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Hôtel Bordemer Tome 6 : Vive la Gym

Hôtel Bordemer Tome 6 : Vive la Gym

9-12 ans - 40 pages, 10976 mots | 1 heure 20 minutes de lecture | © Fanny Joly Numérik, pour la 1ère édition - tous droits réservés


Hôtel Bordemer Tome 6 : Vive la Gym

9-12 ans - 1 heure 20 minutes

Hôtel Bordemer Tome 6 : Vive la Gym

À l'hôtel Bordemer, l'heure est grave ! Les clients s'en vont de plus en plus tôt à la fin de la saison et M. Bordemer, le patron, ne sait pas très bien par quel moyen les retenir. Moi Rosy, comme je suis super-forte en gym, j'ai proposé qu'on organise des cours, un petit plus qui ferait toute la différence... Mais j'étais loin de me douter à quel point il allait y avoir du sport dans notre petit hôtel !

"Hôtel Bordemer Tome 6 : Vive la Gym" vous est proposé à la lecture version illustrée, ou à écouter en version audio racontée par des conteurs et conteuses. En bonus, grâce à notre module de lecture, nous vous proposons pour cette histoire comme pour l’ensemble des contes et histoires une aide à la lecture ainsi que des outils pour une version adaptée aux enfants dyslexiques.
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Extrait du livre Hôtel Bordemer Tome 6 : Vive la Gym

