Extrait du livre Mon secret rit tout le temps
Il attend souvent des heures sur son petit banc. Je le vois depuis la fenêtre de la classe. Je lui trouve un air triste. J’observe son petit manège. Il reste là, longtemps, il parle aux oiseaux, aux arbres et aux nuages. Et puis des fois aux poubelles. J’ai décidé de l’appeler Marcello. Va savoir pourquoi.
Ma mère dit que c’est un original, qu’il fait même un peu peur, quand on regarde bien. Moi, je crois que cette fois elle se trompe : d’ailleurs demain, j’irai m’asseoir près de lui après l’école. On verra qui a raison.
Je repense à ce que maman a dit : « Tu ne t’approches pas de lui, tu as compris ? » et puis je l’oublie tout de suite. Je fais des grands pas vers Marcello, en souriant. Je dis : « Bonjour Monsieur Marcello. Je viens de la fenêtre, là-haut. J’ai décidé de rester un peu là, avec vous. Vous voulez qu’on parle ou qu’on pense en silence ? J’aime bien aussi, moi, le silence. » « On dirait pas. » Voilà ce que me répond Marcello. Alors, je me tais.