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La petite reine de l'échiquier

La petite reine de l'échiquier

6-8 ans - 24 pages, 1617 mots | 14 minutes de lecture | © Kilowatt, 2023, pour la 1ère édition - tous droits réservés


La petite reine de l'échiquier

6-8 ans - 14 minutes

La petite reine de l'échiquier

La mère d'Ally, partie travailler quelques temps à Paris, lui manque beaucoup. Heureusement, elle rend visite à ses grands-parents tous les week-ends, jusqu'au jour où elle découvre un trésor dans leur jardin : une pièce d'échec !

Son grand-père, ravi de retrouver une adversaire, lui apprend toutes les règles de base. Ally se prend de passion pour ce jeu si exigeant, ses techniques, ses stratégies... Alors qu'elle commence à se rêver championne d'échecs, l'incroyable se produit : le grand maître de tous les temps, Garry Kasparov, accepte le défi lancé par l'entreprise International Business Machines (IBM). Il affronte le super-ordinateur Deep Blue en février 1996, et le bat à l'issue de 6 manches jouées.

Cette prouesse remet en avant le travail des chercheurs dans le domaine de l'intelligence artificielle.

6 pages documentaires pour en apprendre plus sur l'histoire des échecs et de l'intelligence artificielle, viennent compléter cet album.

« Un jour ailleurs », des histoires pour découvrir un évènement marquant du XXe siècle à hauteur d'enfant, et aborder l'Histoire en toute simplicité.

"La petite reine de l'échiquier" vous est proposé à la lecture version illustrée, ou à écouter en version audio racontée par des conteurs et conteuses. En bonus, grâce à notre module de lecture, nous vous proposons pour cette histoire comme pour l’ensemble des contes et histoires une aide à la lecture ainsi que des outils pour une version adaptée aux enfants dyslexiques.
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Extrait du livre La petite reine de l'échiquier

La petite reine de l'échiquier - 1996, Kasparov vs deep blue de Isabelle Collioud-Marichallot et Laura Giraud aux éditions Kilowatt


La petite reine de l'échiquier
Le paysage défile derrière la vitre. Papa conduit. Nous allons passer le week-end chez mes grands-parents à Easton, comme souvent quand maman part à l’étranger pour plusieurs semaines. Cette fois, elle est à Paris où le musée du Louvre lui a demandé de restaurer un tableau de grande valeur. La voiture s’arrête juste devant la maison et mamie Beth vient ouvrir ma portière. – Coucou ma coccinelle ! s’exclame-t-elle. Je me jette dans ses bras, puis je cours vers papi Clayton avant de me précipiter à l’intérieur. Comme toujours, ça sent bon les cookies au beurre de cacahuète.
Je pose mon sac dans ma chambre et ressors aussitôt dans le jardin, tandis que papi installe des verres sur la table de la véranda. Je connais chaque arbre, chaque buisson, chaque cachette de cet écrin de verdure. Soudain, quelque chose scintille au sol. Je me précipite, creuse et découvre une figurine avec une tête de cheval !
Hennissante, je trotte jusqu’à mamie. – Oooh ! s’écrie-t-elle. Clayton, regarde ce qu’Ally a déniché ! Papi jette un œil. – Tu n’es pas heureux de revoir ce cavalier égaré depuis… des années ? s’étonne mamie. – Si, si ! répond-il. C’est juste que… – Ça lui rappelle les parties avec Terence, intervient papa. – Oui, reprend papi, Terence, mon seul partenaire aux échecs, est parti se faire dorer la pilule à Hawaï quand sa retraite a sonné. Quel lâcheur ! – C’est quoi les échecs ? je demande. – Un jeu. D’ailleurs, je vais tout de suite le chercher dans le grenier ! dit papi, ravi.
Il revient avec une grande boîte en carton et la pose délicatement sur la table. – Wow ! Il y a plein de pièces différentes, je m’émerveille. – Pas simple, les échecs ! ajoute papa. Il faut beaucoup de concentration et de mémoire. – Elle jugera elle-même ! tranche papi. Puis il dispose les pièces sur l’échiquier tout en m’expliquant les déplacements : les pions ne peuvent qu’avancer et d’une seule case à la fois, la tour avance et recule en lignes droites, le fou, en diagonale. Le cavalier fait des L et le roi fait comme il veut, mais d’une case seulement. Enfin, la reine a tous les droits, en ligne, en diagonale, d’une ou plusieurs cases. Cette pièce me plaît déjà ! – On tente une partie ? me demande papi en se frottant les mains de plaisir. Nous jouons. Enfin, j’essaie… Papi prend beaucoup de mes pièces. Une heure plus tard, j’abandonne, le cerveau en ébullition. Mais le soir dans mon lit, le cavalier et la reine hantent encore mon esprit.
Le lendemain matin, je raconte mes rêves de diagonales et de comptages de cases. Mon grand-père éclate de rire. – Tu vas vouloir rejouer ? sourit papa. – Sûr ! C’est intéressant, le danger qui vient de tous les côtés, prendre les pièces de l’autre ! – Tu vois que ça lui plaît ! claironne papi. Mais d’abord, on passe à table ! Il faut dire que mamie, c’est la reine du brunch et du carrot cake ! Je me régale comme d’habitude, mais, impatiente de reprendre les échecs, j’engloutis mes pancakes et mes œufs beaucoup trop vite. Papi met fin à la première partie en me lançant : « Échec et mat ! » – En clair, j’ai perdu ? – Tu as surtout appris, c’est pas mal pour un début !
L’après-midi, je retrouve mon perchoir en grignotant mes cookies préférés pendant que papa prépare nos affaires pour le retour. Il doit certainement négocier avec mamie, qui veut toujours remplir notre frigidaire.