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Le comte Dracula et autres créatures de légende

Le comte Dracula et autres créatures de légende

9-12 ans - 88 pages, 22218 mots | 2 heures 41 minutes de lecture | © Amaterra, 2023, pour la 1ère édition - tous droits réservés


Le comte Dracula et autres créatures de légende

9-12 ans - 2 heures 41 minutes

Le comte Dracula et autres créatures de légende

Dix récits peuplés de personnages fantastiques pour nourrir l’imagination des lecteurs. Géant, vampire, fée, sorcière, lutin, fantôme, troll, loup garou… Cet ouvrage rassemble 10 histoires de créatures légendaires issues de la mythologie, mais aussi de l’opéra, du théâtre et des classiques de la littérature. Retrouvez : "L'Or du Rhin" de Wagner, "le Magicien d'Oz", "le Fantôme de Canterville" d'Oscar Wilde, "Prince Lutin" de Madame Aulnoy, "Métamorphoses" d'Ovide, "Peer Gynt" d'Henrik Ibsen, mais aussi le mythe grec de Médée, l'histoire d'Utgard-Loki de la mythologie nordique, ou encore la légende arthurienne de la Fée Viviane.

"Le comte Dracula et autres créatures de légende" vous est proposé à la lecture version illustrée, ou à écouter en version audio racontée par des conteurs et conteuses. En bonus, grâce à notre module de lecture, nous vous proposons pour cette histoire comme pour l’ensemble des contes et histoires une aide à la lecture ainsi que des outils pour une version adaptée aux enfants dyslexiques.
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Dracula, origine et histoire

Quel est le mythe de Dracula ?

Dracula est un roman de l’écrivain irlandais Bram Stocker, publié en 1897, qui raconte l’histoire du Comte Dracula, un vampire sanguinaire. Ce comte bien connu vit dans un château en Transylvanie et se nourrit du sang des vivants, jusqu’au jour où un groupe de personnes, dirigé par le professeur Abraham Van Helsing, va tout faire pour l’arrêter. Ce roman gagna en popularité dès sa sortie et l’est toujours aujourd’hui. Il a inspiré de nombreuses œuvres de culture populaire ; Dracula reste ainsi l’un des vampires les plus connus au monde.  

Quelle est la vraie histoire de Dracula ?

Dracula est un personnage fictif de roman, mais Bram Stocker s’est inspiré d’un personnage historique qui a bel et bien existé qui était tout aussi sanguinaire que le célèbre vampire. Vlad III, aussi connu sous le nom Vlad l’Empaleur était un prince de Valachie (une région de l'actuelle Roumanie) au XVe siècle. Ce prince était connu dans toute la région pour sa cruauté et sa brutalité. Vlad III était le fils Vlad II, surnommé Dracul (qui signifie "dragon" en roumain, mais aussi "diable".) Le surnom "Dracula" signifie donc "fils du dragon" ou bien "fils du diable", ce qui a probablement influencé la création du personnage fictif.  

Quel est le pays d'origine de Dracula ?

Le comte Dracula, le vampire fictif, est originaire de Transylvanie, une région de Roumanie, tandis que l’inspiration pour ce personnage, le prince Vlad III venait lui d’une autre région de Roumanie, appelé la Valachie. En Transylvanie se trouve le château de Bran, très souvent associé au château de Dracula. Ce château n’a pourtant aucun lien avec le célèbre vampire, n’étant pas mentionné dans le roman. Toutefois, son apparence gothique et sa situation géographique stimulent l’imagination des lecteurs. Quant à Vlad III, aucune trace ne témoigne de sa présence dans ce château, mais le mythe contribue à en faire une attraction touristique majeure en Roumanie.

L’Or du Rhin, légende et opéra

Quel est le nom de la Tétralogie de Richard Wagner ?

Le nom de la Tétralogie de Richard Wagner, compositeur allemand du XIXe siècle, est "Der Ring des Nibelungen" (L'Anneau du Nibelung en français). Cette œuvre monumentale se compose de quatre opéras : Das Rheingold (L'Or du Rhin), Die Walküre (La Walkyrie), Siegfried, Götterdämmerung (Le Crépuscule des Dieux). Ces opéras sont basés sur des légendes germaniques et nordiques, et racontent l'histoire épique de l'anneau magique qui donne un pouvoir immense à son porteur, tout en étant maudit. "Der Ring des Nibelungen" est l'une des œuvres les plus célèbres de Wagner et une des plus impressionnantes dans l'histoire de la musique classique. 

