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Tu me prends en photo

Tu me prends en photo

6-8 ans - 18 pages, 914 mots | 9 minutes de lecture | © Les 400 coups, 2012, pour la 1ère édition - tous droits réservés


Tu me prends en photo

Tu me prends en photo

"Tu me prends en photo" est dédié, comme on peut le lire sur la page de garde, « Aux enfants dont on prend la photo quand la guerre leur a déjà tout pris ; aux photographes sans lesquels le reste du monde ignorerait leur existence. »

Tout est là du rapport entre le photographe et son sujet.

Alors que le sujet a tout perdu et que le photographe s'avère impuissant à compenser la moindre perte.

Le photographe n'a rien d'autre à offrir qu'un témoignage de la dévastation, comme un appel lancé à la cantonade au reste du monde.

"Tu me prends en photo" vous est proposé à la lecture version illustrée, ou à écouter en version audio racontée par des conteurs et conteuses. En bonus, grâce à notre module de lecture, nous vous proposons pour cette histoire comme pour l’ensemble des contes et histoires une aide à la lecture ainsi que des outils pour une version adaptée aux enfants dyslexiques.
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Raconté par Eloïse

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Extrait du livre Tu me prends en photo

Tu me prends en photo De Marie-Francine Hébert et Jean-Luc Trudel Aux éditions Les 400 coups


Tu me prends en photo
Tu me prends en photo. Pour quoi donc… L’œil de ton appareil braqué sur moi, tu attires mon attention : hé l’enfant, regarde ici ! Tu portes un jean tout neuf, un blouson chaud, et des chaussures aux pieds. Tu essaies d’engager la conversation. Non, le chat ne m’a pas mangé la langue. Pas le chat !
Tu me prends en photo. Pour quoi donc… Tu poses des questions dans une langue étrangère. Faciles à deviner, tout le monde pose les mêmes. Je ne réponds pas, mais je t’ai à l’œil. Mon nom ? Je l’ai oublié à la maison. Mon âge ? Je l’ai perdu en chemin. Te faire un sourire ? Tu veux rire ! Non, la longue marche ne m’a pas desséché la langue. Pas la longue marche !
Tu me prends en photo, Pour quoi donc… Oui, le bébé que je tiens dans mes bras est un peu lourd pour moi. Comment il s’appelle ? Je n’en sais rien. Ce n’est pas mon petit frère. Ni ma petite sœur. Ce n’est personne. Je l’ai trouvé dans le fossé à côté de ses parents tombés morts. Non, les soldats ne m’ont pas coupé la langue. Pas les soldats !