Extrait du livre Alice d'après Alice au pays des merveilles
Alice d'après Alice aux pays des merveilles de Lewis Carroll de Sylvie Misslin aux éditions Amaterra
Alice d'après Alice au pays de merveilles de Lewis Carroll
1 Alice rêvassait dans un champ d'herbes folles lorsqu'un Lapin Blanc, fort bien vêtu, passa en courant.
Près d'une haie, il marqua un arrêt, tira une montre de sa poche et regarda l'heure, avant de s'engouffrer dans un énorme terrier. Intriguée, la fillette s'élança derrière lui. Après quelques pas sous terre, elle tomba dans un puits. Heureusement, sa chute s'acheva en douceur, sur un tas de feuilles mortes. Un tunnel partait du fond du puits et Alice y aperçut la silhouette du Lapin Blanc. La poursuite reprit, mais la fillette se trouva bientôt face à une porte minuscule. Une clé dorée était posée sur une table de verre et elle l'utilisa. Elle entrevit alors par l'ouverture un adorable jardinet. - Ma gentille chatte Dinah s'y faufilerait sans problème ! s'exclama-t-elle. Pour moi, c'est une autre affaire !
Il y avait aussi un flacon sur la table de verre. Une étiquette collée dessus indiquait : "Bois-moi !" Alice goûta le liquide, il était délicieux. Elle but le reste et se sentit aussitôt rapetisser. Elle fut bientôt assez petite pour passer par la porte, mais elle poussa un cri de dépit. Elle avait remis la clé sur la table et il lui était à présent impossible de la saisir ! Elle allait se mettre à pleurer quand elle vit un gâteau, surmonté d'une autre étiquette : "Mange-moi !" Alice contempla la friandise, hésitante. 2 Alice dévora le gâteau et se mit à grandir et grandir encore, jusqu'à ce que sa tête heurte le plafond.
Elle prit la clé dorée sur la table de verre mais, à présent, elle était bien trop grande pour passer la porte ! Découragée, elle fondit en larmes. Une mare s'était formée à ses pieds quand le Lapin Blanc surgit. Il trottait tout en grommelant : - Je suis en retard ! Très en retard ! Que dira la Duchesse ? Découvrant Alice, il sursauta, laissa tomber l'éventail qu'il portait et se sauva. La fillette ramassa l'éventail et, sans même y penser, s'éventa. A sa grande surprise, elle se mit alors à rapetisser à nouveau. Elle eut bientôt la bonne taille pour entrer dans le jardinet. Elle s'avança, toute contente, et plouf ! Elle tomba dans la mare. - Ça alors, il n'y avait pas d'eau ici tout à l'heure ! L'eau était salée et Alice comprit que c'était celle de ses larmes. - Heureusement, je sais nager. Me noyer dans mes propres larmes aurait été une mort bien étrange !
Alice aperçut bientôt une Souris, un Canard, un Aiglon et d'autres oiseaux qui barbotaient, eux aussi. - Vous nagez beaucoup mieux que Dinah ! s'étonna Alice. - Qui est Dinah ? demanda la Souris. Je ne la connais pas. - Regagnons le bord, je vous parlerai d'elle. Suivie de la petite troupe, Alice se dirigea vers la rive. 3 Alice, la Souris et les oiseaux s'installèrent au bord de la mare.
- Dinah est notre chatte, dit la fillette. Elle est merveilleuse. A la chasse, elle est la meilleure. Elle attrape des souris et parfois des oiseaux. Un silence consterné suivit ces paroles. Puis, tous parlèrent en même temps : - J'ai une course à faire. - Il va bientôt faire nuit. - C'est l'heure de coucher mon souriceau. En un rien de temps, Alice fut seule à nouveau. Cela ne dura pas car le Lapin Blanc réapparut presque aussitôt. - Eh bien, Marie-Anne ! s'exclama-t-il en la voyant, que faites-vous plantée là ? Filez à la maison et rapportez-moi un éventail ! Tout en courant dans la direction indiquée par le Lapin, Alice pensa qu'il était bien distrait : il l'avait sans doute confondue avec sa bonne !