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Les musiciens de Brême

Les musiciens de Brême

6-8 ans - 16 pages, 1592 mots | 13 minutes de lecture | © Callicéphale, 2014, pour la 1ère édition - tous droits réservés


Les musiciens de Brême

6-8 ans - 13 minutes

Les musiciens de Brême

Boucle d'or est un conte célèbre des Frères Grimm. Il en existe des moins connus comme Les musiciens de Brême :

Quatre animaux de la ferme se retrouvent liés par un sort malheureux : leurs maîtres veulent se débarrasser d'eux ! Les quatre amis quittent alors leurs foyers respectifs et se mettent en route pour Brême où ils veulent devenir musiciens. Le chemin n'est pas sans danger. Dans une maison au milieu de la forêt habitent des brigands. Grâce à leur esprit d'équipe, nos quatre compères chassent les malfrats. Ils vivront désormais libres et heureux dans leur nouveau foyer.

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"Les musiciens de Brême" vous est proposé à la lecture version illustrée, ou à écouter en version audio racontée par des conteurs et conteuses. En bonus, grâce à notre module de lecture, nous vous proposons pour cette histoire comme pour l’ensemble des contes et histoires une aide à la lecture ainsi que des outils pour une version adaptée aux enfants dyslexiques.
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Raconté par Jade

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Quelle est l’histoire des Musiciens de Brême ?

Quels animaux sont les musiciens de Brême ? 

Le conte commence par l’histoire d’un vieil âne qui ne peut plus travailler aussi dur qu’avant pour son maître. Il s’enfuit et rencontre un chien, un chat et un coq.  

Ce sont tous des animaux que l’on peut trouver dans une ferme. L’âne peut transporter ou pousser des objets, le chien aide à la chasse, le chat éloigne les souris, et le coq chante. C’est aussi pour cela que dans Le chat botté, le premier fils obtient le moulin, le second un âne, et le troisième un chat !

 

Pourquoi les animaux du conte se retrouvent-ils en cavale ?

L’âne, le chien, le chat et le coq se font vieux. Leurs maîtres ont décidé de se débarrasser d’eux ! L’âne, en s’enfuyant, décide d’aller à Brême pour devenir musicien, et il va entraîner les autres animaux à sa suite.  

La structure du récit, avec les rencontres de l’âne sur le chemin de Brême, en fait un conte-randonnée.

Quelle est la morale des musiciens de Brême ?

Même lorsque leurs familles ou leurs maîtres les abandonnent, les animaux des Musiciens de Brême s’unissent pour former une nouvelle famille. Ensemble, ils sont plus forts ; ils ont plus d’idées et parviennent à faire s’enfuir les brigands.  

De plus, ce n’est pas parce que la vieillesse rend plus difficile certaines tâches que l’on est bon à rien. Les animaux du conte ont encore beaucoup d’aventures à vivre ! 

Qui a écrit le conte Les Musiciens de Brême ?

Le conte des Musiciens de Brême a été écrit par les Frères Grimm. Mais qui sont les Frères Grimm ? Ces deux auteurs allemands, Jacob et Willhelm, sont presque aussi connus que leurs œuvres, qui sont principalement des contes pour enfants. Certains de leurs contes sont immensément célèbres, grâce à leur adaptation en film pour enfant, comme Blanche Neige ou La Belle au Bois Dormant, et d’autres le sont moins. Ensemble, les deux frères ont écrit plus de 200 contes pour enfants, très souvent porteurs de morales importantes.

Où se trouve la statue des Musiciens de Brême ?

Les musiciens de Brême est un conte très populaire en Allemagne. La scène du coq, du chat et du chien grimpant sur les épaules de l’âne pour voir plus loin est la plus célèbre, et a donné naissance à de nombreuses statues éparpillées aux quatre coins de la planète ! Il n’y a donc pas une statue des Musiciens de Brême, mais des dizaines dans le monde entier ! La plus connue néanmoins se trouve à Brême sur la place de l’Hôtel de Ville. 

