>   Les fables de La Fontaine - Volume 1
Les fables de La Fontaine - Volume 1

Les fables de La Fontaine - Volume 1

9-12 ans - 11 pages, 1004 mots | 9 minutes de lecture | © Marie Comont éditions, pour la 1ère édition - tous droits réservés


Les fables de La Fontaine - Volume 1

Les fables de La Fontaine - Volume 1

Ce volume contient les fables suivantes : Le Corbeau et le Renard, La Cigale et la Fourmi, Le Lièvre et la Tortue, La Laitière et le Pot au lait, Le Loup et l'Agneau, La Grenouille qui veut se faire aussi grosse que le Boeuf.

Retrouvez toutes les fables de La Fontaine présentes sur Storyplay'r.

C'est en 1668, le 31 mars que Jean de la Fontaine fait paraitre son premier ouvrage : « Les Fables Choisies ».

Ainsi Jean de La Fontaine avait-il préfacé son recueil :

Je chante les héros dont Esope est le père,

Troupe de qui l'histoire, encor que mensongère,

Contient des vérités qui servent de leçons.

Tout parle en mon ouvrage, et même les poissons:

Ce qu'ils disent s'adresse à tous tant que nous sommes;

Je me sers d'animaux pour instruire les hommes.

Le recueil "Les Fables" fait partie des listes de référence de l'Éducation nationale (2007 et 2013) pour le cycle 2.

"Les fables de La Fontaine - Volume 1" vous est proposé à la lecture version illustrée, ou à écouter en version audio racontée par des conteurs et conteuses. En bonus, grâce à notre module de lecture, nous vous proposons pour cette histoire comme pour l’ensemble des contes et histoires une aide à la lecture ainsi que des outils pour une version adaptée aux enfants dyslexiques.
Du même éditeur :
Autres livres écrits par Jean de La Fontaine : Voir plus
Enregistrement(s) proposé(s) par storyplay'r

Raconté par Mina

narration avatar
Ecouter

Un auteur imaginatif et prolifique !

On connait tous les fables les plus connues de La Fontaine. Chacun de nous pourrait en citer une petite dizaine. Mais il en a écrit d'autres moins connues. Si on vous parle de "Les deux chèvres" ou "L'amour et la folie", vous ne connaissez sans doute pas mais il s'agit bien là de fables écrites par Jean de La Fontaine.

Savez-vous exactement combien de fables a écrit Jean de La Fontaine ?

Texte integral du livre Les fables de La Fontaine - Volume 1

Le Corbeau et le Renard Maître corbeau, sur un arbre perché, tenait en son bec un fromage. Maître renard, par l'odeur alléché, lui tint à peu près ce langage : et bonjour, monsieur du corbeau, que vous êtes joli ! Que vous me semblez beau ! Sans mentir, si votre ramage se rapporte à votre plumage, vous êtes le phénix des hôtes de ces bois. À ces mots le corbeau ne se sent pas de joie, et pour montrer sa belle voix, il ouvre un large bec, laisse tomber sa proie. Le renard s'en saisit, et dit : mon bon monsieur, apprenez que tout flatteur vit aux dépens de celui qui l'écoute. Cette leçon vaut bien un fromage sans doute. Le corbeau honteux et confus jura, mais un peu tard, qu'on ne l'y prendrait plus.


