L'oiseau des steppes

L'oiseau des steppes

9-12 ans - 50 pages, 7812 mots | 58 minutes de lecture | © Alzabane, 2007, pour la 1ère édition - tous droits réservés


L'oiseau des steppes

L'oiseau des steppes

En des temps très anciens, au cœur de l'Asie des steppes, un royaume reculé et isolé du monde, envoie l'un des siens découvrir les empires du Couchant et du Levant. Après 30 années de voyages et d'aventures, entre terres et mers, de Cités et en Cités, Paladjan revient raconter les merveilles mais aussi... les guerres. Son récit excite l'imagination d'Akhiva, le fils du roi, qui rêve de découvrir à son tour les Cités extraordinaires. Mais le roi refuse...

"L'oiseau des steppes" vous est proposé à la lecture version illustrée, ou à écouter en version audio racontée par des conteurs et conteuses. En bonus, grâce à notre module de lecture, nous vous proposons pour cette histoire comme pour l’ensemble des contes et histoires une aide à la lecture ainsi que des outils pour une version adaptée aux enfants dyslexiques.
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Extrait du livre L'oiseau des steppes

Avant-propos Nous sommes en l’an - 2000 avant Jésus-Christ, à l’aube des grandes civilisations de Crète, d’Égypte, de Mésopotamie ou de Chine. C’est également le temps des premiers voyageurs. Il n’y a pour eux ni route ni carte. Seuls le soleil et les étoiles guident ceux qui s’aventurent vers d’autres mondes. Pourtant, déjà, des caravanes empruntent ce que l’on appellera les « routes de la soie ». Elles parcourent avec leurs chameaux des milliers de kilomètres chargées de marchandises.Des marins s’aventurent sur la mer en longeant prudemment les côtes, et ils commercent de ports en ports. Car depuis les premières migrations, le voyage et l'appétit de découverte sont inhérents au progrès de l’humanité. Grâce à eux, des hommes séparés par des mers ou des montagnes ont appris les uns des autres et se sont mutuellement développés. Mais pourquoi l’humanité a-t-elle toujours ressenti ce besoin ? Il y eut d’abord la recherche de nourriture, la quête d’un climat plus doux et d’un pays de verts pâturages. Mais ensuite ? Quand les hommes eurent fondé des villes ? La question semble idiote et pourtant... L’une des premières motivations fut le commerce. Grâce à lui, apparurent les routes terrestres et maritimes. L’autre motivation, néfaste et cruelle, fut la guerre. Dans les deux cas, l’appétit de richesses a poussé l’homme à parcourir d'énormes distances. Terminons par la troisième motivation, peut-être la plus mystérieuse: notre insatiable curiosité. Que se trouve-t-il derrière l’horizon ? Existe-t-il d’autres mondes ? Ces mystères appartiennent aujourd'hui au domaine de la conquête spatiale. Et pourtant, ils fascinaient déjà nos lointains ancêtres...


En des temps très anciens, dans une lointaine contrée de l’Asie, il était un royaume nommé le royaume des Steppes et des Hautes Montagnes. De l’histoire de tous les royaumes, celui-ci était sans aucun doute l’un des plus pauvres et l’un des moins puissants que la Terre ait jamais connu. Il se trouvait si éloigné et si oublié des autres hommes, qu’aujourd’hui encore, personne ne saurait le situer précisément. Du soleil levant à celui du couchant, et des barrières du Sud aux plateaux du Nord, ce pays s’étendait sur de vastes plaines balayées par les vents des montagnes. On eût dit une grande mer asséchée, agitée par une houle de collines. D’innombrables petits torrents parcouraient ce désert de toundra où ne poussait ni arbre, ni buisson, ni fleur. Cette terre, dure et aride, n’offrait que des roches et de l’herbe sèche dont se nourrissaient des chevaux sauvages.
Ce royaume ne comptait ni capitale, ni ville. Il ne possédait pas la moindre armée, ni le moindre trésor. Il ne comptait pas même un peuple. Tout juste son roi, Hélathan, régnait-il sur quelques tribus nomades. Celles-ci ne possédaient pour seuls biens que leurs tentes, leurs chevaux et leurs troupeaux de chèvres. Elles survivaient plus qu’elles ne vivaient. Car les disettes succédaient aux maladies, les famines aux épidémies, et les colères du ciel à l’ardeur du soleil. Aussi, en ce royaume, chacun se nourrissait-il de misère et d’ennui... Si ce n’était les vents, les tempêtes et bien d’autres calamités, Hélathan n’avait à craindre aucun ennemi, ni aucun voisin: jamais personne n’aurait eu l’idée d’envahir cette contrée. Ceux qui traversaient ce pays des ombres ne pouvaient être que des brigands en fuite ou des caravaniers égarés. Et lorsqu’ils rencontraient Hélathan, ils s’étonnaient d’apprendre que c’était un roi. Car ni ses pauvres habits, ni sa tente poussiéreuse ne le distinguaient des siens. Tel était le royaume des Steppes et des Hautes Montagnes. Et c’est pourtant en cette contrée que naquit un prince qui devint un roi, un si grand roi que sa légende traversa les siècles et les montagnes. On le surnomma l’Oiseau des Steppes. Ecoutez donc cette légende telle que les anciens la racontent encore...
De toute sa vie de roi de misère, Hélathan ne connut qu’un véritable bonheur: la naissance de son fils. Il le nomma Akhiva, ce qui signifiait « Fils de l’aube ». Ainsi espérait-il que s’ouvrirait une ère de prospérité. Sept années passèrent. Akhiva grandit vite et devint un cavalier fier et aventureux. Il aimait galoper longtemps à travers la steppe qui, bientôt, n’eut plus aucun secret pour lui. Un jour, alors qu’il chevauchait seul, il vit au sommet d’une colline un homme revêtu d’habits étranges. L’homme tirait un âne chargé de sacs et de paquets de toutes sortes. L’étranger aperçut à son tour le garçon et tous deux s’observèrent. Il se dégageait de cet homme une intense expression de paix. Il portait une longue barbe et sa peau burinée témoignait d’un très long voyage. Mais il paraissait heureux de contempler les collines. Akhiva vint à sa rencontre.