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Dame Holle, dame Hiver

Dame Holle, dame Hiver

6-8 ans - 20 pages, 966 mots | 9 minutes de lecture | © Callicéphale, 2018, pour la 1ère édition - tous droits réservés


Dame Holle, dame Hiver

Dame Holle, dame Hiver

Une jeune fille était la cendrillon de sa marâtre et de sa fille et était obligée de faire toutes les corvées. Un jour, alors qu’elle filait la laine tout près d’un puits, elle fit tomber sa bobine dedans. Elle dut plonger pour la récupérer, mais s’évanouit suite au choc. Ce qu’elle ne sait pas c’est que ce puits donne accès à un autre monde, celui de dame Hiver. Et lorsque dame Hiver secoue ses édredons, il se met à neiger sur terre…

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Texte integral du livre Dame Holle, dame Hiver

Dame Holle, dame Hiver des frères Grimm et Edit Szalma aux éditions Callicéphale


Une veuve avait deux filles, l’une était belle et travailleuse, l’autre laide et paresseuse, mais c’était sa préférée, elle l’aimait beaucoup car c’était sa vraie fille. La fillette belle et travailleuse devait faire tous les travaux dans la maison, c’était la cendrillon.
Tous les jours elle allait au bord de la grande route près d’un puits pour filer la laine, elle devait tant filer que ses doigts étaient en sang. Un jour, même la bobine fut pleine de sang. Elle voulu la laver dans l’eau, se pencha mais la bobine lui glissa des mains et tomba au fond du puits. Elle pleura et alla raconter son malheur à sa marâtre.
Celle-ci se fâcha et ordonna : – Tu as laissé ton fuseau tomber alors, va le remonter. La fillette retourna au puits mais elle ne savait vraiment pas comment faire.
Courageusement elle sauta dans l’eau pour chercher la bobine et là, s’évanouit.
Lorsqu’elle reprit ses esprits, le soleil brillait, elle était dans une belle prairie au milieu de centaines de fleurs.
Elle se leva, marcha vers un four plein de pain et le pain criait : – Sors-moi de là, sors-moi de là sinon je vais brûler, je suis cuit depuis longtemps. Elle prit la longue pelle à pain et sortit les miches une à une du four.
Elle poursuivit son chemin, arriva devant un arbre plein de pommes qui suppliait : – Secoue-moi, secoue-moi, toutes mes pommes sont mûres à point. Elle secoua l’arbre, les pommes tombaient comme s’il en pleuvait. Elle le secoua jusqu’à la dernière pomme. Puis elle les rangea en un grand tas et reprit son chemin.
Finalement elle arriva devant une petite maison, une vieille femme regardait par la fenêtre. Elle sortit, elle avait des dents si grandes que la fillette eut peur et voulut fuir, mais la femme l’appela : – De quoi as-tu peur ma petite ? Reste chez moi, si tu fais tous les travaux de la maison consciencieusement, tout ira bien pour toi. Tu dois surtout soigneusement faire les lits, bien secouer les édredons...
... alors quand les plumes s’envolent, sur la terre il neige. – Je suis dame Holle, certains m’appellent dame Hiver. Elle parla si bien que la jeune fille mit tout son cœur à l’ouvrage, elle secouait si fort les édredons que les plumes volaient comme des flocons de neige. Elle était heureuse, pas de mots méchants et tous les jours les plats bien mijotés de dame Holle.
Mais, au bout d’un certain temps elle devint triste sans savoir ce qui réellement lui manquait. Finalement elle sut que c’était la mélancolie, même si elle était cent fois mieux chez dame Hiver, sa maison lui manquait. Elle finit par lui avouer : – J’ai envie de rentrer chez moi, même si je me sens très bien ici, je ne peux pas rester plus longtemps, je dois retrouver les miens. Dame Holle dit : – Je suis contente que tu veuilles retourner chez toi, et comme tu m’as très bien servie je vais t’accompagner là haut.
Elle la prit par la main et l’emmena devant une grande porte. La porte s’ouvrit ; la fillette la franchit sous une pluie d’or qui la recouvrit entièrement. – Cet or est pour toi, ma petite, car tu as été très travailleuse. Prends aussi la bobine que tu as laissée tomber dans le puits.
La porte se ferma et la fillette se trouva tout près de sa maison, sur la barrière le coq l’accueillit : « Cocorico, cocorico, notre jeune fille dorée est de retour. » Comme elle était cousue d’or sa mère et sa sœur lui ouvrirent les bras. La fillette leur raconta tout ce qui lui était arrivé. Quand la mère apprit d’où lui venait toute cette fortune elle voulu que sa fille, laide et paresseuse, bénéficie de la même chance.
La sœur dut aller s’asseoir près du puits et filer la laine. Pour que la bobine soit pleine de sang elle dut plonger sa main dans un buisson d’épines. Elle jeta le fuseau dans le puits et sauta dedans. Comme sa sœur l’avait raconté elle arriva dans le grand pré, et suivit le même sentier.
Quand elle fut devant le four les pains se mirent à crier : – Sortez-nous de là, sortez-nous de là ! sinon nous allons brûler, nous sommes cuits depuis longtemps. Mais elle répondit : – Je ne vais certainement pas me salir ! Elle passa son chemin.
Bientôt elle fut sous le pommier. – Secouez-moi, secouez-moi, toutes mes pommes sont mûres à point. Elle ricana tout en continuant sa route : – Ça ne va pas, elles vont me tomber sur la tête !
Quand elle arriva devant dame Holle elle n’eut pas peur de ses grandes dents, elle en avait déjà entendu parler. Elle se mit tout de suite à son service. Le premier jour, elle s’appliqua, elle travailla bien faisant tout ce que dame Hiver lui disait car elle pensait à tout l’or qu’elle allait lui offrir.
Le deuxième jour elle commença à paresser et à partir du troisième jour elle ne voulait même plus se lever. Elle ne faisait pas les lits, ne secouait plus les édredons, les plumes ne volaient pas, il ne neigeait plus sur la terre. Alors dame Holle en eut assez et lui dit qu’elle n’avait plus besoin de ses services. La sœur fut contente, elle pensait que le moment de la distribution de l’or était arrivé.
Dame Holle la conduisit à la grande porte. Quand elle la franchit ce n’est pas une pluie d’or qui lui tomba dessus mais un gros bidon de goudron. – Ceci est le prix de ton travail. – dit dame Holle en fermant la porte.
La sœur arriva à la maison couverte de goudron. Le coq l’accueillit : « Cocorico, notre souillon est de retour. » Elle eut beau faire, le goudron lui colla à la peau toute sa vie. FIN