>   Voyages à perdre haleine
Voyages à perdre haleine

Voyages à perdre haleine

6-8 ans - 32 pages, 1684 mots | 14 minutes de lecture | © MØTUS, 2023, pour la 1ère édition - tous droits réservés


Voyages à perdre haleine

6-8 ans - 14 minutes

Voyages à perdre haleine

Dans ce livre follement inspiré, il n’y a pas que les humains et les animaux qui partent en voyage. Les objets font de même, et les maisons, et les arbres, et les saisons ! Tout se déplace pour l’enchantement du lecteur. Car rien n’est impossible avec la poésie et l’imaginaire débridé de Béatrice Libert, son humour et sa tendresse. Kotimi témoigne magnifiquement de chaque poème. Quelle invention dans ses images qui captent d’un trait l’essence des mots, les prolongent et les transcendent. Son crayonné franc et ses jeux de matières invitent eux aussi les enfants à voyager. À la fin de ce beau recueil, on se sent tous pousser des ailes !

"Voyages à perdre haleine" vous est proposé à la lecture version illustrée, ou à écouter en version audio racontée par des conteurs et conteuses. En bonus, grâce à notre module de lecture, nous vous proposons pour cette histoire comme pour l’ensemble des contes et histoires une aide à la lecture ainsi que des outils pour une version adaptée aux enfants dyslexiques.
Du même éditeur :
Enregistrement(s) proposé(s) par storyplay'r

Raconté par Mina

narration avatar
Ecouter

Extrait du livre Voyages à perdre haleine

Voyages à perdre haleine de Béatrice Libert et Kotimi aux éditions Motus


Voyages à perdre haleine
LA VALISE Quand une valise part en voyage, elle ne voit pas toujours dans quel sens avancer. Alors plus fidèle qu’une chienne, elle bondit sur le pavé pour suivre son migrateur, la truffe au vent. Mais si le chemin lui chuchote : « Va où ton rêve te porte », elle se sent pousser les ailes d’un oiseau du paradis.
LE BOURLINGUEUR Le vrai voyageur est un voleur de mots. Il adore manger dans toutes les langues, nager dans celle de l’océan, courir dans celle des tramways, parler l’argot des koalas. Si on lui propose anguille, il répond camembert. Si on l’invite oiseau, il se réveille noix de coco. Il n’en finit pas de s’étonner ni d’étonner le monde. Et s’il n’avale jamais sa langue, il reste parfois bouche cousue devant la beauté folle d’une libellule.
ALLÉES-ET-VENUES Il n’y a pas plus sédentaire qu’un oreiller ni plus nomade qu’un tire-bouchon. On croit le tapis casanier alors qu’il plane de récit en fable et d’Orient en Occident. On ignore les allées et venues d’une bouteille à la mer, mais on reconnaît au castor l’art de bâtir sa cabane. Et l’on aimerait devenir éléphant quand il prend ses oreilles pour des ailes et sa queue pour une hélice.
LE CHAPEAU MIGRATEUR Posé de guingois sur un crâne mal rasé, un chapeau s’ennuyait. Quand il entendit l’oiseau bleu battre le rappel de ses amis, sans hésiter, il le suivit jusqu’aux forêts du Panama où il coula des jours heureux, déguisé en divan duveteux.
EXPRESS Il est passé en courant, ce poème sur l’escargot qui avait oublié de ralentir au tournant de la page.
EMBARQUEMENT C’est un vaisseau multicolore pour traverser la peur du noir. Une musique le transporte et le fait doucement coulisser de piste en pré, de pré en sphère jusqu’à l’atelier de l’artiste, jusqu’à la toile que tu regardes et qui va bientôt t’emporter…
GARE TERMINUS Les trains qui circulent sans cesse rêvent de s’arrêter un jour au bord d’une rive déserte avec, pour seuls témoins de leur infinie paresse, de vaillants goélands et de savantes tortues qui les observeraient comme des pachydermes ayant perdu la langue et les oreilles dans une gare sourde et muette.
ÉTRANGES VOYAGEURS C’est bien dommage pour une barque d’avoir le mal de mer. C’est très étrange pour un hippocampe d’avoir du vague à l’âme. C’est ma foi triste pour un équilibriste d’avoir le mal de l’air et très révolutionnaire pour un hélicoptère de se vouloir terre à terre.