Qui garde l'or du Rhin ?

L’or du Rhin est avant tout une légende allemande qui raconte que l'or du Rhin est un trésor situé au fond du fleuve Rhin, gardé par trois nymphes aquatiques appelées les Filles du Rhin : Woglinde, Wellgunde et Flosshilde. Ce trésor possède des pouvoirs magiques : celui qui parvient à le forger en un anneau acquiert un pouvoir immense, mais seulement s'il renonce à l'amour. Cet anneau, tout en conférant un immense pouvoir, est aussi maudit, provoquant la ruine de quiconque le possède. La légende de l'or du Rhin symbolise ainsi les dangers de la cupidité et du désir de pouvoir, thèmes centraux dans la tétralogie de Wagner, "Der Ring des Nibelungen". 

Le Magicien d’Oz

Tout d’abord, c'est quoi l'histoire du Magicien d'Oz ? Le Magicien d’Oz est un roman de Lyman Frank Baum publié en 1900 au Etats-Unis. Cette histoire pour enfants a été adapté au cinéma à plusieurs reprises, notamment en 1939, en comédie musicale, ce qui la rendit d’autant plus populaire. Le roman raconte l’histoire de Dorothy, une jeune fille du Kansas, transportée par un cyclone dans le pays magique d'Oz. Pour retourner chez elle, elle suit la route de briques jaunes vers la Cité d'Émeraude, où vit le Magicien d'Oz. Elle traverse de nombreuses aventures en chemin, et rencontre différents personnages surprenants et amusants. Devenue un classique de la littérature pour enfants, cette histoire célèbre les thèmes de l'amitié, du courage, et de la quête de soi.

Où se passe le Magicien d'Oz ?

L’histoire du Magicien d’Oz se déroule d’abord dans l’état du Kansas, aux Etats-Unis, avant que Dorothée se retrouve dans le pays d’Oz, qui est un royaume imaginaire et fictif. Ce pays est immense et est composé de différentes régions que Dorothée traverse afin de retourner chez elle. Le Magicien d’Oz est souvent comparé à un autre classique de la littérature jeunesse : Alice au Pays des Merveilles de Lewis Caroll, où l’héroïne est elle aussi transporter dans un monde fantastiques rempli d’aventure et doit retrouver son chemin pour rentrer chez elle.  

Comment s'appelle le lion dans le Magicien d'Oz ?

Le pays d’Oz est peuplé de différents personnages et créatures, qui viennent en aide, ou non, à Dorothée. Elle rencontre notamment le Lion poltron, qui malgré son physique de roi de la jungle est à la recherche de courage, un épouvantail en quête d'un cerveau, ou encore un Homme de fer-blanc qui veut un cœur. Tous ces héros vont venir en aide à Dorothée qui souhaite rentrer chez elle. 

Le Fantôme de Canterville d’Oscar Wilde

Pourquoi lire le fantôme de Canterville ?

Le Fantôme de Canterville est une célèbre nouvelle d’Oscar Wilde, un écrivain irlandais, publiée en 1887. Elle raconte l'histoire d’Otis et sa famille, des Américains qui emménagent dans un château anglais hanté par le fantôme de Sir Simon de Canterville. Malgré les tentatives du fantôme pour les effrayer, les Otis restent imperturbables, traitant ses manifestations avec humour et pragmatisme... Cette nouvelle est une satire de la culture anglaise et américaine, combinant des éléments de comédie, de fantastique, et de réflexion sur la rédemption et le pardon. Cette nouvelle reste populaire aujourd’hui, pleine d’humour et de philosophie. Son message reste également intemporel et totalement adapté à notre époque, ce qui en fait un très bon classique à ajouter à sa liste de lecture ! 

Où se passe l'histoire du Fantôme de Canterville ?

Cette nouvelle se passe dans le château fictif de Canterville, qui se situe en Angleterre. Ce château, imprégné d'histoire et de mystère, est le lieu où vit le fantôme de Sir Simon de Canterville. Comme tous les châteaux hantés, ce dernier est rempli de longs couloirs, de passages secrets et de malice.  

