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Qui sont les transhumanistes ?

Qui sont les transhumanistes ?

13-15 ans - 64 pages, 15033 mots | 1 heure 49 minutes de lecture | © Éditions du Ricochet, 2018, pour la 1ère édition - tous droits réservés


Qui sont les transhumanistes ?

13-15 ans - 1 heure 49 minutes

Qui sont les transhumanistes ?

Aujourd'hui, avec les progrès scientifiques et l’apparition des nouvelles technologies, la médecine prend parfois des allures de science-fiction. En combinant découvertes médicales et innovations de haute technologie, certains rêvent de transformer l'être humain par la science, d'améliorer la condition humaine, de vivre plus longtemps en bonne santé…

Mais tout n'est pas simple. Si les transhumanistes pensent œuvrer pour le bien de l'humanité, d'autres s’interrogent sur le bien-fondé de cette démarche : doit-on changer la nature de l'homme ? À qui profite réellement cette révolution médicale ? Jusqu’où peut-on aller ?

"Qui sont les transhumanistes ?" vous est proposé à la lecture version illustrée, ou à écouter en version audio racontée par des conteurs et conteuses. En bonus, grâce à notre module de lecture, nous vous proposons pour cette histoire comme pour l’ensemble des contes et histoires une aide à la lecture ainsi que des outils pour une version adaptée aux enfants dyslexiques.
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Extrait du livre Qui sont les transhumanistes ?

Qui sont les transhumanistes ? de Florence Pinaud et Élodie Perrotin aux éditions du Ricochet