Texte integral du livre Les musiciens de Brême

Les musiciens de Brême des Frères Grimm et Mari Takacs aux éditions Callicéphale


Il était une fois un âne qui passait son temps à porter des sacs, à marcher, à gravir des collines puis à les dévaler sur leur versant opposé. Et ceci à longueur de journée ! Un triste jour, hélas, l’âne devint si vieux et si fatigué qu’il peina à porter gravir et dévaler quoi que ce soit… Et voilà ! Ce qui devait arriver, arriva : son maître, un vieillard sans scrupule, décida de se débarrasser de lui. À voir l’œil mauvais de son maître, il se dit : « Celui-ci manigance un sale coup ! Foi de salami, foi d’herbe fraîche, il va vouloir me tordre le cou ! Il est grand temps de prendre mes jambes à mon cou et d’aller tenter ma chance comme musicien à Brême, même sans le sou ! » Car il faut le dire, notre ami n’avait, ma foi, pas une si vilaine voix ! Cataclop, cataclip, le voilà parti pour Brême ! Un peu plus tard, chemin faisant, il croisa un chien, un vieux chien fatigué d’avoir trop couru qui aboyait « Eh l’ami, tu aboies à la mort, que t’arrive-t-il donc ? »
Le chien glapit tristement : « Je suis si vieux que je n’arrive plus à chasser le moindre petit lièvre, pas même une simple limace ! Mon maître m’a dit “trépasse" ! Et moi j’ai fui loin de cette place.» « Et pourquoi ne viendrais-tu pas avec moi ? Je pars m’engager dans la fanfare à Brême! Je serai chanteur, tu joueras des cymbales ! » « Foi de salami, foi de civet, cette idée me plaît assez ! » Cataclop, cataclip, les voilà partis pour Brême ! À peine avaient-ils fait quelques pas ensemble qu’ils croisèrent un chat usé par les ans qui se lamentait sur le bord du chemin. « Eh l’ami, tu miaules à la mort, que t’arrive-t-il donc ? »
Le chat pleura tristement : « Ma situation est désespérée ! J’ai dû fuir mon fauteuil et ma cheminée, ma maison tant aimée car ma maîtresse a décidé une fois pour toutes de me noyer ! Que voulez-vous, mes jeunes années depuis longtemps m’ont quitté et les souris viennent me narguer sans que je puisse les attraper ! » « Et, pourquoi ne viendrais-tu pas avec nous ? Nous partons à Brême pour être musiciens ! » « Foi de salami, foi de souris, cette idée vraiment me sourit ! » Cataclop, cataclip, les voilà partis pour Brême ! Un peu plus tard, ils passèrent devant une ferme où un coq chantait à s’en rompre le cou. « Eh l’ami, tu coqueriques à la mort, que t’arrive-t-il donc ? »
« Je chante tant qu’il est encore temps ; je chante, je chante à tue-tête car demain dimanche, moi, pauvre bête, je serai servi pour repas de fête ! » « Et, pourquoi ne viendrais-tu pas avec nous ? Nous partons à Brême pour être musiciens ! Avec ta belle voix, notre troupe aura fière allure ! » « Foi de salami, foi de vers, cette idée n’est pas pour me déplaire ! » Cataclop, cataclip, les voilà partis pour Brême ! Cependant, la ville de Brême était encore loin, si bien qu’ils se décidèrent à passer la nuit dans la forêt. Ils s’arrêtèrent sous un arbre au feuillage épais.
L’âne et le chien s’installèrent confortablement sur le sol. Le chat grimpa sur une grosse branche et le coq vola au sommet de la plus haute qui lui paraissait un abri bien plus sûr. Le petit coq douillet ébroua ses plumes pour se mettre à son aise et jeta un dernier coup d’œil vers l’horizon, quand il aperçut, foi de salami de vers, une lumière au beau milieu de nulle part ! « Mes amis, savez-vous ce que j’ai vu un peu plus loin ? Une lumière, pas moins ! S’il y a de la lumière, il doit y avoir une maison ! Et dans la maison des lits de plumes et de coton ! Voilà de quoi passer une bonne nuit, les amis ! »
L’âne, le chien et le chat acquiescèrent en même temps. L’idée de passer une nuit devant un bon feu de cheminée les mit tout de suite sur pied. En moins de temps qu’il n’en faut pour le dire, la joyeuse troupe parvint à la porte de la maison. Cataclop, cataclip, ils s’approchèrent à pas feutrés de la fenêtre. Comme l’âne était le plus grand, il jeta un coup d’œil à l’intérieur. « Alors, mon ami à la robe grise que vois-tu donc ? » demanda, impatient, le chien qui se réjouissait déjà de manger un bon morceau de viande ! Et justement, voici ce qu’il leur raconta : « Ce que j’ai vu ! foi de salami d’herbe fraîche, vous ne me croirez jamais ! » « Mais qu’as-tu vu, compère, qu’as-tu vu ? » insista de plus belle le chat qui rêvait d’une écuelle de lait frais.