Les Métamorphoses d’Ovide

Quel est le sujet des Métamorphoses d'Ovide ?

Les Métamorphoses d’Ovide sont un long poème, composé de quinze livres. Le sujet de ce poème est la transformation en tout genre, en se basant et s’inspirant de nombreux mythes et légendes de la mythologie grecque. Ainsi, des personnages sont changés en plantes, animaux, étoiles, ou pierres par l'intervention des dieux comme Zeus ou Athéna, en réponse à des événements extraordinaires. À travers ces récits, Ovide explore des thèmes comme l'amour, la vengeance, et la puissance divine, tout en illustrant que le changement est une constante dans l'univers. 

Quels sont les 16 Métamorphoses d'Ovide ?

Les Métamorphoses d'Ovide ne se limitent pas à 16 transformations spécifiques; en réalité, le poème épique compte plus de 250 récits de transformations ; en voici quelques unes des plus célèbres issues de ce vaste recueil : 

  • Daphné en laurier : Pour échapper à Apollon, Daphné est transformée en arbre de laurier par son père, le dieu du fleuve Pénée. 
  • Io en vache : La nymphe Io est transformée en vache par Zeus pour la cacher de la jalousie d'Héra. 
  • Narcisse en fleur : Après être tombé amoureux de son propre reflet, Narcisse se transforme en fleur qui porte son nom. 
  • Écho en voix : La nymphe Écho, amoureuse de Narcisse, est condamnée à ne répéter que les derniers mots qu’elle entend. 
  • Actéon en cerf : Actéon est transformé en cerf par la déesse Diane après l'avoir vue se baigner. Il est ensuite dévoré par ses propres chiens. 
  • Philémon et Baucis en arbres : En récompense de leur hospitalité, les dieux transforment le couple en deux arbres entrelacés à leur mort. 
  • Arachné en araignée : Arachné, une tisserande talentueuse, est changée en araignée par Athéna après l'avoir défiée dans un concours de tissage. 
  • Dionysos et les pirates : Des pirates qui tentent d'enlever Dionysos sont transformés en dauphins. 
  • Lycaon en loup : Le roi Lycaon est changé en loup par Zeus après avoir tenté de lui offrir de la chair humaine. 
  • Pygmalion et Galatée : Pygmalion sculpte une statue de femme si parfaite qu'Aphrodite la transforme en une femme vivante, Galatée. 
  • Niobé en pierre : Niobé, après avoir perdu tous ses enfants, est transformée en une statue de pierre par les dieux. 
  • Midas et les oreilles d'âne : Le roi Midas est puni par Apollon avec des oreilles d'âne pour avoir choisi Pan comme meilleur musicien. 
  • Cadmus en serpent : Cadmus, après avoir fondé Thèbes, est transformé en serpent avec son épouse Harmonie. 
  • Procné et Philomèle en oiseaux : Procné est transformée en hirondelle et Philomèle en rossignol après avoir vengé la trahison de Térée. 
  • Orphée et Eurydice : Orphée tente de ramener Eurydice des Enfers, mais échoue. Après sa mort, il est transformé en constellation. 
  • Pyrame et Thisbé en mûrier : Leur sang colore les mûres blanches en rouge, expliquant ainsi la couleur des mûres mûres. 

Pourquoi lire les Métamorphoses d'Ovide ?

Les Métamorphoses d’Ovide sont devenues aujourd’hui un ensemble majeur et incontournable de la mythologie grecque. Ces mythes font désormais partis du patrimoine et ont même intégré de nombreuses cultures et leur langue, lire ce poème permet ainsi une meilleure compréhension de notre culture et langue courante. Les nombreux messages et morales des mythes d’Ovide amènent également le lecteur à réfléchir et à se poser des questions.  

Quelle est l'histoire de Peer Gynt ?

