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Alexandre le conquérant

Alexandre le conquérant

9-12 ans - 24 pages, 4561 mots | 35 minutes de lecture | © Amaterra, 2021, pour la 1ère édition - tous droits réservés


Alexandre le conquérant

Alexandre le conquérant

« La route de Babylone, la capitale de l’empire, s’ouvre devant Alexandre. Il fait son entrée dans la ville avec son armée, où se côtoient maintenant des chevaux, des chameaux, des dromadaires et des éléphants, suivis par des dizaines de milliers de soldats venus de toutes les régions du monde. Mais, au lieu de s’arrêter dans sa nouvelle capitale, Alexandre décide de poursuivre ses conquêtes. »

"Alexandre le conquérant" vous est proposé à la lecture version illustrée, ou à écouter en version audio racontée par des conteurs et conteuses. En bonus, grâce à notre module de lecture, nous vous proposons pour cette histoire comme pour l’ensemble des contes et histoires une aide à la lecture ainsi que des outils pour une version adaptée aux enfants dyslexiques.
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Extrait du livre Alexandre le conquérant

Alexandre le conquérant de Jean-Luc Langlais et Daniele Catalli aux éditions Amaterra


Alexandre le conquérant
1 Cette histoire commence il y a plus de deux mille trois cents ans, avec la naissance d’un petit Alexandre.
L’enfant voit le jour à Pella, la capitale de la Macédoine. Le pays paraît barbare et sauvage aux yeux des habitants des grandes cités grecques comme Athènes, Thèbes ou Sparte. Dans ces villes, les savants viennent de partout pour enseigner les sciences, les mathématiques, l’histoire, la géographie et, par-dessus tout, l’art de bien parler. Les commerçants apportent, sur leurs bateaux, les marchandises de régions lointaines. À Sparte, la cité la plus guerrière de toute la Grèce, c’est l’art militaire qui a la faveur des jeunes gens. Ils ont la réputation d’être très courageux dans les batailles. Il faut dire que les guerres entre les différentes cités sont fréquentes. Il n’y a rien de tout cela en Macédoine, mais peu importe ! La contrée dispose d’autres atouts. Très vaste, elle s’étend au nord de la Grèce, sur les bords de la mer Égée. Et surtout, elle est le royaume du roi Philippe, le père du petit Alexandre. Avec cet heureux événement, c’est une belle lignée qui se perpétue. Philippe est lui-même fils de roi. Il est très heureux et fier de donner à son tour naissance à un futur souverain.
En grandissant, le petit Alexandre se révèle être un enfant robuste et résistant. C’est important, car la vie est dure dans ce temps-là. Les hivers sont très froids, les étés très chauds. Même dans les palais, les conditions d’existence sont rudes. Mais Alexandre semble capable de supporter les plus grandes fatigues. C’est un beau petit gars aux cheveux frisés, blonds comme la crinière d’un lion, et ses yeux sont, dit-on, noirs comme ceux des faucons. Il n’est pas très grand, mais fort et musclé. Son père vante à qui veut l’entendre les nombreuses qualités du garçon : – Il excelle dans la plupart des exercices physiques : la lutte, la lance, le saut en longueur... Il est aussi très bon en équitation ; il la pratique avec les fils des grandes familles nobles de la cour. Une seule chose l’agace : son merveilleux enfant ne sait pas nager ! – Tu devrais apprendre à nager, lui dit-il souvent. Alexandre fait la moue. – Tu sais que je n’aime pas l’eau ! Philippe lève les yeux au ciel : – Ton pays est bordé partout par la mer. Tu devras t’y faire, mon fils. L’enfant réussit aussi très bien en musique, en poésie, en écriture, en lecture... Tout le monde est en admiration devant lui. À la cour, les bavardages vont bon train : – Il paraît qu’il descend des dieux de l’Olympe ! – Ne serait-ce pas plutôt des guerriers les plus célèbres de l’histoire ? Il aurait pour ancêtre Achille, le héros de la guerre de Troie. – Celui qui a vaincu Hector en combat singulier et fait triompher l’armée des Grecs ? – Lui-même ! – Moi, j’ai entendu dire qu’il descendrait d’Héraclès, celui que les Romains appellent Hercule, l’homme le plus fort de tous les temps, capable tout petit, dans son berceau, d’étrangler deux redoutables serpents. – Mais non ! C’est Zeus, le roi des dieux, son ancêtre.