« Ce que j’ai vu, mes amis ? Une table gigantesque, une table somptueuse recouverte…» « Qu’as-tu vu, compère, qu’as-tu vu ? » répéta le coq en salivant. « J’ai vu une table recouverte… de grands plats fumants, les uns plus appétissants que les autres ! » « Ah ! Oh ! Vraiment ! » s’exclamèrent-ils tous en cœur… « … Mais aussi une troupe de voleurs ! » rajouta l’âne en secouant la tête. « Comment ? Qu’as-tu vu ? Qu’as-tu vu ? » répéta encore une fois notre ami emplumé. «… Hélas, autour de la table, une horde de voleurs boit et mange goulûment ! » « Voilà qui est fort désolant. Il faut à tout prix trouver le moyen de les chasser céans ! » aboya le chien. Les quatre amis se concertèrent et comme ils étaient très malins, ils ne tardèrent pas à trouver un bon tour à jouer aux occupants de la maison.
Sans bruit, l’âne posa ses pattes avant sur le rebord de la fenêtre, prêt à bondir. Le chien sauta sur son dos, le chat grimpa sur le chien et le coq fit de même sur le dos du chat. Puis soudain, prenant une grande inspiration, ils se mirent à crier de toutes leurs forces, avec le plus grand talent, il faut l’avouer : l’âne à braire, le chien à aboyer, le chat à miauler et le coq à chanter. Et pour finir, ils brisèrent les carreaux de la fenêtre et sautèrent comme des diables dans la maison. Les bandits, croyant qu’un fantôme leur tombait dessus, s’enfuirent sans demander leur reste !
Alors, nos quatre compagnons rirent de bon cœur : quel tour extraordinaire ! Ils n’avaient plus qu’à finir le merveilleux festin que leur offraient les brigands ! Ils mangèrent donc avec appétit et joie ! Cataclop, cataclip ! Le ventre bien rempli, nos joyeux musiciens se choisirent un bon lit pour passer la nuit le plus agréablement possible. L’âne se coucha sur un tas de fumier, le chien choisit le pas de la porte, le chat se roula en boule devant le feu et le coq sauta sur une poutre comme il en avait l’habitude.
Et ils ne tardèrent pas à s’endormir ! Pendant ce temps, les brigands qui, rappelez-vous, avaient pris la poudre d’escampette, s’étaient réfugiés dans la nuit noire. Ressaisi, leur chef fronça les sourcils, se gratta le menton et rouspéta :…
… « Voilà qui est singulier : un fantôme en pleine forêt ! Toi, là, retourne voir ce qui se passe dans notre maison. Ce serait dommage de finir la nuit dehors pour rien ! » dit-il en désignant un de ses compagnons. Le voleur, qui n’était vraiment pas rassuré, ouvrit prudemment la porte et, à pas de loup, s’approcha de la cheminée.
« Tiens…» Voyant deux braises qui le fixaient étrangement, il se dit : « Tiens, il reste des braises dans le feu, je vais y allumer cette lanterne pour y voir plus clair. » À ce moment, ce qu’il avait pris pour des braises, se mit à le griffer. Car, figurez-vous, ces taches rougeoyantes n’étaient autres que les deux yeux du chat qui, dérangé, se jeta toutes griffes dehors sur notre bandit. Affolé, le voleur se rua sur la porte et trébucha sur le chien qui le mordit à la jambe. Horrifié, il se précipita dehors sans voir qu’il traversait le tas de fumier. Ce qui devait arriver arriva : l’âne lui décocha un bon coup de sabot qui l’envoya à terre. Et alors qu’il pestait tous les diables, croyant avoir tout vu et tout entendu… … le coq, réveillé, poussa un tonitruant « cocorico ! » dans les oreilles de l’intrus.
Notre voleur s’enfuit au fin fond de la forêt encore plus rapidement que la première fois ! C’est ainsi qu’il raconta ses mésaventures au chef des voleurs : « Croyez-moi, ne retournez jamais dans cette maison ! Il s’y passe des choses à faire frémir le plus courageux des garçons ! Quand j’ai voulu allumer ma lanterne, une sorcière m’a griffé le visage. Quand j’ai tenté de sortir par la porte, un homme immense et sombre m’a planté son couteau dans la jambe. Quand j’ai traversé la cour, un monstre poilu m’a assommé de son gourdin. Et quand j’ai levé les yeux au ciel pour le maudire, un juge a crié : Arrêtez ce voleur ! »
« Je vous le dis, jamais, non jamais, je ne remettrai un seul de mes orteils dans cette maison de ma vie ! » Tout brigands qu’ils étaient, les voleurs n’osèrent plus jamais s’aventurer aux abords de leur ancienne maison. Quant à nos joyeux compagnons, heureux dans leur nouveau logis, ils décidèrent d’y finir tranquillement leur vie…
… loin de la ville de Brême certes, mais tout de même en musique. « Cataclop, cataclip En musique ou en chanson Dans notre petite maison Nous sommes de joyeux compagnons. »