"Peer Gynt" est une pièce de théâtre écrite par le Henrik Ibsen, un dramaturge norvégien, en 1867, qui est souvent accompagnée de la musique composée par Edvard Grieg. Cette histoire est un conte fantastique et philosophique qui suit les aventures de Peer Gynt, un jeune homme norvégien rêveur, égoïste, et ambitieux, qui voyage à la recherche de la richesse et du pouvoir. Mais malgré ses succès apparents, il se rend compte en vieillissant qu'il a vécu une vie vide et sans véritable sens. Cette pièce de théâtre explore les thèmes de l’identité et de la quête de soi, tout en prenant compte des conséquences de l’égoïsme. Il s’agit donc d’une critique de l’individualisme, qui prône le vivre ensemble et l’acceptation de l’autre. 

Le mythe grec de Médée

Quelle est l'histoire de Médée ?

L'histoire de Médée raconte la vengeance tragique de Médée, une sorcière qui aide Jason, le chef des Argonautes, à obtenir la Toison d'or et s'enfuit avec lui, en trahissant son propre père. Après des années de vie commune et deux enfants, Jason l'abandonne pour épouser la princesse Glaucé, afin de s’élever socialement. Médée, furieuse et trahie, va prendre sa vengeance en tuant Glaucé avec des cadeaux empoisonnés, puis, dans un acte de cruauté ultime, elle tue ses propres enfants pour punir Jason. Elle s'enfuit ensuite, laissant Jason dévasté et seul. Ce célèbre mythe aborde les thèmes de la trahison, de la vengeance, et du pouvoir destructeur de l'amour.  

Quels sont les crimes de Médée ?

Dans sa vengeance destructrice, Médée commet de nombreux crimes, aveuglée par la rage et la trahison. Elle perpètre ainsi plusieurs meurtres tragiques, à commencer par celui de son propre frère Absyrte, pour aider Jason à conquérir la Toison d'or. Puis, après avoir été trahie par son mari, elle assassine Glaucé, la nouvelle épouse de Jason, ainsi que son père Créon, en leur offrant des cadeaux empoisonnés. Enfin, le meurtre probablement le plus tragique de tous, illustrant l'aveuglement de l'héroïne par la haine, est celui de ses propres enfants. 

Utgard Loki, le géant nordique

Utgard Loki est-il un géant ?

Utgard-Loki est un personnage de la mythologie nordique. Il est le roi des géants qui résident à Útgarðar, une forteresse située dans le monde de Jötunheimr, le royaume des géants. Ce mythe raconte l'histoire de Thor, le dieu du tonnerre, et de ses compagnons, qui se rendent au royaume des géants, où Utgard-Loki les défie à une série d'épreuves apparemment impossibles, il s’agit finalement d’illusions. Impressionné par la force de Thor malgré les illusions, Utgard-Loki avoue la supercherie avant de disparaître avec sa forteresse, laissant Thor furieux mais respectueux de l'intelligence du géant. 

Quelle est la différence entre Loki et Utgard Loki ?

Loki et Utgard-Loki sont deux personnages distincts de la mythologie nordique, bien que leurs noms soient similaires. Loki est un dieu complexe, souvent associé à la tromperie et à la malice, fils de géants mais compté parmi les Ases, le panthéon principal des dieux nordiques. Il joue un rôle majeur dans de nombreux mythes, notamment en tant que fauteur de troubles, et est directement lié au Ragnarök, qui est la fin du monde dans la mythologie nordique. Utgard-Loki, en revanche, est un géant, roi de la forteresse d'Útgarðar à Jötunheimr. Il apparaît principalement dans un mythe où il trompe Thor et ses compagnons avec des illusions, mettant en avant l'intelligence et la ruse des géants plutôt que la force brute. Tandis que Loki incarne l'ambivalence et la transformation, Utgard-Loki représente la ruse et le défi intellectuel. 

Utgard Loki est-il un dieu ?

Utgard Loki n’est pas un dieu, mais le roi des géants, comme mentionné ci-dessus. Il est en effet facile de le confondre avec le dieu nordique Loki puisqu’ils portent le même nom. Utgard Loki se traduit d’ailleurs par “Loki de dehors”, on peut ainsi penser que cette précision a été rajouté afin de bien distinguer les deux personnages de la mythologie nordique.  

Quelle est l'histoire de Viviane ?

