Extrait du livre Hier chenilles, aujourd’hui papillons !
Hier chenilles, aujourd’hui papillons ! d'Éric Mathivet et Émilie Vanvolsem Aux éditions du Ricochet
Hier chenilles, aujourd’hui papillons !
Jolis papillons virevoltants, vous n’êtes après tout que des insectes. Vos six pattes sont articulées comme celles des mouches et votre tête est garnie de deux antennes, comme celle d’une fourmi. Mais ni les mouches, ni les fourmis, ni les autres insectes n’ont d’aussi belles ailes ! Si colorées, si artistiques ! Si vigoureuses ! D’aspect fragile, elles sont assez solides pour voyager sur des centaines ou des milliers de kilomètres.
Quand un papillon volette au jardin, on le repère de loin. Ses quatre grandes ailes deviennent pourtant discrètes dès qu’il se pose. Refermées, face contre face, on découvre leur verso beaucoup moins vif. Ni vu, ni connu ! Certaines ressemblent tant à des feuilles qu’elles camouflent leur propriétaire dans la végétation environnante. Une sorte de poudre colore les ailes. Il s’agit d’écailles microscopiques que la lumière peut rendre changeantes. Celles du grand mars sont marron à l’ombre mais violettes et brillantes au soleil.
Bien avant de pouvoir déployer leurs ailes, les papillons ont eu une première vie sous la forme de chenilles. Très voraces, elles grignotent à longueur de journée, mais attention ! Elles ne digèrent pas n’importe quelle plante, il faut donc que la ponte ait été posée sur le feuillage adapté. Certaines sont lisses comme la peau d’un bébé et d’autres plus poilues qu’un vieux singe. Poils à piquer et à gratter pour se défendre des prédateurs. Certaines jouent la discrétion pour se cacher, d’autres exhibent de vives couleurs pour signaler, à qui veut les manger, que leur chair est empoisonnée. Et il y a les chenilles masquées… Sur leurs têtes : des dessins les font passer pour des animaux plus gros et plus méchants qu’elles !
Une chenille naît minuscule, mais grossit… grossit. Jusqu’à multiplier son poids par mille ! Sa peau devient trop petite et elle doit s’en débarrasser pour en fabriquer une plus confortable. Elle mue ! Cela arrive quatre ou cinq fois en quelques semaines. Lorsqu’elle est suffisamment grande pour se métamorphoser en papillon, elle tisse une coque dans laquelle elle s’enferme. C’est une chrysalide ! Des ailes apparaissent sur son dos, des pattes lui poussent… Après quelques jours, le cocon craque. Le papillon qui en sort doit attendre que ses ailes se déplient et sèchent pour débuter sa nouvelle vie.