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Zohra, quand ma parole vaudra la tienne

Zohra, quand ma parole vaudra la tienne

6-8 ans - 20 pages, 2709 mots | 21 minutes de lecture | © Utopique, 2024, pour la 1ère édition - tous droits réservés


Zohra, quand ma parole vaudra la tienne

6-8 ans - 21 minutes

Zohra, quand ma parole vaudra la tienne

Pour trouver son nouveau conseiller, un jeune roi envoie des messagers porteurs d’une énigme à travers son royaume. Celui qui la résoudra sera l’heureux élu. C’est Zohra, fille de pêcheur, qui trouve la solution. Ébloui par l’intelligence et la beauté de la jeune femme, le roi choisit de l’épouser, à une seule condition : que jamais la reine ne se mêle des affaires du royaume. Mais face à l’injustice, Zohra ne peut rester silencieuse, même s’il faut pour cela revenir sur la promesse faite à son bien aimé. Au nom de la vérité, elle est prête à affronter la loi des hommes. Face à cette femme courageuse, le jeune roi saura-t-il écouter la voix de la raison plutôt que son orgueil ?

"Zohra, quand ma parole vaudra la tienne" vous est proposé à la lecture version illustrée, ou à écouter en version audio racontée par des conteurs et conteuses. En bonus, grâce à notre module de lecture, nous vous proposons pour cette histoire comme pour l’ensemble des contes et histoires une aide à la lecture ainsi que des outils pour une version adaptée aux enfants dyslexiques.
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Raconté par Mina

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Extrait du livre Zohra, quand ma parole vaudra la tienne

Zohra, quand ma parole vaudra la tienne de Ludovic Souliman et JingfengArt aux éditions Utopique


Zohra, quand ma parole vaudra la tienne
Il était une fois un jeune roi dont le fidèle conseiller venait de décéder. Après l’avoir pleuré, le souverain cherche quelqu’un pour le remplacer : un homme intelligent, honnête, intègre, sage, juste et incorruptible. Mais il ne voit dans son entourage que des flatteurs, des hypocrites, avides de pouvoir et d’argent. Qui choisir ?
Le roi se rappelle que, lorsqu’il était enfant, son ancien conseiller affûtait son esprit en lui posant des devinettes. Il y en avait une qu’il avait mis des années à déchiffrer. Il avait eu beau le supplier, le vieil homme l’avait laissé chercher. « La vie t’apportera la réponse », disait-il. À ce souvenir, une idée lui vient.
Le lendemain, dans chaque ville, chaque village, sur chaque place du royaume, les messagers du roi transmettent ce message : – Quelle est la forêt d’où nul ne sort ? Chaque arbre y porte douze branches, chaque branche trente feuilles, chaque feuille des milliers de graines de vie. Celui qui résoudra cette énigme deviendra le nouveau conseiller du roi. Aussitôt, la nouvelle se répand dans tout le pays, et de partout accourent au palais les sages, les savants et les ambitieux. À tour de rôle, ils se prosternent devant le roi et annoncent leur réponse. Mais à chaque fois, ce dernier répond : – Au suivant !... Au suivant !
Le soir même, la nouvelle de l’énigme parvient jusqu’à un petit village de bord de mer. Un pauvre pêcheur rentre chez lui, où il retrouve sa fille, Zohra, qu’il a élevée seul après la mort de sa femme. – Ah ! Ma fille bien-aimée, celui qui résoudra cette énigme deviendra le nouveau conseiller du roi, s’exclame-t-il. Il sera riche, à l’abri du souci. – Riche ? Oui. À l’abri du souci ? Non. Mais si tu veux devenir conseiller du roi, papa, il te suffira de répondre…! Et Zohra lui souffle la réponse à l’oreille.
Le lendemain, le pêcheur enfile ses plus beaux habits et se rend au palais. Impressionné, il attend son tour. La voix du roi, comme un coup de tambour, rythme le passage de chaque candidat : ­ – Au suivant !... Au suivant ! Enfin vient le tour du pêcheur. Se tenant droit devant le monarque, il bredouille : ­ – La forêt d’où nul ne sort, c’est le temps infini maître de toute vie. Chaque arbre est une année de ce temps. Les douze branches sont les douze mois qu’il y a chaque année. Les trente feuilles sont les trente jours qu’il y a chaque mois. Les milliers de graines de vie sont les milliers de secondes qui sont comme autant de cadeaux que la vie nous offre chaque jour. Le roi observe attentivement l’homme qui se dresse devant lui. Il lit dans ses yeux comme dans un livre ouvert. ­– C’est la bonne réponse, reconnaît-il. Mais dis-moi, qu’est-ce qui est plein de trous sans quoi toi, tu n’es rien ? ­– Je… Je ne sais pas. ­– Eh bien, moi, je sais que tu es pêcheur. Je vois ton visage tanné par le soleil, tes mains crevassées par le sel de la mer. Ce qui est plein de trous sans quoi toi, tu n’es rien, c’est le filet de pêche. Dis-moi la vérité, homme, est-ce toi tout seul qui as trouvé la réponse à l’énigme ? ­ – Oh ! non, mon roi. C’est ma fille, Zohra, qui m’a soufflé la solution. Elle est très intelligente et… ­ – Parfait ! Alors demain, tu lui diras de se présenter devant moi ; ni nue ni habillée, ni à pied ni transportée. Et surtout qu’elle pleure et qu’elle rit en même temps. Va !