Extrait du livre La méduse et le singe
La méduse et le singe de Pascale Vignali et Justine Cunha aux Editions Le Regard Sonore
Il était une fois une très ancienne légende née au Pays du Soleil Levant… Le Japon. On raconte qu’en ce temps là, le monde était peuplé de créatures fabuleuses…
Et que le cœur de l’océan cachait un endroit merveilleux : le royaume des dragons. Le terrible roi Riujyn, maître absolu des marées et des tempêtes y vivait dans un fabuleux palais de corail rouge et de nacre fine où méduses, tortues et poissons exauçaient ses moindres désirs. Riujyn, redoutable parmi les redoutables, n’avait qu’une faiblesse...
...sa fille, la très belle princesse Otohime, dont il satisfaisait tous les caprices… Un jour qu’elle se trouvait d’humeur boudeuse parce qu’elle s’ennuyait, Otohime la très belle décida de rester couchée. Tout le monde s’affola au palais des mers, persuadé qu’elle était malade. Le roi dragon Riujyn lui envoya ses meilleurs médecins qui furent incapables de trouver le mal mystérieux dont elle souffrait…
Riujyn lui-même vint la voir : LE ROI RIUJYN : Ma fille, ma perle d’écume, mais qu’as-tu donc ? Veux tu que je te fasse porter un bouillon d’étoiles de mer ? OTOHIME : Ah non mon père, sans façon, merci bien ! Je n’en peux plus de cette nourriture marine, je crois même que c’est ce qui me rend malade ! Regardez, ma langue est toute verte à force de manger des algues ! Aaaaahhhh ! LE ROI RIUJYN : Euh moi je la trouve très jolie ta langue, toute mignonne et bien rose comme une langouste… OTOHIME : Ah mais vous ne voyez donc pas que je dépéris ? Non, il me faut autre chose, une chose que je n’ai jamais mangée, qui m’apportera une vigueur venue d’ailleurs et me guérira… Du foie de singe ! Il me faut du foie de singe !
Le roi dragon en eut les écailles hérissées de surprise. LE ROI RIUJYN : En voilà une idée folle, tu n’y penses pas ma chérie !!!
Otohime la très belle se mit alors à sangloter, en protestant que ce qu’elle demandait était bien peu de chose pour le dieu des mers et que certainement il ne l’aimait pas autant que cela, puisqu’il ne prenait pas son mal au sérieux… Le terrible Riujyn finit par céder et convoqua la méduse, son plus fidèle serviteur :