Qui sont les transhumanistes ?
Sommaire Introduction 11 La vie éternelle ? 17 Gens géniaux, drôles de gens ? 33 Fantasme ? Révolution ? Ou cauchemar ? 63 Pour conclure 105 Lexique 114 Pour aller plus loin 120
« Certains préfèrent assurer leur immortalité par leur descendance, d’autres par leurs   œuvres. Je préfère assurer la mienne en ne mourant pas. » Woody Allen « D’ici quelques années […], tes petits-enfants ils n’auront plus qu’un œil en plein milieu du front, ils te demanderont pourquoi toi t’en as deux, tu passeras pour un con. Ils te diront comment t’as pu laisser faire ça. T’auras beau te défendre, leur expliquer tout bas : c’est pas ma faute à moi, c’est la faute aux anciens. Mais y’aura plus personne pour te laver les mains. » Mickey 3D, Respire
Introduction QUAND les chercheurs font pousser une oreille humaine dans une pomme et que d’autres font naître un bébé cochon avec un cœur humain… la médecine prend des allures de science-fiction. Sous l’impulsion des progrès scientifiques et avec le concours des nouvelles technologies, elle vit une véritable révolution. Dans les laboratoires de recherche, on entend parler de drôles d’expériences. Certaines font penser au Dr Frankenstein, quand des personnes sont congelées juste après leur mort pour pouvoir être ressuscitées dans 50 ans ou dans deux siècles. Ou bien quand une femme fait rallonger l’ADN de ses chromosomes pour vivre plus longtemps. Mais d’autres nous aident à mieux soigner avec des méthodes inédites comme la manipulation des cellules immunitaires de notre propre corps pour qu’elles attaquent des tumeurs cancéreuses au lieu de les laisser en paix. Aujourd’hui, de nouvelles façons de soigner arrivent dans les hôpitaux et chez les médecins en toute discrétion. On y administre des nanomédicaments, on y pratique des diagnostics médicaux par logiciels informatiques et on croise des robots chirurgiens en salle d’opération.
Techno quoi ? Cette révolution médicale est due à un phénomène techno-scientifique appelé la « convergence NBIC » (voir page suivante). Différentes découvertes médicales combinées aux innovations de haute technologie sont en train de permettre aux médecins de faire ce qu’ils n’avaient jamais imaginé. En ouvrant leurs portes aux ingénieurs et aux informaticiens, ils entrent dans une nouvelle dimension. Jusque dans les années 2015, cette révolution médicale a surtout mobilisé les chercheurs et les milliardaires californiens de la Silicon Valley. Elle est restée assez confidentielle en Europe et loin du débat public. Pourtant, nos revues scientifiques affichent régulièrement d'étranges découvertes comme l’implantation de neurones humains dans le cerveau de souris de labo qui deviennent plus intelligentes. Des découvertes qui finissent par attirer l’attention du grand public et poser des questions. Plus beau, plus fort, et après ? Les principaux acteurs de ces nouvelles technologies médicales sont des chercheurs spécialisés, mais aussi des personnes qu’on nomme les « transhumanistes ». Cette appellation symbolise une volonté de transformation (trans) de l’être humain par la science. Sans être une vraie école de pensée, le transhumanisme est un mouvement dans lequel se reconnaissent plein de gens qui espèrent beaucoup de cette médecine innovante. Ils sont scientifiques, ingénieurs, sociologues ou philosophes et pensent que les nouvelles technologies médicales vont rapidement améliorer la condition humaine. Ils imaginent qu’elles nous permettront bientôt de vivre bien plus longtemps en bonne santé, sans devenir vieux et fatigués. Certains espèrent même que l’homme pourrait devenir plus grand, plus beau, plus intelligent… et même peut-être un jour, immortel. Mais devant ces transformations annoncées, d’autres commencent à s’inquiéter. Et à alerter les pouvoirs publics des risques nourris par ces drôles de technologies. Génial... ou pas ? Parce que voilà, la réalité commence à rejoindre les scénarios de science-fiction. Entre les catastrophes planétaires et les humains aux allures improbables, le futur sous l’effet des sciences ne fait pas toujours très envie. En 2016, des penseurs ont demandé l’ouverture d’un grand débat sur ce sujet. Pour certains, le fait que la science sache désormais changer la nature humaine peut devenir dangereux. Car avec des milliers de laboratoires de recherche sur la planète, on ne sait pas très bien qui fait quoi et ce que ce « bricolage » de l’homme par la technologie pourrait donner. Certains craignent de voir apparaître des monstres, fabriqués par des apprentis sorciers que personne ne surveille. Ils dénoncent le risque d’une société injuste où seuls les riches pourront se payer la santé pour l’éternité, tandis que les autres continueront de tomber malades et de mourir. Mais d’autres affirment que ces technologies médicales high-tech sont géniales et qu’elles vont nous aider à améliorer la condition des hommes. Pas facile de savoir à qui se fier… Pour l’instant, les annonces spectaculaires des transhumanistes restent des projets qui devraient finir par arriver. Mais il est difficile de savoir quand. L’an prochain ou dans un siècle ? Parce qu’aujourd’hui, même avec cette nouvelle façon de soigner, on attrape toujours la grippe en hiver et on peut encore mourir du cancer. Entre les techno-utopistes pour qui les progrès de la science nous mèneront forcément vers un monde meilleur et les technophobes selon lesquels on ne doit pas changer la nature de l’homme, même pour le soigner, difficile de se positionner. Car suivant qui finance et qui contrôle les nouvelles technologies, cette révolution médicale pourrait donner le meilleur comme le pire.
Késako… CONVERGENCE NBIC Les progrès arrivent ensemble. Les nouvelles technologies permettent de créer des nouvelles manières de soigner. Les savants ont donné un nom à ce phénomène : la convergence NBIC. N pour Nanotechnologies, qui permettent de construire des instruments et des médicaments microscopiques. B pour Biotechnologies, qui ont beaucoup amélioré la compréhension de notre organisme. Et savent le soigner de façon plus efficace. I pour Informatique. Si le numérique n’agit pas directement sur notre corps, il permet de traiter ses millions d’informations biologiques. Du coup, on comprend mieux quel médicament donner à quelle personne. C pour les sciences Cognitives, c’est-à-dire celles qui cherchent à comprendre comment fonctionne notre cerveau. Alors aujourd’hui ? Où en sont toutes les découvertes qui pourraient nous amener à vivre plus longtemps en bonne santé ? Qui pilote ces recherches et quels sont les risques que ces innovations pourraient engendrer ?
La vie éternelle ?