Extrait du livre Le petit poisson d'or
Il était une fois un vieux, un très vieux pêcheur. Il n’avait pour seul bonheur Que la mer aux mille couleurs. Il vivait avec sa femme, une vieille mégère Dans une toute, toute petite chaumière Non loin de la mer. Un matin, comme tous les matins, il part pêcher Espérant rapporter de quoi se régaler. Il jette une première fois son filet Mais ne récolte que vase et sable mouillés. Une deuxième fois, il le lance au loin Mais ne trouve que des algues, ni plus ni moins !
Patient, il le rejette une troisième fois. Et que découvre-t-il, cette fois? Un tout petit poisson au creux de son filet ! Mais quel poisson, attendez ! Un magnifique poisson doré ! « C’est un poisson d’or ! » s’écrie-t-il, « Quelle pêche merveilleuse » ajoute-t-il. « Je m’en vais de ce pas Montrer à ma femme ce poisson-là ! » «Pêcheur, je t’en conjure, relâche-moi, J’ai encore de belles années devant moi. » « Un poisson qui parle, merveille des merveilles ! Voilà 33 ans que je pêche et n’ai jamais vu chose pareille ! Oh! merveille des merveilles ! » Je dois vous l’apprendre, ce pêcheur est très généreux.
Il rend donc le petit poisson à la mer bleue. Mais avant de partir, son nouvel ami lui confie : « Tu as un grand coeur, Cher pêcheur. Je réaliserai tous tes souhaits en guise de merci. » « Je n’ai besoin de rien » répond le pêcheur. Je suis heureux de t’avoir rencontré. C’est là tout mon bonheur. Et il s’en retourne bien vite chez lui. « As-tu fait bonne pêche?» Aboie sa femme revêche. «Cela dépend» répond le vieux, L’oeil brillant, le coeur heureux. « Je ne te ramène pour repas qu’une histoire, Mais pas n’importe quelle histoire ! J’ai rencontré, tu ne me croiras jamais…
Un poisson tout doré, Un poisson qui parlait. » « Et que t’a-t-il demandé?» « Simplement de le relâcher. Mais… il m’a aussi proposé De m’offrir ce que je voudrais. » « Et qu’as-tu quémandé?» S’enquiert la femme ouvrant grand les yeux. « Rien. Rien du tout. Nous sommes bien assez heureux. » « Nigaud, imbécile, benêt ! Tu aurais pu au moins exiger Qu’il nous donne une auge en acier, La nôtre est toute trouée ! Allez, va, va le retrouver ! » S’énerve-t-elle, l’air mauvais. Et notre pauvre vieux Retourne au bord de la mer bleue.
Et notre pauvre vieux Appelle le poisson d’or si généreux. « Tu m’as demandé? Et bien me voici ! Que puis-je faire pour toi aujourd’hui?» « Oh, c’est ma femme qui a exigé Que je vienne tout de suite t’implorer. Elle veut une nouvelle auge bien solide, La nôtre, trouée, sans cesse se vide ! » « Retourne chez toi, mon bon ami, Ton désir sera exaucé sans souci ! » Et voilà notre pêcheur rentrant chez lui.