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Le tracteur aux Dromadaires

Le tracteur aux Dromadaires

6-8 ans - 18 pages, 937 mots | 9 minutes de lecture | © Rêves bleus - Éditions d’Orbestier, 2013, pour la 1ère édition - tous droits réservés


Le tracteur aux Dromadaires

Le tracteur aux Dromadaires

Fayel, c’est Raphaël en patois. Le grand-père de Raphaël parle le patois vendéen, c’est sa langue maternelle. Il est agriculteur et aime beaucoup son tracteur, presque autant que le Sahara, la terre des dromadaires. Il aimerait que, quand il ne sera plus là, son tracteur soit donné aux paysans du désert. Raphaël lui promet de réaliser son souhait… Le jour où son grand-père décède, Raphaël monte sur le tracteur et prend la route vers le sud, pour un beau voyage dépaysant qui le fera grandir. Cet album est un beau regard sur la vie et une invitation au voyage aux pays des dromadaires, le Sahara.

"Le tracteur aux Dromadaires" vous est proposé à la lecture version illustrée, ou à écouter en version audio racontée par des conteurs et conteuses. En bonus, grâce à notre module de lecture, nous vous proposons pour cette histoire comme pour l’ensemble des contes et histoires une aide à la lecture ainsi que des outils pour une version adaptée aux enfants dyslexiques.
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Raconté par Eloïse

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Extrait du livre Le tracteur aux Dromadaires

Le tracteur aux dromadaires de Yannick Jaulin et Marie-France Goyet aux éditions Rêves Bleus


Le tracteur aux dromadaires
« Argarde Fayel, l’arrachant totes les palisses ! » me dit mon grand-père. Fayel, c’est Raphaël en patois. Mon grand-père parle toujours patois avec moi. C’est sa langue maternelle. Il la tient de ses parents et continue de l’apprendre aux champs. Il dit que dans sa langue, y a plus de mots pour décrire les arbres et les nuages, que son patois connaît bien mieux son pays que le français. Devant mes parents, il me parle en français. Mes parents ne veulent pas que je parle patois.
Depuis qu’il était à la retraite, mon grand-père s'ennuyait sur son vieux Someca 550. Son tracteur était son bonheur et je l’accompagnais par tous les temps. Parfois il l’arrêtait et me regardait tristement, disant avec ses mots que son pays se vidait de gens, de bêtes, qu’il ressemblait à un désert.
Bientôt la campagne sera lisse, le monde s’en va. Plus d’enfants dans les champs, que des routes et des maisons à la place des vaches et des moissons. « Les champs épougaillés pleurent de tristesse. »
Il disait que ça manquait de dromadaires pour ensoleiller la terre, qu’au pays du vent, les enfants cassent les cailloux pour faire pousser les blés. Et il se mettait à me raconter son voyage au désert, à l’âge où les autres partaient faire la guerre. Lui était allé au pays des dromadaires, il avait peint les ocres et le Sahara, avait fait des carnets de voyage... Il l'avait tellement aimé ce pays-là. Au retour, le tracteur lui avait donné ses couleurs, l'ocre de ses joues. Et ses pinceaux étaient partis dormir au débarras.