>   Fadette d'après La Petite Fadette
Fadette d'après La Petite Fadette

Fadette d'après La Petite Fadette

9-12 ans - 26 pages, 2467 mots | 20 minutes de lecture | © Amaterra, 2013, pour la 1ère édition - tous droits réservés


Fadette d'après La Petite Fadette

9-12 ans - 20 minutes

Fadette d'après La Petite Fadette

Les yeux malicieux de la fillette luisaient sous ses cheveux ébouriffés. Ses guenilles étaient encore plus en lambeaux que d’habitude : une vraie petite sorcière. Elle prit un air moqueur :

- Tiens, monsieur daigne me saluer ? Quel honneur pour moi !

"Fadette d'après La Petite Fadette" vous est proposé à la lecture version illustrée, ou à écouter en version audio racontée par des conteurs et conteuses. En bonus, grâce à notre module de lecture, nous vous proposons pour cette histoire comme pour l’ensemble des contes et histoires une aide à la lecture ainsi que des outils pour une version adaptée aux enfants dyslexiques.
Dans la même collection : Voir plus
Autres livres écrits par Alain Paraillous : Voir plus
Enregistrement(s) proposé(s) par storyplay'r

Raconté par Pauline

narration avatar
Ecouter

Extrait du livre Fadette d'après La Petite Fadette

Fadette d'après La Petite Fadette de Georges Sand d'Alain Paraillous aux éditions Amaterra


Fadette d'après La Petite Fadette de Georges Sand
1 Il était une fois, dans la province du Berry, près du hameau de Nohant, une fillette appelée Fanchon.
On ne lui connaissait pas de parents, c'est sa grand-mère qui l'élevait. La vieille femme ne possédait qu'une pauvre masure et un petit bout de jardin, mais elle savait soigner les maladies et connaissait les secrets qui font passer la fièvre. Pour ces raisons, les gens la considéraient comme une sorcière. Ils la désignaient sous le nom de "mère Fadet" car, dans le Berry, les lutins et les sorciers sont appelés "fadets", "follets" ou "farfadets". Tout en appréciant ses talents, on la redoutait, et nul n'aurait osé discuter le paiement d'une guérison, de peur de se voir jeter un mauvais sort. Quoique le pain ne lui eût jamais manqué, Fanchon était bien maigre, au point qu'elle semblait laide.
Elle avait quatorze ans, mais n'en paraissait pas douze. Avec ses cheveux noirs,ébouriffés, ses habits en haillons et couverts de cendres, ses gestes brusques, ses yeux hardis et moqueurs, elle inspirait la méfiance. Beaucoup estimaient qu'elle devait être sorcière, elle aussi. C'est pourquoi on l'avait surnommée "la petite Fadette". 2 Dans ce coin de pays, les paysans étaient économes et travailleurs. Aucune famille de Nohant n'était privée du nécessaire.
Ainsi le père Barbeau, propriétaire de la Bessonnière, pouvait se réjouir de son sort : non seulement il possédait des prairies et des vergers, mais sa femme, solide à la tâche et de santé robuste, avait mis au monde deux magnifiques jumeaux. À quelques mois près, Sylvain et Landry étaient nés la même année que la petite Fadette, mais le père Barbeau et son épouse empêchaient leurs garçons de fréquenter cette étrange fille. - On ne sait jamais ! Elle connaît peut-être le diable, et serait capable d'ensorceler nos rejetons ! Les enfants ne s'apercevaient que de loin. - Va-t-en, vilaine sorcière, criait Landry sitôt qu'il voyait la fillette. - Va-t-en toi-même, demi-garçon qui ne sait vivre qu'avec son frère ! répliquait la petite Fadette avec un rire aigu.
Les jumeaux n'avaient besoin de la compagnie de personne. Ils s'aimaient tellement que leur plus grand plaisir était de ne point se quitter. Ils avaient les mêmes goûts. Ce qu'on donnait à l'un ou à l'autre, ils le mettaient en commun. S'il s'agissait d'une chose à manger, ils la partageaient. Tous deux aidaient aux travaux de la ferme, et ils se sentaient à l'abri du malheur. 3 Pourtant, l'année où les jumeaux eurent quatorze ans, un grand chagrin s'abattit sur eux.
L'hiver précédent ayant été fort humide, les grains de blé avaient pourri dans le sol. Au printemps, des averses avaient gâté la floraison des arbres fruitiers, et la récolte s'annonçait des plus maigres. Mais il y eut pire : à la fin août, un orage de grêle frappa la Bessonnière et détruisit les rares fruits restés sur les branches. Dès lors, comment nourrir toute la famille ? - C'est bien triste, avoua le père Barbeau à son épouse, mais la mauvaise saison approche, et il n'y aura guère assez à manger pour nous quatre. Landry et Sylvain sont en âge d'aller gagner leur vie maintenant... Aussitôt, les yeux de la pauvre femme s'emplirent de larmes : - Comment ? Tu veux nous séparer de nos enfants ?