? En observant la nature, on peut prévoir l’arrivée de la pluie. Certains animaux ou plantes sont très sensibles à la baisse de la pression de l’air et à l’augmentation de l’humidité qui précèdent la pluie. Des plantes ferment leurs fleurs pour les protéger des gouttes. Les abeilles restent près de la ruche. Les autres insectes volants se rapprochent du sol pour se mettre à l’abri, et éviter l’eau de pluie qui collerait leurs ailes. C’est pour cela que les hirondelles, qui chassent les insectes en vol, font du rase-motte à l’approche de la pluie.