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Dur, dur l'Angliche

Dur, dur l'Angliche

6-8 ans - 19 pages, 3057 mots | 24 minutes de lecture | © Fanny Joly Numérik, 2016, pour la 1ère édition - tous droits réservés


Dur, dur l'Angliche

6-8 ans - 24 minutes

Dur, dur l'Angliche

L'anglais, Marc n'y comprend rien. Heureusement, pour sa copine Beth, c'est finger in the nose !

Parler l'anglais, pfff ! Quel intérêt ? Marc n'est pas aussi doué que Beth la Bilingue, et ça lui est bien égal. Mais son père tient absolument à ce qu'il fasse des progrès dans la langue de Shakespeare. Alors Marc prend son air PDS (Pro-Du- Sérieux) et travaille... la débrouille. Réussira-t-il à démêler ses embrouilles ?

En bonus : Le spectacle du siècle. Une deuxième histoire coécrite par Fanny Joly et Victor Berbesson.

"Dur, dur l'Angliche" vous est proposé à la lecture version illustrée, ou à écouter en version audio racontée par des conteurs et conteuses. En bonus, grâce à notre module de lecture, nous vous proposons pour cette histoire comme pour l’ensemble des contes et histoires une aide à la lecture ainsi que des outils pour une version adaptée aux enfants dyslexiques.
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Extrait du livre Dur, dur l'Angliche

DUR, DUR L’ANGLICHE Écrit par Fanny Joly Illustré par Stéphanie Alastra


DUR, DUR L’ANGLICHE
Chapitre 1 École cool Dans mon ancienne école, c’était cool : on n’avait pas de prof d’anglais. C’est Gwendo­line, la maîtresse de CP, qui nous faisait l’an­glais. Ça la prenait de temps en temps : elle mettait un disque de chansons anglaises genre pour les bébés et on devait essayer de répéter les paroles en tapant dans nos mains. Si on n’y arrivait pas, ça n’avait pas d’im­portance. C’est pour ça que Papa m’a changé d’école. À cause de l’anglais, je veux dire. Mon père, l’anglais c’est son dada. Du coup il m’a ins­crit en Classe Européenne dans l’école la plus À FOND sur l’anglais de notre ville : l’École Boss
Il faut dire que Papa est mécanicien dans un garage spécialisé en voitures ANGLAISES, justement. Jaguar, Aston-Martin, Bentley : plus elles sont anglaises (et vieilles), mieux il s’y connaît. Souvent, quand il rentre du tra­vail, il soupire : - Aaah, si je savais parler anglais, je pour­rais discuter avec nos clients étrangers, j’au­rais plus de responsabilités au garage, ça me changerait la vie... Une fois, je lui ai répondu : - Ben t’as qu’à apprendre, P’pa ! Il a haussé les épaules : - Je suis trop vieux, voyons fiston... - Arrête, t’as 43 ans, t’es pas vieux ! - Et toi, tu as 8 ans et tu vas tâcher de me rapporter des bonnes notes, au lieu de discu­ter ! Vu le ton de sa voix, je n’ai pas insisté. Surtout que ses yeux se sont mouillés comme s’il pleuvait à l’intérieur et qu’il a commencé son refrain : - N’empêche, si j’étais patron du garage, ta mère n’aurait peut-être pas… Je me suis bouché les oreilles : - Stop ! Je déteste quand il parle comme ça. Si Ma­man est partie à l’autre bout du pays, c’est parce que là-bas ELLE est patronne d’une bou­tique de souliers chics. Elle revient à toutes les vacances. Et c’est juste pour deux ans.
Au fait, j’ai oublié de me présenter. Je m’ap­pelle Marc Gregorio. Avant d’être français, on était italiens, dans ma famille. C’était il y a longtemps, du temps de mes arrière-grands-parents pater­nels. Aujourd’hui, plus aucun d’entre nous ne parle italien. Et personne n’a jamais parlé anglais... Chapitre 2 Alors, alors ? Le soir de mon premier jour à l’École Boss, Papa s’est jeté sur moi. - Alors, Marco, l’anglais ? Tu as rencontré ton professeur ? C’est un homme ? C’est une femme ? Quand il m’appelle Marco c’est qu’il est de bonne humeur. Je n’ai pas voulu gâcher sa joie.
- On n’a pas eu cours, j’ai répondu. C’était presque la vérité. - Comment ça ? J’ai pris mon air P-D-S (Pro-Du-Sérieux) : - Il faut que tu comprennes quelque chose, Papa : le jour de la rentrée, on est complè­tement débordés, on a des tonnes de fiches de renseignements à remplir, les profs font l’appel, vérifient les fournitures, la liste de ceux qui déjeunent à la cantine, de ceux qui restent à l’étude, tout ça, tout ça… - Pfff, je te parle de l’anglais, pas de la can­tine. La cantine ça n’a aucun intérêt, par rap­port à L’ANGLAIS ! il a grogné. J’ai pris la direction de ma chambre : - Sans doute, mais ce n’est pas moi qui fais les emplois du temps. Et là, maintenant, il faut que je te laisse, excuse-moi mais j’ai du travail pour l’école ! Le coup du travail-pour-l’école, avec Papa ça marche à tous les coups.