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Paris paradis (quatrième partie)

Paris paradis (quatrième partie)

9-12 ans - 20 pages, 2563 mots | 20 minutes de lecture | © Utopique, 2019, pour la 1ère édition - tous droits réservés


Paris paradis (quatrième partie)

9-12 ans - 20 minutes

Paris paradis (quatrième partie)

Dans la quatrième et dernière partie de cette saga, notre héros est enfermé en centre de rétention, comme un vrai criminel. Dans cette prison qui ne dit pas son nom, Moussa s’évade par la pensée. Les journées sont longues au C.R.A. Et Chloé lui manque...

Voici le dernier tome de ce qui restera un album illustré exemplaire sur l’immigration et la clandestinité imposée par le dogme des frontières qui sont aussi des frontières entre riches et pauvres, entre aspiration à la liberté de vivre et réalité des enclos mentaux où s’étiolent l’humanité. Lisez jeunesse

"Paris paradis (quatrième partie)" vous est proposé à la lecture version illustrée, ou à écouter en version audio racontée par des conteurs et conteuses. En bonus, grâce à notre module de lecture, nous vous proposons pour cette histoire comme pour l’ensemble des contes et histoires une aide à la lecture ainsi que des outils pour une version adaptée aux enfants dyslexiques.
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Raconté par Lynda

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Extrait du livre Paris paradis (quatrième partie)

Paris-Paradis (quatrième partie) de Didier Jean, ZAD et Bénédicte Nemo aux éditions Utopique


Résumé des épisodes précédents : Moussa rêve de goûter au sirop de ParisParadis. Il suit le chemin des mirages et traverse la mer sur un bateau qui ne demande qu'à chavirer. Surmontant bien des obstacles, il débarque enfin à Paris, avec l'aide de Chloé, une jeune Toulousaine dont il tombe amoureux. Moussa cache mal sa déception lorsqu'il réalise qu'en France ses fiers cousins vivent misérablement. Pourtant, fidèle à la parole donnée, il envoie chaque mois de l'argent à Saka-Mama, sa mère, grâce à son travail sur des chantiers. Le jeune sans-papiers a même des projets d'avenir avec Chloé, lorsqu'un jour il est arrêté...
Le sirop de Paris-Paradis prend un goût amer lorsque Moussa se retrouve au commissariat. On lui demande ses papiers, mais le fils de Saka-Mama n'en a pas. On l'interroge sur sa nationalité, mais Moussa se tait. Il sait qu'il ne faut pas révéler d'où il vient, sous peine d'être aussitôt expulsé. Ne dit-on pas que le silence est un ami qui ne trahit jamais ? Malgré sa prudence, le jeune homme est placé en garde à vue comme un vrai criminel.
À l'étroit dans une cellule avec cinq autres prisonniers, Moussa se referme comme une huître. Le jeune homme va où ses pensées l'emportent. Il songe douloureusement à Chloé, qui lui manque. Quand pourra-t-il à nouveau lui parler, la serrer dans ses bras ? L'attente est plus dure à supporter que la brûlure du feu. Des heures durant, il plonge dans sa mémoire et se souvient d'une lettre de sa mère, lui rappelant qu'elle n'a jamais souhaité son départ...
« ... Voilà pourquoi, lui écrivait-elle, l'argent que tu m'envoies, mon fils, je ne le garde pas pour moi. Je le distribue aux plus démunis. Comme Rokia, seule avec ses trois petits, depuis qu'elle a perdu son mari ; ou encore le vieux Sumaï, qui ne peut plus travailler depuis qu'il s'est blessé... Tous te remercient. »
Comme bien d'autres avant lui, Moussa est transféré dans un centre de rétention. On lui rend ses clefs, son argent, sa ceinture, et même son téléphone. ­ Parce qu'il n'a pas de caméra, lui explique l'homme en uniforme. Le jeune sans-papiers pénètre dans la cour grillagée de l'établissement, où il s'étonne de trouver une balançoire, un toboggan et un animal à bascule. « Mais que font des enfants dans cette prison qui ne dit pas son nom ?! » s'interroge-t-il.
On conduit le jeune retenu vers une petite pièce qu'il partagera avec Jalil, un Marocain, bien silencieux. Moussa, lui, a besoin de parler pour soulager son ventre rongé par la peur. Aussitôt, il appelle Chloé. Il lui raconte, d'une voix agitée, qu'il craint d'être expulsé avant même de la revoir. ­ Le soleil se couche, mais le malheur ne se couche pas, conclut-il, résigné. Aussitôt, la jeune femme décide de prendre le premier train pour Paris.