La fée Viviane, également connue sous le nom de Dame du Lac, est une figure clé des légendes arthuriennes. Comme beaucoup de légendes, son histoire varie selon les sources, mais la version la plus populaire raconte l’histoire de Viviane, une fée habitant un lac magique. Elle est célèbre pour avoir élevé Lancelot, l'un des plus grands chevaliers de la Table Ronde, après avoir enlevé l'enfant pour le protéger. Elle est également célèbre pour sa relation avec le magicien Merlin ; selon certaines versions, Viviane aurait appris la magie de Merlin lui-même. Viviane est un personnage ambigu, à la fois protectrice et manipulatrice, ses actions ont un impact important sur les événements des légendes arthuriennes. Elle incarne les thèmes de la magie, de la séduction, et du pouvoir, tout en restant une figure mystérieuse et fascinante dans le mythe arthurien. 

Quels sont les pouvoirs de la fée Viviane ?

La fée Viviane possède de nombreux pouvoirs qui enrichissent son importance dans les légendes arthuriennes. Notamment, vivant près d’un lac magique, elle a un contrôle total de cet élément ; puissante enchanteresse elle connait de nombreux sorts et illusions qu’elle enseigne notamment à Lancelot. Elle a également des pouvoirs de transformation, sur les personnes mais aussi les objets. Enfin, elle peut communiquer avec des esprits et forces surnaturelles ; et surtout, elle a des capacités de guérison hors-du-commun.  

Pourquoi la fée Viviane a enfermé Merlin ?

L’histoire entre la Fée Viviane et Merlin se termine de manière tragique. Cette dernière aurait en effet enfermé Merlin dans une prison magique. Les raisons de cet acte varient selon les versions, mais on y retrouve les suivantes :  

  • Le protéger de lui-même : Merlin est souvent décrit comme un personnage puissant mais très sensible. Viviane aurait ainsi mis en place cette prison pour prévenir des conséquences d’une passion trop importante. 
  • Rester libre : En lien à cette folle passion, dans certaine versions, Viviane souhaitait préserver sa liberté, face à l’homme qu’elle n’aime pas mais utiliser pour sa magie.  
  • Par amour : Dans d’autres versions, Viviane, elle aussi éperdument amoureuse enferme Merlin par jalousie, souhaitant l’avoir pour elle seule.  
  • Désir de pouvoir : Après avoir appris de Merlin, Viviane l’enferme afin de garder tout son pouvoir et de ne pas se faire surpasser par lui. Elle reste ainsi l’enchanteresse la plus puissante.  

Les versions varient énormément et toutes peuvent être interprétées différemment. Cela illustre bien la complexité du personnage de la Fée Viviane. 

Extrait du livre Le comte Dracula et autres créatures de légende

Le comte Dracula et autres créatures de légende d'Alberto Orso et Vanina Marchetti aux éditions Amaterra