La Cigale et la Fourmi La cigale, ayant chanté tout l'été, se trouva fort dépourvue quand la bise fut venue. Pas un seul petit morceau de mouche ou de vermisseau. Elle alla crier famine chez la fourmi sa voisine, la priant de lui prêter quelque grain pour subsister jusqu'à la saison nouvelle. Je vous paierai, lui dit-elle, avant l'août, foi d'animal, intérêt et principal. La fourmi n'est pas prêteuse ; c'est là son moindre défaut. Que faisiez-vous au temps chaud ? dit-elle à cette emprunteuse. Nuit et jour à tout venant je chantais, ne vous déplaise. Vous chantiez ? j'en suis fort aise : Et bien ! dansez maintenant.
Le Lièvre et la Tortue Rien ne sert de courir ; il faut partir à point. Le lièvre et la tortue en sont un témoignage. Gageons, dit celle-ci, que vous n'atteindrez point si tôt que moi ce but. Si tôt ? Êtes-vous sage ? repartit l'animal léger. Ma commère, il vous faut purger avec quatre grains d'ellébore. Sage ou non, je parie encore. Ainsi fut fait : et de tous deux on mit près du but les enjeux. Savoir quoi, ce n'est pas l'affaire ; ni de quel juge l'on convint. Notre lièvre n'avait que quatre pas à faire ; j'entends de ceux qu'il fait lorsque prêt d'être atteint il s'éloigne des chiens, les renvoie aux calendes, et leur fait arpenter les landes. Ayant, dis-je, du temps de reste pour brouter, pour dormir, et pour écouter d'où vient le vent, il laisse la tortue aller son train de sénateur. Elle part, elle s'évertue ; elle se hâte avec lenteur.
Lui cependant méprise une telle victoire ; tient la gageure à peu de gloire ; croit qu'il y va de son honneur de partir tard. Il broute, il se repose, il s'amuse à toute autre chose qu'à la gageure. À la fin, quand il vit que l'autre touchait presque au bout de la carrière, il partit comme un trait ; mais les élans qu'il fit furent vains : la tortue arriva la première. Eh bien, lui cria-t-elle, avais-je pas raison ? De quoi vous sert votre vitesse ? Moi l'emporter ! et que serait-ce si vous portiez une maison ?
La Laitière et le pot au lait Perrette sur sa tête ayant un pot au lait bien posé sur un coussinet, prétendait arriver sans encombre à la ville. Légère et court vêtue elle allait à grands pas ; ayant mis ce jour-là, pour être plus agile, cotillon simple, et souliers plats. Notre laitière ainsi troussée comptait déjà dans sa pensée tout le prix de son lait, en employait l'argent, achetait un cent d'oeufs, faisait triple couvée ; la chose allait à bien par son soin diligent. Il m'est, disait-elle, facile, d'élever des poulets autour de ma maison : le renard sera bien habile, s'il ne m'en laisse assez pour avoir un cochon. le porc à s'engraisser coûtera peu de son ; il était quand je l'eus de grosseur raisonnable : j'aurai le revendant de l'argent bel et bon. Et qui m'empêchera de mettre en notre étable, vu le prix dont il est, une vache et son veau, que je verrai sauter au milieu du troupeau ?
Perrette là-dessus saute aussi, transportée. Le lait tombe ; adieu veau, vache, cochon, couvée ; la dame de ces biens, quittant d'un oeil marri sa fortune ainsi répandue, va s'excuser à son mari en grand danger d'être battue. Le récit en farce en fut fait ; on l'appela le pot au lait. Quel esprit ne bat la campagne ? Qui ne fait châteaux en espagne ? Picrochole, Pyrrhus, la laitière, enfin tous, autant les sages que les fous ? Chacun songe en veillant, il n'est rien de plus doux : une flatteuse erreur emporte alors nos âmes : tout le bien du monde est à nous, tous les honneurs, toutes les femmes. Quand je suis seul, je fais au plus brave un défi ; je m'écarte, je vais détrôner le sophi ; on m'élit roi, mon peuple m'aime ; les diadèmes vont sur ma tête pleuvant : quelque accident fait-il que je rentre en moi-même ; je suis gros jean comme devant.
Le Loup et l’Agneau La raison du plus fort est toujours la meilleure : nous l'allons montrer tout à l'heure. Un agneau se désaltérait dans le courant d'une onde pure. Un loup survient à jeun, qui cherchait aventure, et que la faim en ces lieux attirait. Qui te rend si hardi de troubler mon breuvage ? dit cet animal plein de rage : tu seras châtié de ta témérité. Sire, répond l'agneau, que votre majesté ne se mette pas en colère ; mais plutôt qu'elle considère que je me vas désaltérant dans le courant, plus de vingt pas au-dessous d'elle ; et que par conséquent, en aucune façon, je ne puis troubler sa boisson.
Tu la troubles, reprit cette bête cruelle, et je sais que de moi tu médis l'an passé. Comment l'aurais-je fait si je n'étais pas né ? Reprit l'agneau ; je tette encore ma mère. Si ce n'est toi, c'est donc ton frère. Je n'en ai point. C'est donc quelqu'un des tiens : car vous ne m'épargnez guère, vous, vos bergers et vos chiens. On me l'a dit : il faut que je me venge. Là-dessus, au fond des forêts le loup l'emporte et puis le mange, sans autre forme de procès.
La Grenouille qui se veut faire aussi grosse que le Boeuf Une grenouille vit un bœuf qui lui sembla de belle taille. Elle qui n'était pas grosse en tout comme un œuf, envieuse s'étend, et s'enfle, et se travaille pour égaler l'animal en grosseur, disant : regardez bien, ma sœur ; Est-ce assez ? dites-moi ; n'y suis-je point encore ? Nenni. M'y voici donc ? Point du tout. M'y voilà ? vous n'en approchez point. la chétive pécore s'enfla si bien qu'elle creva. Le monde est plein de gens qui ne sont pas plus sages : tout bourgeois veut bâtir comme les grands seigneurs, tout petit prince a des ambassadeurs, tout marquis veut avoir des pages.