Hotel Bordemer Tome 6 : Vive la Gym ! de Fanny Joly Fanny Joly éditions


Vive la gym !
C'est ELLE qui raconte l'histoire.
Chapitre 1 Fin de saison « Allez, Georges-Albert T'as vu le beau temps qu'il fait ? - Mmmhhh... - Sors de ta chambre à la fin ! Et si j'organisais un concours de saut en longueur ? rien que pour nous deux, qu'est-ce que tu en dis ? - Attends, Rosy... - "Attends Rosy", ça fait au moins dix fois que tu me dis : "attends Rosy"... Je te signale qu'on est le 21 août et que la rentrée, c'est le 5 septembre. Ça veut dire qu'il ne nous reste plus que... euh... » En me sentant hésiter, Georges­Albert s'est enfin décidé à décoller le nez de sa table de travail. « Treize jours de vacances, Rosy ! Je vois que tu es toujours aussi douée en calcul mental... » C'est tout lui, ça ! Je m'épuise à lui proposer mille idées pour s'amuser dehors, il fait comme s'il était sourd. Alors que, si j'essaie de faire une soustraction, il me coupe la parole pour me donner le résultat ! Pas étonnant qu'il soit premier en maths. Et pas seulement en maths, d'ailleurs. Georges-Albert est premier en tout, sauf en gym. Exactement le contraire de moi. Mais au fait, est-ce qu'on se connaît ? Je m'appelle Ros y Lengrais. Je suis la petite-fille du jardinier de l'hôtel Bordemer. Georges-Albert, mon copain, est le fils du patron. Enfin, mon copain : ça dépend des jours ! Parce que le jour dont je vous parle, on n'était pas tellement copains... Ce matin-là, j'avais eu le temps de faire le tour du jardin de l'hôtel en saut à la corde, le temps de m' entraî­ner à grimper aux espaliers la tête en bas (dans la cabane où j'habite, au fond du jardin, Péjo, mon grand­père, m'a installé une corde à nœuds dans ma, chambre et des espaliers), le temps de me chronométrer au moins dix fois dans la descente de l'escalier qui mène à la plage, de m'apercevoir que la trotteuse de ma montre était bloquée, de chercher Péjo partout (le jardin
est grand...) pour lui demander de m'acheter une nouvelle montre, de l'écouter m'expliquer de long en large qu'une montre ça sert à être à l'heure à l'école et que pour ça il n'y a pas besoin de trotteuse. Comme si être à l'heure à l'école était plus important que d'améliorer mon record de des­cente d'escalier... Et, pendant tout ce temps-là, Georges-Albert était resté enfermé à faire des calculs dans sa chambre ! Et il y était toujours. Et moi j'étais en face de lui, à me demander combien de temps ça allait encore durer... « Plus que treize jours de vacances, tu te rends compte, Georges-Albert ? Il faut en profiter ! C'est maintenant ou jamais ! - Mmmhhh... » Il continuait à pianoter sur sa mau­dite calculatrice. Je regardais ses éta­gères de livres, sa collection de lampes de poche, ses chaussures bien rangées sous la grande armoire de bois clair. On entendait, au loin, sur la plage, le bruit des vagues, les gens qui crient et qui rient, les ballons qui rebondissent. À l'hôtel Bordemer, les chambres avec vue sont réservées aux clients. De celle de Georges-Albert, on ne voit pas la mer. Mais on l'ima­gine, c'est presque pire. C'est com­me... Je ne sais pas, moi... respirer le parfum d'une glace chewing-gum-­banane sans pouvoir y goûter ! « Georges-Albert, il va être midi et tu n'as rien fait, viens au moins te baigner... - Rien fait ? Je suis en train de vérifier les statistiques de mon père : le remplissage de l'hôtel... Je ne sais pas si tu es au courant, mais c'est notre avenir qui est en jeu ! - Notre avenir !? Qu'est-ce que tu racontes ? » Il s'est levé pour me montrer le classeur sur lequel il travaillait. Des feuilles et des feuilles couvertes de chiffres, de colonnes, de tableaux, de graphiques... « Parfaitement ! Regarde, ici, tu vois, par exemple : il y a sept ans, le pourcentage de remplissage un 21 août était de 93 %... Alors que cette année, il est d'à peine 65 %...
- Et alors? - Et alors !? Ça veut dire que sur 100 chambres, 93 étaient occupées... - 100 chambres ? Mais il n'y a jamais eu 100 chambres à l'hôtel Bordemer ! - Rosy ! Tu as déjà entendu parler des pourcentages, des statistiques ? a soupiré, Georges-Albert. On calcule tout sur la base 100 pour pouvoir comparer les données, c'est le B.A­BA, voyons... - Ça va, arrête de frimer. On le sait, que t'es deux classes au-dessus de moi ! (Georges-Albert et moi, on a le même âge, mais il a un an d'avan­ce et moi un an de retard...). J'ai jamais entendu parler de tes stastistoques, là, et je m'en passe très bien... » Georges-Albert est allé chercher son livre de maths sur une étagère et il me l'a tendu. « Tu t'en passes peut-être, mais pas pour longtemps... Je peux te dire que Mme Froquet, en CM2, elle ne plai­sante pas avec les statistiques. (Georges-Albert adore me faire peur avec les maîtres qu'il a eus et que je ne connais pas encore...). Tu ferais mieux de prendre de l'avance. Je te prête mon livre, si tu veux. C'est au chapitre vingt-sept... » J'ai repoussé sa main aussi vite que s'il me tendait une grenade prête à exploser. « Tu te payes ma tête ? Tu crois que je vais gâcher le peu de vacances qui reste avec des horreurs pareilles ? » Georges-Albert a rangé son livre d'un petit air menaçant. « O.K... Comme tu voudras... » On en était là de notre discussion quand M. Bordemer est entré dans la chambre, en s'épongeant le front avec un mouchoir. Il avait sa tête des mau­vais Jours. « Alors, fiston, tu as vérifié ? Qu'est-ce que ça donne ? - Eh bien, tes calculs sont exacts, papa ! Le taux de remplissage baisse effectivement. Chaque année, en fin de saison, il y a environ 4,32 % de clients de moins que l'année d'avant.» M. Bordemer s'est mis à tortiller sa moustache entre ses doigts. Quand il fait ça, c'est que quelque
chose le contrarie vraiment. Un peu comme Georges-Albert quand il se gratte les sourcils. « 4,32 % ! Aïe aïe aïe... C'est pire que ce que je craignais. Il faut abso­lument qu'on trouve une idée pour garder nos clients en fin de saison... - Ou pour en faire venir de nou­veaux..., a murmuré Georges-Albert. - Absolument, fiston ! - Une idée... Ou plusieurs idées… » a continué Georges-Albert. M. Bordemer a regardé son fils d'un air étonné. « Mais oui, tu as raison ! Tiens, d'ailleurs, ça me fait penser à quelque chose. J'ai vu un reportage sur les entreprises américaines (M. Bordemer adore les Américains) : quand ils ont un problème, ils organisent une réunion avec tous les employés et chacun propose des solutions... Ils appellent ça... attends que je me sou­vienne… - Un "brain-storming" ! Ça veut dire "tempête de cerveaux" l'a coupé Georges-Albert. - Absolument ! Bravo, Joja, c'est ce nom-là ! s’est écrié son père, impressionné. Dans quelques années, je t'enverrai étudier là-bas, aux États-­Unis ! En attendant, j'ai bien envie d'en organiser un, un petit... comment déjà ? - "Brain-storming", papa ! - Voilà c'est ça ! Qu'est-ce que tu en penses ? - C'est une excellente idée ! "a déclaré Georges-Albert comme s'il était déjà diplômé par les Américains... M. Bordemer est parti sans me demander mon avis. Je ne sais même pas s'il s'est aperçu que j'étais là. Ça ne m'a pas étonnée. Il ne fait jamais · très attention à moi. Sauf pour me gronder quand je fais quelque chose qui ne lui plaît pas, c'est-à-dire souvent.
Chapitre 2 Tempête de cerveaux Cinq minutes plus tard, alors que Georges-Albert s'était enfin décidé à sortir son maillot de bain pour venir se baigner, on a entendu la voix de M. Bordemer crier depuis le couloir du rez-de-chaussée. On est vite allés voir. Guitte, la femme de chambre, était en train de passer l'aspirateur et M. Bordemer en train d'essayer de lui parler. Elle est chouette, Guitte. Je l'aime vrai­ment bien. Sa passion, dans la vie, c'est de tomber amoureuse, d'écou­ter des chansons (d'amour) et de danser (avec ses amoureux). À part ça, elle fait le ménage à l'hôtel. Comme elle n'avait pas l'air de comprendre ce qu'il lui criait, le patron a fini par débrancher l'aspi­rateur. Le moteur s'est tu. Mais aussitôt, Bébé-Lu, le fils de Guitte, qui était à cheval dessus (sur l'aspi­rateur, bien sûr) a pris le relais. Il s'est mis à grogner en direction de M. Bordemer. « Nan ! Pas touche napiteur, toi ! » Guitte a fait les gros yeux à son bébé : " Tais-toi Ludwig ! Excusez-moi monsieur Bordemer, j'ai pas entendu ce que vous disiez... - Pour commencer, je vous disais d'éteindre l'aspirateur, Guitte ! Ça paraît pourtant évident : quand je vous parle, vous éteignez ! Donc, je répète : j'organise ce soir un "brain-storming", dans mon... » Guitte a plissé le nez. « Un quoi? - Un "brain-storming", a répété M. Bordemer en forçant sur l'accent anglais. C'est une réunion de travail pour chercher des... - Mais c'est à quelle heure, votre... brin de machin, là ? - "Brain-storming" ! a corrigé le patron. À vingt et une heures. Dans mon bureau. » Guitte a mis les mains sur ses hanches, l'air catastrophé.