Extrait du livre Comme une pivoine
Comme une pivoine de Christian Poslaniec et Jennifer Dalrymple aux éditions du Jasmin
Comme une pivoine
En vaut deux Dis-moi, pourquoi prends-tu Les miroirs pour des portes ? Tu as beau y frapper Ton reflet est trop sec ! Miroir, gentil miroir Referme ton image : Tu pourrais t'enrhumer !
Après la pluie La nuit hirsute de janvier Décoiffe les nids oubliés Par les mésanges de l'été. Encore un peu de patience ! Les saisons, dans la marmite Ca mijote et ça s'agite. Ca sent déjà le printemps.
Qui trop embrasse Méfiez-vous des filles Ces sortes d'anguilles Qui vous glissent entre les bras Et s'éloignent à petits pas Laissant derrière elles Une ombre rebelle. Si cette attitude vous blesse, Pensez au mot secret : tendresse. De bonnes intentions Au milieu de la ville Les poissons sans regard des profonds caniveaux S'enfoncent lentement dans les pavés grisâtres Et la vie se réveille En riant aux éclats.
Ne fait pas le printemps Quand on contemple des ciseaux On sait pourquoi les hirondelles Ont la queue si fine et si belle Et que ça rime avec oiseau.
N'amasse pas mousse Deux pies hier. Deux pillardes. Dans mon jardin. Plastronnant En noir et blanc. Leur butin ? Des gros vers Que leur bec larde. Toujours cette invasion Quand je tonds mon gazon.