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Charivari - Où es-tu, papa ?

Charivari - Où es-tu, papa ?

6-8 ans - 19 pages, 2343 mots | 19 minutes de lecture | © La Montagne Secrète, 2022, pour la 1ère édition - tous droits réservés


Charivari - Où es-tu, papa ?

6-8 ans - 19 minutes

Charivari - Où es-tu, papa ?

Abel, huit ans, vit avec son papa dans une grande ville qui ressemble à un escargot. Dans son quartier, il a ses repères favoris : l’épicerie et la petite cantine. La famille qui entoure Abel rend son enfance heureuse et douce. Les weekends avec sa marraine Manue et les vacances d’été avec Mamichat se transforment en refuge. Il y est à l’abri de l’âge adulte. Abel voudrait aussi que son papa retrouve son esprit d’enfant pour éviter que le travail, les responsabilités et les tâches du quotidien ne deviennent les écueils qui le feraient sombrer dans la grisaille.

"Charivari - Où es-tu, papa ?" vous est proposé à la lecture version illustrée, ou à écouter en version audio racontée par des conteurs et conteuses. En bonus, grâce à notre module de lecture, nous vous proposons pour cette histoire comme pour l’ensemble des contes et histoires une aide à la lecture ainsi que des outils pour une version adaptée aux enfants dyslexiques.
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Extrait du livre Charivari - Où es-tu, papa ?

Charivari Où es-tu, papa ? de Nicolas Deutsch, Lola Eliakim et Marianne Pasquet aux éditions La Montagne Secrète


Charivari Où es-tu, papa ?
Ça, c’est la ville où je vis. Vous avez remarqué ? Elle ressemble à un escargot. Parmi mes endroits préférés, il y a le Rouleau de printemps. C’est notre cantine, à mon père et moi. La patronne qui fait les additions dans sa petite cabine me touche toujours la tête en souriant. Elle me connaît depuis que je suis né parce que ma mère y allait quand j’étais dans son ventre. Ça doit être pour ça que j’aime autant les galettes à la ciboulette : j’en mange depuis toujours. Il y aussi Chez Pépito, l’épicerie à côté de l’école. Ce sont des messieurs indiens qui y travaillent. Aucun ne s’appelle Pépito, mais on a trouvé ce nom chouette, mon copain Donaldson et moi. On y va pour les bonbons parce qu’ici, il y a plus de choix que nulle part ailleurs : une tour multicolore d’au moins trois mètres de haut ! Au moins. Mes préférés : les boules piquantes qui font la langue bleue. 2. PÉPITO On l’appelle Pépito Ce n’est pas le nom d’un gâteau Mais l’épicerie, des bonbons Tout colorés Quand on sort de l’école Avec mon Donaldson On fait des pas pas sages C’est notre repérage Car Sirvan guette ses bonbecs Les yeux derrière la tête et nous plus un kopeck On repassera demain Si tu le veux bien On repassera demain Si tu le veux bien C’est mieux
Je vous raconte tout ça et je ne vous ai même pas dit mon prénom ! Moi c’est Abel, j’ai huit ans. Je vis avec mon père dans un appartement au cinquième étage de cette grande ville et je vais vous raconter un peu mon monde. Toujours pressé que la cloche sonne le vendredi, parce que le weekend c’est avec Manue. Manue c’est ma marraine, elle a une moto et les cheveux en pagaille. Alors à partir du vendredi soir, c’est notre bulle à nous. 3. ACCÉLÈRE Et mes mains t’agrippent à la taille Alors je ferme les yeux Comme un ascenseur dans le ventre Je décolle Accélère Fendons l’air Tous les deux L’air heureux Et libres de faire Ce que l’on veut Tous les deux La semaine, les weekends Et des mouches plein les dents Accélère Et mon cœur devient Plus léger Tes cheveux au vent Emmêlés Puis les rétros effacent les doutes Du passé Accélère Accélère Manue Accélère Accélère Manue Accélère
À peine arrivés, on mange des soupes chinoises qui sortent de petits sachets argentés et on construit des trucs ou des histoires avec ce qu’on a sous la main. On aime aussi les vide-greniers qui sont comme des cavernes d’Ali Baba. Les gens s’y débarrassent de ce dont ils ne veulent plus pour pas cher du tout. On adore y passer des heures à chercher des petits bidules qui font soupirer mon père quand je les rapporte à la maison. Quand il fait beau, on joue au foot dans le parc à côté de chez elle, et ses amis nous rejoignent souvent. Ils sont très gentils et leurs enfants bah, c’est un peu mes cousins. Elle a pas d’enfant Manue, et j’adore aller chez elle parce que mon lit est dans sa chambre. Quand je vais me coucher, je me sens comme dans un nuage chaud, parce que je sais qu’elle viendra après.
Le weekend est fini et je rentre à la maison. Mon père est dans le salon, accroché à son drôle d’instrument, sa « grande dame » comme je l’appelle : sa contrebasse. Il est musicien, mon père. Il passe son temps entre ses instruments : sa guitare, le piano noir et l’ordinateur sur lequel se dessinent plein de vagues. Je ne comprends pas tout, mais je sais qu’il travaille beaucoup. Il bricole aussi, on dirait qu’il sait tout construire. Dès que quelque chose est cassé, il plonge la tête dans ses grands sacs d’outils et en un clin d’œil il invente une nouvelle lampe ou répare mes étagères. Il est assez grand mon père, « imposant » comme on dit, mais sa voix et ses gestes sont très doux. Il adore m’appeler par des noms d’animaux comme « mon poussin des îles » ou « ma biquette cendrée » et il arrive à me faire rire même quand je suis fâché. Il me demande si j’ai passé de bons moments, ce qu’on a fait Manue et moi. Je lui réponds « super » et je file dans ma chambre trouver une place à mes nouveaux trésors.