Extrait du livre Zoum chat de traîneau
Zoum, chat de traîneau de Didier Jean et Zad aux éditions Utopique Lu par Gérard Bertin
Zoum chat de traîneau
Ils sont trois autour d'une cheminée où brûle un bon feu : Zoum, le grand-père majestueux et ses petits enfants, Zic et Zac, deux chatons vifs et malicieux. La lumière chaude qui les enveloppe est propice aux souvenirs. C'est Zoum qui parle... - C'était l'hiver, il y a bien longtemps, oh, vous n'étiez même pas nés les enfants. J'étais jeune, fougueux et plein de projets. J'avais un rêve, le plus beaux des rêves... Devenir chat de traîneau.
- Mais Pépé Zoum, ça n'existe pas les chats de traîneau ! - De mon temps, ça existait mon petit Zac. Les chats n'étaient pas encore ces carpettes ronronnantes et frileuses qui ne quittent jamais le coin du feu. De mon temps, il fallait chasser pour se nourrir, et un mauvais chasseur restait le ventre vide... Maintenant, notre race se contente de vulgaires croquettes sans saveur, arrosées de lait écrémé. - Moi j'aime bien les croquettes, surtout celles au poisson. -Mais mon petit Zic, c'est parce que tu n'as jamais dégusté de l'ours fraîchement tué ! - Quoi ! Tu as chassé l'ours ? S'écrient les deux chatons. - Eh oui ! Eh oui, les enfants, mais... C'est toute une histoire... - Raconte, raconte-nous Pépé Zoum !
Le vieux chat se cale bien confortablement sur son coussin. C'est un vrai conteur, ce Pépé Zoum, il ménage le suspens. - En ce temps là, le vieil Awa, que vous connaissez bien, était un jeune chien plein d'allant. Lui et moi étions des amis inséparables. Il allait bientôt entreprendre sa première traversée du Grand Nord... Lui allait voyager, vivre des aventures ; lui serait chien de traineau ; et moi dans tout ça ? Moi j'allais devenir le « chacha » à sa mémère. Rester seul à la maison, abandonné ? Pas question ! Je refusai ce rôle et décidai d'accompagner Awa.
Un matin, la neige tomba et durant deux semaines, ce fut la danse des flocons. De jour en jour, l'agitation grandissait autour de la maison, créant une rumeur particulière qui signifiait qu'un voyage était proche. Les chiens étaient surexcités. Vous savez comment ils sont : bavards, courant dans tous les sens… Et maladroits !