Extrait du livre Mémé jardin
Mémé jardin de Véronique Deroide et Catherine Louis aux éditions Callicéphale
La tête en bas, les mains dans la terre et le derrière en l’air : voici ma grand-mère ! « Mémé Jardin » pour ceux qui la connaissent. Chez elle pas de barrière, mais un gardien aux plumes blanches : un gourmand qu’il faut payer d’une limace grasse dans son gosier !
Quand c’est l’automne chez ma Mémé, tout se pose, fatigué. La brume dort sur la toile de l’araignée. On range les outils dans l’appentis, juste au-dessus de l’établi.
Sur l’étagère pleine de poussière, il y a une collection un peu bizarre. Des pots que Mémé récupère, des sachets de graines toutes légères. Nous les sèmerons du bout des doigts quand le printemps reviendra.
On ramasse des feuilles sèches dans la forêt. On se roule dedans, on les jette dans la lumière dorée. Ça sent bon le champignon et la terre mouillée ! — Merci, forêt ! Tes feuilles feront le bonheur du potager. Nous les disposerons au pied de tout ce qui craint la gelée.
Ce soir, des grues cendrées volent haut dans le ciel. J’entends battre leurs ailes. Elles annoncent le froid. Comment font-elles pour retrouver le pays du soleil ? La lune ronde guide leur chemin parmi les étoiles. J’aimerais tellement voler avec elles !