Extrait du livre Les cygnes de la mer
Les cygnes de la mer de Pascale Vignali et Justine Cunha aux Editions Le Regard Sonore
Il était une fois l’Irlande, une île merveilleuse que l’on appelle aussi l’ile d’émeraude tant le vert profond de ses paysages rappelle celui de la pierre précieuse. C’est un pays de contes et de légendes, une terre où chaque rocher a son histoire, tel celui qui domine la plus haute falaise, tourné vers l’océan comme un guetteur éternel…
Autrefois, un jeune fermier venait souvent flâner au pied de cette falaise. Assis au bord de l’eau, il rêvait en regardant l’horizon : LE JEUNE FERMIER : Que ne suis-je né pécheur ou pirate au lieu d’être fermier! Je dois élever des moutons et cultiver des champs hérissés de cailloux toute ma vie alors que le monde est si grand, l’océan si vaste ! J’aimerais tellement quitter cette île… Dire que je ne sais même pas nager !
Il soupirait, perdu dans ses pensées, lorsque un scintillement au large retint son attention. Trois superbes cygnes nageaient sur la crête des vagues, se jouant gracieusement de l’écume et des courants. Ils se rapprochèrent de la côte, tout en élégance et majesté… Le jeune garçon fut subjugué par la beauté des grands oiseaux.
Mourant d’envie de les caresser, il saisit une planche qui flottait au bord de l’eau, s’assit et rama avec les mains pour se rapprocher. Les cygnes, bien que restant tout près de lui, continuaient d’avancer…
Il s’éloigna ainsi de la terre sans s’en rendre compte et se retrouva tout à coup en pleine mer, effrayé. Les cygnes, sentant sa peur, l’entourèrent de plus près. Le plus petit d’entre eux portait une plume couleur nuit brillante comme un diamant noir…
Le jeune garçon se pencha pour prendre l’oiseau dans ses bras et perdit l’équilibre. Il glissa : LE JEUNE FERMIER : Au secours ! Je ne sais pas nager… Fut tout ce qu’il eût le temps de dire avant de s’évanouir …
Lorsqu’il revint à lui, il était couché sur un lit de plumes dans la plus belle chambre qu’il eût jamais vu. Trois jeunes filles aux grands yeux sombres et à la peau blanche comme neige le regardaient gentiment. L’une d’elles surtout, qui portait au cou un diamant noir …
