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C'était écrit comme ça

C'était écrit comme ça

9-12 ans - 20 pages, 1406 mots | 12 minutes de lecture | © Utopique, 2010, pour la 1ère édition - tous droits réservés


C'était écrit comme ça

9-12 ans - 12 minutes

C'était écrit comme ça

La journée aurait dû commencer très simplement. Les volets se seraient ouverts. On aurait humé l’air, du haut des balcons. On aurait enfilé les jupes et les caleçons... préparé la chicorée. On se serait disputé, ou embrassé. Mais le 9 juin 1944, un compte à rebours avait débuté quelque part...

Cet album fait partie des listes de référence de l'Éducation Nationale (2018) pour le cycle 3.

"C'était écrit comme ça" vous est proposé à la lecture version illustrée, ou à écouter en version audio racontée par des conteurs et conteuses. En bonus, grâce à notre module de lecture, nous vous proposons pour cette histoire comme pour l’ensemble des contes et histoires une aide à la lecture ainsi que des outils pour une version adaptée aux enfants dyslexiques.
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Raconté par Jade

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Extrait du livre C'était écrit comme ça

C'était écrit comme ça de Didier Jean & ZAD Utopique éditions


C'était écrit comme ça
La journée aurait dû commencer très simplement. Les volets se seraient ouverts. On aurait humé l’air, du haut des balcons. On aurait enfilé les jupes et les caleçons... préparé la chicorée. On se serait disputés, ou embrassés. Mais le 9 juin 1944, un compte à rebours avait débuté quelque part.
La veille au soir, Marcel devait retrouver Gaby, cette fille de Chameyrat qu’il avait connue au bal clandestin. Cette nuit-là, ils auraient dû s’allonger au milieu des foins fraîchement coupés et s’enlacer. Ils auraient fait l’amour pour la première fois, et c’est ainsi qu’ils seraient devenus mes parents. Le 9 juin 1944, j’avais rendez-vous avec la vie. C’était écrit comme ça.
Mais dans la nuit, lorsque Marcel est parti à vélo pour rejoindre sa belle, un des pneus de sa bicyclette a crevé et, à regret, il a dû faire demi-tour pour rejoindre la maison de ses parents à pied. La tête en feu, le corps en émoi, il a eu du mal à trouver le sommeil. À l’aube, il a entendu les voitures freiner et les portières claquer un peu plus bas dans la rue. C’était le 9 juin 1944.
Marcel et Gaby auraient dû se marier le premier samedi de septembre. La noce aurait été belle, malgré la guerre et son cortège de tristesse, d’inquiétude. On aurait même fait venir le Ricou et son accordéon. Et on aurait dansé une bonne partie de la nuit dans la grange du vieux Pierre. C’était écrit comme ça.
Au lieu de ça, dans le silence de ce petit matin, mon père a perçu le son des bottes racler le bois des marches de l’escalier. Il a sursauté lorsqu’on a frappé à la porte. Il était encore au lit quand les soldats ont fait irruption dans la maison.