Extrait du livre Les vacances de Monsieur Lapin
Les vacances de Monsieur Lapin de Pascal Hérault et Geneviève Després Editions Les 400 coups
Les vacances de Monsieur Lapin
Allongé sur une chaise longue, lunettes de soleil sur le nez, Monsieur Lapin se reposait avec Suzy au bord de la piscine du Grand-Hôtel. Comme ils étaient mignons tous les deux en maillots ! Tout à coup, quelqu’un plongea dans la piscine. Cela fit un grand plouf ! qui éclaboussa tout le monde. Monsieur Lapin se redressa, un brin irrité, et reconnut son vieil ami : le commissaire Mastiff ! Il plongea à son tour : – Alors, commissaire, en vacances ? – Oui. Regardez comme je nage bien… Mastiff mit la tête sous l’eau et traversa la piscine dans toute sa longueur. Il s‘apprêtait à repartir dans l’autre sens, quand un cri retentit au même moment devant l’hôtel : – Au secours ! On a volé mon maillot de bain !
Mastiff et Monsieur Lapin accoururent vers la victime. C’était la comtesse de Tesse, une brebis fortunée qui vivait toute l’année au Grand-Hôtel. – Quelqu’un est entré dans ma chambre, expliqua-t-elle, et a fouillé dans mes affaires. Mon maillot a disparu ! – On ne vous a rien pris d’autre ? l’interrogea Mastiff. Des bijoux ? – Non. J’ai vérifié. – De quelle couleur est ce maillot ? demanda Monsieur Lapin. La comtesse se mit à rougir. Elle n’avait pas l’habitude qu’on lui pose une telle question. – Euh… Il est rose, avec de petits cœurs imprimés dessus. J’y tiens beaucoup. – Allons dans votre chambre, proposa Mastiff. Le voleur a peut-être laissé des traces…
Mastiff avait du flair. Dans la chambre de la comtesse, il repéra une gomme à mâcher collée sur la belle moquette. La comtesse prit un air dégoûté : – Ce n’est pas moi qui ai fait ça ! D’ailleurs, j’ai horreur des gommes à mâcher. Je préfère l’herbe tendre. – Le voleur l’a donc oubliée ici ! s’exclama Mastiff. Puis, revenant au maillot volé, il demanda à la comtesse si elle n’avait pas une photo pour qu’on puisse le retrouver. La comtesse en sortit une de son sac. On la voyait sur un yacht, vêtue de son petit maillot rose et entourée d’une dizaine d’admirateurs, rien que des petits moutons en maillots de laine… – Le voleur est peut-être sur cette photo, suggéra le policier. Un admirateur… Qu’en pensez-vous, Monsieur Lapin ? Monsieur Lapin était songeur. La comtesse était vraiment sublime dans son maillot. Oui, mais… il n’était pas un mouton, lui !