Le comte Dracula et autres créatures de légende
Histoire du comte Dracula Inspiré de Dracula de Bram Stoker Jonathan Harker regardait le paysage défiler par la fenêtre de la calèche. Le jeune homme entendait le cocher crier sur les chevaux, fouetter vigoureusement leurs flancs pour les pousser à hâter la cadence le long de la route de montagne e­ scarpée. Le jour avait baissé d’un coup et les hauts sapins ­faisaient à présent peser sur leur attelage des ombres menaçantes. Pour tout dire, l’atmosphère des lieux commençait à lui paraître vaguement inquiétante. « Que diable suis-je venu faire dans cette galère ? » ­songea Jonathan. Quand Mr Hawkins, son patron, l’avait chargé de cette mission, il avait su immédiatement qu’il aurait dû dire non. Refuser de quitter l’Angleterre et sa chère Mina. Le cabinet de notaire de Mr Hawkins avait été contacté par un riche aristocrate étranger souhaitant ­acheter
une propriété dans la campagne anglaise. Nou­ vellement embauché, c’est à Jonathan que son employ­eur avait confié la tâche d’aller porter et faire signer les documents de vente au futur propriétaire, chez lui, dans son pays. Raison pour laquelle ce dernier se retrouvait en cet instant perdu au fin fond des Carpates, une lointaine région d’Europe, en Transylvanie plus exactement, à fendre une nuit sans lune pour atteindre la demeure d’un certain comte Dracula. ­ Voilà trois jours maintenant qu’il était parti de Londres Ce voyage lui semblait interminable. Mais surtout, depuis leur dernière halte, une sourde appréhension avait gagné le jeune Anglais. À l’auberge où ils s’étaient arrêtés pour se restaurer, les choses avaient pris une tournure assez bizarre : mis au courant de sa destination par le cocher, l’aubergiste et son épouse étaient soudainement devenus très pâles, avant de faire plusieurs signes de croix en lui jetant des coups d’œil alarmés. Au moment de reprendre la route, la femme s’était approchée de la calèche pour fourrer dans ses mains un petit crucifix en bois en murmurant des paroles incompréhensibles mais manifestement pleines de frayeur. Pour avoir effectué quelques recherches avant de partir, Jonathan n’ignorait pas que les superstitions étaient très nombreuses dans cette partie du monde. Mais, associé à la fatigue d’un long trajet, cela lui avait fait plutôt forte impression... Un hurlement terrifiant déchira soudain le silence, tirant le jeune homme de ses pensées. Il fut aussitôt suivi par d’autres. De tous côtés s’élevèrent des ululements lugubres – « Houu… Houuu… Houuuu… » – se répondant comme en écho.
« Grands dieux, des loups ! » s’exclama Jonathan. Le cocher fouetta de plus belle les chevaux pour les inciter à accélérer l’allure. Leur attelage brinquebalait en tous sens sur la route caillouteuse mais, loin de diminuer, les terribles cris paraissaient se faire encore plus forts et plus nombreux à mesure que la calèche s’élevait vers les hauteurs. Ils étaient visiblement encerclés de toutes parts par ces effroyables bêtes ! Fallait-il y voir un nouveau présage de mauvais augure ? En tous les cas, cela n’aida pas à apaiser les inquiétudes du jeune Anglais. Jonathan désespérait d’atteindre sa destination, lorsque tout à coup, se découpant sur le ciel d’un noir d’encre, l’ombre inquiétante d’un vieux château en ruine aux allures de spectre apparut au sommet du pic... Bon sang, mais où était-il arrivé ?! Après une dizaine de minutes et plusieurs nouveaux lacets de la route, la calèche s’immobilisa finalement devant l’entrée. Aussitôt, le cocher descendit de son siège et, sans un mot, déchargea rapidement les bagages de son passager avant de remonter tout aussi vite saisir les rênes pour repartir en sens inverse. Interdit, Jonathan Harker regarda l’équipage s’éloigner. Tout cela semblait irréel. Lui, petit employé londonien, perdu au cœur d’une contrée chargée de mystère, pour y rencontrer un non moins mystérieux gentilhomme, habitant ce sinistre endroit... Dans quelle aventure s’était-il donc engagé ? Il n’eut pas davantage le temps de s’effrayer car la lourde porte du château grinça sur ses gonds, découvrant la haute silhouette d’un individu extrêmement maigre et tout de noir vêtu.
