Extrait du livre Masques
Masques de Galia Tapiero et Edwige de Lassus aux éditions Kilowatt
Masques
Les masques sont des objets étonnants. Ils couvrent le visage pour le cacher et en montrent un autre. Parfois ils dissimulent même une partie du corps. Ils transforment ceux qui les portent, mais aussi ils déguisent ou protègent. Certains masques sont amusants, d’autres font peur. Chaque époque, chaque personne les utilise de façon différente. Le mot « masque » vient de l’italien mashera qui veut dire « faux visage ».
Parfois, les comédiens portent un masque pour jouer un personnage particulier. Au théâtre, de tout temps et sur tous les continents, le masque constitue un accessoire important. En Grèce, durant l’Antiquité, les comédiens étaient tous des hommes. Ils portaient un masque pour jouer le rôle d’un dieu, d’un roi ou d’un prêtre. Heureusement, ces masques percés aux yeux et à la bouche permettaient au comédien de voir et d’être entendu. Il existait des masques de tragédie et des masques de comédie.
En Italie, au XVIe siècle est apparu un théâtre populaire de rue : la commedia dell’arte. Les comédiens se moquaient des gens puissants, des seigneurs et des princes. Cachés par leur masque, ces comédiens préféraient ne pas être reconnus pour être libres de dire ce qu’ils voulaient. Tous les personnages étaient masqués à l’exception des amoureux. On retrouve alors souvent le masque noir d’Arlequin ou celui au long nez de Scaramouche.
En Thaïlande, dans le théâtre Khon, seuls les danseurs qui jouent les personnages de démons et d’animaux sont masqués. Le plus impressionnant est le masque de Totsakan, chef de l’armée des démons, surmonté d’une haute couronne. Les danseurs ne parlent pas, mais sur le côté de la scène, un choeur raconte l’histoire et un orchestre l’accompagne en musique. Inspiré du Ramayana indien, ce récit raconte la vie du Prince Rama, avatar de Vishnou, dieu hindou.