Sa mère Olympia écoute tout ça en souriant. Elle aussi est très fière de son fils ! En plaisantant, elle lui dit souvent : – Tu es beau comme un dieu, mon fils. – N’exagère pas, maman, lui répond Alexandre, les dieux vont être jaloux ! Alors ils rient tous les deux. Très tôt, l’enfant se prépare à son futur métier. Dès l’âge de dix ans, il est présent aux côtés de son père pour recevoir les nombreux ambassadeurs des pays étrangers qui viennent leur rendre visite. Lors des fêtes que donne Philippe, il entend parler de guerres, de batailles, des peuples et des rois qui se disputent la gloire de diriger le monde. Entouré d’adultes, Alexandre observe tout, enregistre le moindre détail. Curieux, vif et intéressé, il apprend vite ! 2 Alexandre poursuit d’excellentes études.
– Je veux que tu sois entouré des meilleurs savants, déclare son père. Nous allons faire venir le plus célèbre d’entre eux, le grand philosophe Aristote. Sais-tu qu’il a pour projet de créer à Athènes une école qu’il appellera le Lycée ? – Le Lycée ? Et qu’enseignera-t-on dans cette école ? demande Alexandre. – Toutes les sciences. Celles qui parlent de la nature, de la terre, du ciel, des animaux. Celles qui parlent des hommes, des règles de la morale et des principes du bon gouvernement pour les sociétés. Le Lycée sera ouvert à tous. Mais pour le moment, c’est toi qui vas profiter de l’enseignement d’Aristote. L’enfant a de multiples centres d’intérêt. Mais par-dessus tout, il se passionne pour l’œuvre d’Homère, le poète le plus illustre de tous les temps, l’auteur de L’Iliade et de L’Odyssée. L’Iliade n’a pas de secrets pour Alexandre. Il a dévoré le récit de la guerre de Troie. Il sait tout des dix années pendant lesquelles les Grecs ont assiégé la ville du roi Priam et de son fils Hector, avant de triompher enfin, grâce à une ruse inventée par Ulysse. C’est la même chose pour L’Odyssée. Alexandre est captivé par les années d’aventures vécues par Ulysse alors qu’il tente de rejoindre l’île d’Ithaque, son royaume. Le jeune garçon connaît par cœur des passages entiers des deux œuvres. Il aime à les réciter en public. Il dort avec ces poèmes sous son oreiller. Peut-être est-ce pour cela qu’il rêve d’accomplir les mêmes exploits guerriers que ses héros ? Il ne manque pas une
occasion de clamer haut et fort son admiration : – Ce sont mes modèles. Dès que je serai roi, je ferai tout pour les imiter. Alexandre montre très tôt une grande ambition. Et comme son père a entrepris la conquête de toute la Grèce, il fait mine de se lamenter : – Mon père ne me laissera donc plus rien à faire… Mais Philippe est impatient d’éprouver la valeur de son fils. Quand lui-même gagne les jeux Olympiques avec son écurie de chevaux, il lui dit : – Tu devrais concourir à la course à pied. Tu es excellent ! – Je ne veux courir que contre des fils de rois, pas contre de vulgaires coureurs. Sinon ce serait trop facile, lui répond Alexandre. Peut-être rêve-t-il déjà de devenir le plus grand conquérant de tous les temps ? Alexandre a beaucoup de camarades et de compagnons dans le palais de son père. Un grand nombre d’entre eux le suivront fidèlement dans ses conquêtes. Mais le plus célèbre et le plus fidèle de ses amis n’est pas un homme. C’est un cheval ! Son cheval : Bucéphale. Comme Pégase, le seul cheval capable de voler, Bucéphale est une célébrité entrée dans l’histoire. On raconte que, lorsqu’on l’amena au roi Philippe pour qu’il l’achète, personne ne parvint à le dompter. Le roi était sur le point de le renvoyer quand son fils intervint : – Père, puis-je le monter ? L’assistance éclata de rire. Comment un enfant pourrait-il venir à bout d’un étalon aussi sauvage !