« Soyez le bienvenu. Entrez de votre plein gré ! » déclara celui-ci, d’une façon et d’un ton également étranges. L’homme se présenta comme étant le comte Dracula, puis il invita son visiteur à le suivre vers un petit salon. Le calme de Jonathan n’était certes pas exemplaire, cependant il le suivit. Qu’aurait-il pu faire d’autre ? Une collation l’attendait sur la table, et il prit place dans le fauteuil que lui désigna son hôte. « Je ne vous accompagnerai pas, ayant déjà dîné moi-même », lui indiqua ce dernier. Le jeune Anglais avait grand faim, aussi ne se fit-il pas prier. Mais manger ainsi, sous le regard perçant du comte, augmenta encore sa nervosité. La pièce était très faiblement éclairée. Malgré cela, Jonathan put mieux distinguer le maître de maison : un visage anguleux, des joues creuses, un teint d’une pâleur cadavérique, mais des lèvres d’un rouge écarlate, d’où il lui sembla voir dépasser la pointe de canines très blanches et très pointues... Un frisson le saisit à cette vue. Après ce pénible voyage, le jeune homme avait hâte de se reposer, mais le comte Dracula n’avait visiblement pas l’intention de le laisser se retirer. La soirée s’éternisa en un long monologue de sa part. Celui-ci loua l’Angleterre, évoqua son amour pour ce pays, pour la culture et la langue anglaises, dit son impatience de découvrir la propriété que Mr Hawkins lui avait trouvée, etc. Au moment où le jour commença à poindre, tout à coup le comte se leva vivement de son fauteuil. « Je vous prie de m’excuser, Mr Harker, je m’aperçois que je vous ai retenu bien longuement », déclara-t-il, avant de conduire prestement son invité jusqu’à sa chambre. Quand le comte prit congé et le laissa libre de se coucher enfin, l’aube se levait. Jonathan était épuisé, mais il lui fut pourtant bien difficile de trouver le sommeil.
Il était trop agité intérieurement, taraudé par une impression de malaise croissante, et plein d’appréhension sur ce qui l’attendait en ces lieux... ~ Cela faisait à présent une semaine que Jonathan Harker se trouvait chez le comte Dracula, et ce sentiment de malaise ne s’était pas dissipé. Bien au contraire. Depuis son arrivée, le jeune homme avait eu l’occasion de relever plusieurs détails troublants. Tout d’abord, il avait pu constater qu’il n’y avait aucun domestique dans le château. En dehors de son hôte et de lui-même, l’endroit était complètement désert. Cela était plutôt étonnant vu la taille de la demeure, et déprimant également, car Jonathan y demeurait seul la plupart du temps. Très pris par ses affaires, le comte s’absentait fréquemment et ne rentrait pas toujours chez lui après ses rendez-vous. Quand il le faisait, il n’apparaissait jamais avant la tombée de la nuit, et le retenait ensuite immanquablement jusqu’à l’aube pour discuter. De plus, si le jeune Anglais trouvait toujours ses repas préparés (par qui ?), il ne l’avait jamais vu manger lui-même, pas une seule fois. Non seulement celui-ci semblait ne jamais dormir, mais ne jamais se nourrir non plus ! Par ailleurs, un incident très étrange s’était produit le matin même. Sa chambre et la salle d’eau attenante ne disposant d’aucune glace, Jonathan avait accroché à la fenêtre son miroir de poche afin de pouvoir se raser. Comme il faisait glisser la lame sur sa joue, un mouvement près de lui l’avait fait sursauter et il s’était coupé légèrement. Se retournant, il avait alors avisé la présence de Dracula.
La petite glace reflétant toute la pièce derrière lui, il lui parut bizarre de ne pas l’avoir vu approcher. Un bref coup d’œil au miroir confirma l’absence de l’image du comte. Au moment où Jonathan pivotait de nouveau vers lui, perplexe, il fut saisi par la fureur étincelant dans son regard. Ce dernier avait les yeux rivés à la coupure sur son visage, où le jeune Anglais sentait perler une goutte de sang... L’instant suivant, son hôte parut se ressaisir, mais tourna brusquement les talons pour sortir, lui lançant d’un ton menaçant : « Prenez garde quand vous vous blessez, il est des endroits où cela peut être très dangereux ! » Jonathan en frémissait encore... Ah ça ! Il avait vraiment hâte de pouvoir rentrer chez lui, et retrouver Mina, sa douce fiancée. Or, le comte repoussant sans cesse le moment de signer les documents dont l’avait chargé Mr Hawkins, il ne savait absolument pas jusqu’à quand il allait être coincé ici. ~ Quinze jours déjà. Jonathan n’en pouvait plus d’être enfermé entre ces murs, il étouffait dans ce château lugubre ! S’approchant de la fenêtre de sa chambre, il l’ouvrit largement afin de s’aérer un peu. Ses inquiétudes se faisaient de plus en plus grandes. Depuis deux semaines maintenant, le comte Dracula différait la signature de l’acte de vente, invoquant à chacune de ses tentatives un prétexte différent. Pire