Gargantua

Gargantua

9-12 ans - 26 pages, 1706 mots | 14 minutes de lecture | © Amaterra, 2014, pour la 1ère édition - tous droits réservés


Gargantua

Gargantua

« On amena dix-sept mille neuf cent treize vaches, car le lait de la reine, la géante Gargamelle, ni celui d'aucune nourrice du royaume ne pouvait suffire à apaiser la soif du nouveau-né. Chaque jour, Gargantua gagnait en force et en taille. Il avait une bonne tête ronde prolongée par dix-huit mentons bien gras. »

Gargantua de François Rabelais est un des classiques de la littérature française qui date du XVIe siècle. L’histoire de Gargantua raconte les aventures du personnage éponyme, un géant à l’appétit d’ogrePantagruelfils de Gargantua aura lui aussi droit à ses aventures.

"Gargantua" vous est proposé à la lecture version illustrée, ou à écouter en version audio racontée par des conteurs et conteuses. En bonus, grâce à notre module de lecture, nous vous proposons pour cette histoire comme pour l’ensemble des contes et histoires une aide à la lecture ainsi que des outils pour une version adaptée aux enfants dyslexiques.
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Raconté par Mina

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Quelle est l’histoire de Gargantua ?

Gargantua est un géant avec un appétit d’ogre. Son père, Grandgousier, est un roi pacifique et généreux. Il veille à l’éducation de son fils, qui a différents précepteurs et voyage à Paris. Un jour, le vilain roi Picrochole attaque le royaume de Grandgousier et Gargantua. Son armée est repoussée, avec l’aide de Frère Jean. Pour le remercier, Grandgousier lui permet de construire une magnifique abbaye, où hommes et femmes vivent en harmonie.

Pourquoi Gargantua s’appelle-t-il ainsi ? Qui est Gargamelle ?

La naissance de Gargantua est un drôle d’événement. Sa mère, Gargantuelle, lui donne naissance par l’oreille ! À peine né, Gargantua demande à boire. Il réclame beaucoup de lait car il est déjà très grand et a un appétit d’ogre. Son père, voyant cela, s’exclame “quel grand tu as !” et décide d’appeler l’enfant Gargantua.

Pourquoi Gargantua est-il un texte humaniste ?

Gargantua fait partie des grands textes que l’on peut découvrir à hauteur d’enfant.

L’auteur, Rabelais, croit en la bonté de l’homme

Rabelais met en scène des personnages comme Grandgousier et Frère Jean qui montrent que les hommes peuvent être bons et généreux. Grandgousier est un roi pacifique, c’est-à-dire qu’il essaie de permettre à son royaume et aux royaumes voisins de vivre en paix. Quant à Frère Jean, il arrive à construire l’abbaye de Thélème, où les hommes et les femmes vivent “libres et bien instruits”. Ils mettent en avant les valeurs d’harmonie, de tolérance et d’honnêteté. 

L'importance d’une éducation complète 

Rabelais commence par se moquer de l’éducation consistant à tout apprendre par cœur, sans rien comprendre : “Gargantua avait tant et si mal appris que son père crut qu’il était devenu complètement stupide”.

Il faut une éducation plus équilibrée, comprenant de l’exercice physique, encourageant la curiosité et l’esprit critique. C’est ce que Montaigne, un autre humaniste, résume en disant : “Mieux vaut une tête bien faite qu’une tête bien pleine “ !

Pourquoi Gargantua est-il censuré ?

L’idéal humaniste de tolérance, d’esprit critique et de science ne plaît pas à tout le monde. Rabelais s’oppose à la morale religieuse, aux anciennes méthodes d’éducation, et fait aussi beaucoup de blagues grossières ! C’est pour cela que Gargantua est censuré. C'est aussi pourquoi Rabelais a parfois utilisé un pseudonyme, c’est-à-dire un nom d’emprunt, formé avec les lettres de son vrai nom, François Rabelais : Alcofribas Nasier !

Extrait du livre Gargantua

Gargantua d'après Gargantua de François Rabelais de Jean-Luc Langlais aux éditions Amaterra


Gargantua d'après Gargantua de François Rabelais
1 A peine né, Gargantua cria : - A boire ! à boire ! à boire !
On l'entendit par tout le royaume et chacun crut être invité à boire. Le géant Grandgousier, le roi, prit son fils dans ses bras et s'exclama : - Quel grand tu as ! Il parlait du gosier du bébé. Tous ceux qui étaient là convinrent qu'il fallait appeler l'enfant Gargantua. Ainsi fut dit, ainsi fut fait.
On amena dix-sept mille neuf cent treize vaches, car le lait de la reine, la géante Gargamelle, ni celui d'aucune nourrice du royaume ne pouvait suffire à apaiser la soif du nouveau-né. Chaque jour, Gargantua gagnait en force et en taille. Il avait une bonne tête ronde prolongée par dix-huit mentons bien gras.
Bientôt, on le promena dans une charrette tirée par des boeufs et, s'il pleurait, on lui apportait à boire. Alors, immédiatement, la joie du paradis se répandait sur son visage. Ainsi se passèrent dans le bonheur les premiers mois de sa vie. 2 De trois à cinq ans, Gargantua passa son temps à boire, manger et dormir, puis à dormir, boire et manger.
Il aimait aussi se barbouiller le visage, courir après les papillons, pisser sur ses souliers. Son père avait des petits chiens, Gargantua mangeait dans leurs écuelles. Pour amuser le garçon, on faisait tinter les verres et les bouteilles avec un couteau. Puis il se laissait chatouiller par ses nombreuses nourrices en riant aux éclats. On habilla Gargantua aux couleurs du royaume : le blanc et le bleu. Sa chemise fut taillée dans neuf cents mètres de toile. Il fallut plus d'un kilomètre de tissu pour les chausses. Quant à la braguette, son ouverture faisait bien un mètre quatre-vingts.
Un jour, ses parents lui offrirent un magnifique cheval de bois. L'enfant devint un grand cavalier. A ses ordres, le cheval allait au trot, au galop. Il le faisait dormir avec lui dans sa chambre. A la fin de sa cinquième année, Gargantua démontra brillamment à Grandgousier, par expérience et raisonnement, quelle était la meilleure façon de, disait-il, se torcher le cul. Devant tant d'intelligence, son père jugea alors qu'il était temps de le confier à des maîtres, pour qu'il commence de sérieuses études. 3 Gargantua eut un premier précepteur qui lui apprit à lire et à écrire sur une écritoire pesant plus de sept mille quintaux.