Extrait du livre Sacs
Sacs d'Anne-Sophie Plat et Elodie Maulucci aux éditions Kilowatt
Sacs
Le sac, cet incroyable objet qui nous accompagne partout et qui contient nos précieux trésors, pour la journée ou pour la vie… Durant l’Antiquité, les esclaves portaient les affaires de leur maître dans une bourse en peau de chèvre. Ce n’est qu’au Moyen Âge que le mot « sac » a fait son apparition en France. Même le mot bag, employé par les Anglais, vient… de la Provence, où baga désigne tout ce qui se rapporte aux bagages. À cette époque, femmes et hommes accrochent leur bourse à la ceinture. Ces aumônières contiennent l’argent donné aux pauvres : l’aumône. On y glisse aussi un pêle-mêle de petits objets : des mouchoirs, des couteaux, des chapelets… En Italie, on les appelle scarsella, « petite avare ». Souvent fermées par une serrure, elles cachent de l’argent, des bijoux…
À la Renaissance, en Europe, les vêtements sont amples. Les bourses s’accrochent toujours à la taille, mais sont cachées sous les habits. On y accède par une fente en y glissant la main. C’est l’ancêtre des poches. Chacun y range ses effets personnels, et même un pot-pourri pour masquer les odeurs corporelles ! Au Japon, femmes et hommes transportent plutôt leurs affaires dans une petite boîte suspendue à la ceinture du kimono : un sagemono. Il contient de l’argent, des instruments de calligraphie, des médicaments et du tabac. En tous lieux, l’essentiel reste à portée de main !
Dès le XVIIIe siècle, les hommes gardent les mains libres grâce à l’invention des poches, dont sont généreusement dotés leurs vestes et leurs pantalons. Pratique pour y ranger montre, tabac et mouchoir… Depuis, les vêtements masculins ont des poches bien utiles que les vêtements féminins n’ont pas ! Et en Occident, le sac est devenu principalement une histoire de femme, d’esthétique et de mode. Tandis qu’en Papouasie-Nouvelle-Guinée, hommes et femmes se servent du même sac : un bilum. À l’origine, il se porte sur le front, autour du cou ou à l’épaule. Il est très extensible grâce aux fibres d’arbres utilisées pour le tisser. Le bilum s’est adapté aux siècles, aux matériaux et aux couleurs.