encore, voilà que ce soir ce dernier lui avait demandé d’écrire à Mr Hawkins et à sa fiancée pour les prévenir que son séjour ici était prolongé d’un mois ! Ne voyant pas l’utilité d’un tel délai, il avait osé s’en étonner. Mal lui en avait pris. « Votre employeur m’a indiqué pouvoir user à loisir de vos services, Mr Harker. Je puis donc disposer de vous comme bon me semble ! » lui avait sèchement répondu le comte. Encore une fois, le jeune homme n’avait pas pu monter se coucher avant l’aube. Ces veilles répétées étaient tout bonnement infernales, et cela aussi commençait à lui user les nerfs. Comme Jonathan se penchait à la fenêtre pour aspirer une goulée d’air, un mouvement plus bas sur la paroi attira son regard. Ciel ! Quelle épouvantable vision ! L’espace d’une seconde, le jeune Anglais crut que son esprit lui jouait des tours... Mais non, il n’avait pas rêvé. Avec horreur, il le reconnut : rampant tel un
lézard sur le mur du château, ce n’était autre que le comte Dracula lui-même ! « Bonté divine, mais quelle créature est-il donc ?! » s’exclama Jonathan. Il devait fuir sur-le-champ cet endroit maudit ! Affolé, le jeune homme sortit en trombe de sa chambre et dégringola les escaliers pour gagner la porte d’entrée. Mais il trouva celle-ci verrouillée. Effrayé, il se mit alors à courir en tous sens, cherchant à ouvrir chaque porte qui se présentait à lui : toutes étaient fermées à clef ! Prisonnier. Il était prisonnier. C’était maintenant une évidence. ~ « Ah, Mina ! Ma chère fiancée ! Te reverrai-je un jour ? » se lamentait Jonathan, le front collé contre la vitre de la fenêtre de sa chambre. Encore une fois, il venait d’assister au départ de Dracula de son horrible manière habituelle. Cela faisait en effet plusieurs nuits que le jeune Anglais voyait le comte quitter le château en rampant sur les parois, la tête en avant, ses doigts griffus agrippés à la pierre, sa longue cape noire étalée dans son dos comme deux grandes ailes. Les questions se bousculaient dans sa tête. Chez quel monstre avait-il atterri ? Quelle proie celui-ci allait-il ainsi chasser la nuit venue ? Et pourquoi le retenait-il
dans son château ?... Jonathan n’avait pas de réponses, mais il était terrifié. Le crucifix donné par la femme de l’aubergiste se trouvait à présent accroché au-dessus de son lit, et il invoquait sa protection chaque soir avant de s’endormir. Profitant des absences de Dracula, le jeune homme avait exploré le château pour trouver un moyen de s’échapper. Hormis la grande porte de devant, toujours verrouillée, il n’y avait aucune issue. Le bâtiment avait été construit au bord d’un précipice, et trois de ses côtés donnaient sur les hautes falaises. Il disposait en outre de très peu de fenêtres, qui soit se trouvaient trop haut placées pour être atteintes et pourvues de barreaux, soit ouvraient sur le vide. Cette bâtisse était un véritable donjon. Oh ! comme il regrettait d’être venu dans cet endroit maudit ! Et comme il aurait voulu pouvoir sortir d’ici – en sortir sain et sauf... ~ Jonathan arrivait au bout de la deuxième quinzaine de ce que l’on pouvait désormais sans conteste qualifier de captivité. Plus le temps passait aux mains de cette créature, plus il lui semblait sentir sa raison s’effriter. Ni Mina ni Mr Hawkins ne s’inquiéteraient de lui avant plusieurs semaines étant donné les lettres que Dracula l’avait forcé à leur écrire. Il ne pouvait compter que sur lui-même. Le jeune Anglais avait fait le tour de ses options, et elles étaient maigres. Ce soir, il s’était résolu à une tentative assez désespérée : il avait prévu de s’introduire dans la chambre du comte, dans l’espoir d’y trouver une clef ouvrant la porte d’entrée. Cette pièce, comme quasiment toutes les autres, se trouvant bouclée à double tour, il allait lui falloir longer le rebord extérieur de la façade jusqu’à la fenêtre. Rassemblant tout son courage, Jonathan commença à progresser le long du mur. Porté par sa peur, il parvint assez rapidement au niveau de la chambre et se faufila à l’intérieur, la fenêtre ayant fort heureusement été laissée ouverte. Le jeune homme fouilla et refouilla l’endroit en vain : nulle trace d’une quelconque clef. Il s’apprêtait à repartir par la même voie lorsqu’il remarqua une petite porte au fond de la pièce. Il s’en approcha pour l’ouvrir, et découvrit un escalier en colimaçon s’enfonçant vers les étages inférieurs. Une bouffée d’espoir le gagna : peut-être celui-ci conduisait-il vers une sortie ?