Extrait du livre Marion en fait un Max !
Marion en fait un Max ! Fanny Joly et Catel
Chapitre 1 Pépita A... À moi ? C’est vraiment à moi que ça arrive ? M... Moi Marion Girardon ? Je le crois pas ! O... Oh là là là là là là ! U... Une «moucheronne» de 151 cm (selon mon Charles de frère). R... Régulièrement impliquée dans mille et une catastrophes. E... Éternellement à rêver d’un Félix qui ne rêve pas de moi. U... Un autre Amour entrerait dans ma vie ? S... Sérieux de chez Sérieux ? E... Eh ben ça alors, ce serait un scoop ! Ce ne «serait» pas. C’EST un scoop. Je SUIS AMOUREUSE.
À la verticale, à l’horizontale, c’est sûr, c’est clair, pas d’erreur. En anglais : I’m in love (si c’est pour dire ça, I looove l’angliche). Une preuve ? Mon cerveau en ébullition vient d’inventer, paf, d’un seul coup, le poème ci-dessus, que ma main a écrit comme sous la dictée. Eh oui. Au dos de l’enveloppe de mon bulletin scolaire ! Aussi lamentable soit-il (mon bulletin, pas mon poème hé ho !), peu importe, désormais je m’en fiche, je suis hors d’atteinte, je plane à dix mille mètres au-dessus des basses contrariétés bahutales (un mot que je viens d’inventer également, «collège» donne «collégial», pourquoi «bahut» ne donnerait-il pas «bahutal», hein ?). Ce poème n’est pas un poème, du reste. Le nom de la figure de style que j’ai exécutée sans préparation ni préméditation me revient soudain, un nom que j’ai noté il y a deux mois au moins dans mon classeur de français : ACROSTICHE, juste avant ALLÉGORIE dans la liste que ce raseur de Carier (notre prof de français) nous a obligés à recopier de A à Z. Si j’avais pu me douter à quoi ACROSTICHE me servirait... La vie est fantastique. Pleine de surprises et de rebondissements. Hier la pluie, aujourd’hui le beau temps... Hier, samedi 10 avril, il pleuvait des cordes, en effet, et mon humeur était raccord : grise, maussade, au ras des pâquerettes. Si Camille ne m’avait pas – je cite dans l’ordre : 1. téléphoné («Allo Marion, t’es prête, je passe te prendre ?»), 2. secouée («Comment ça : t’as pas le courage d’aller à l’anniv’ d’Arthur ? Allez hop, remue tes fesses !»), 3. relookée («C’est quoi, cette pauvre allure ? Tiens, je t’ai apporté le tee-shirt pailleté que Papa m’a acheté à Londres, mets-le vite, qu’est-ce qu’on dit à sa copine ?»), 4. brushée («T’es coiffée comme un dessous de bras ! Aboule ton sèche-cheveux que je t’arrange ça !»), ... j’aurais loupé l’anniversaire d’Arthur Cabrin. Je l’aime bien Arthur, pourtant. C’est le plus grand (178 cm) marrant de notre classe de 4e C. Et j’adore les fêtes, normalement. Mais pas quand le cafard me ronge, pas quand mon frère passe sa vie à pourrir la mienne, pas quand les vacances de Pâques s’annoncent mornes et plates comme un plongeon raté... MERCI CAMILLE et VIVE L’AMITIÉ ! En l’occurrence, la sienne était un peu interessée : une fois de plus, elle voulait AB-SO-LU-MENT me présenter sa dernière conquête, le nouvel (énième) homme de sa vie, un certain Hervé qu’elle avait réussi à faire inviter. Pour être honnête, les passions à répétition de ma copine me gavent un brin, moi dont l’unique histoire d’amour n’en fini(ssai)t pas de tourner court... Mais QUI peut résister à la pression de Camille amoureuse ? À mon avis : aucun être humain ! Alors voilà. On est parties. On est arrivées. Camille s’est jetée dans les bras de son Hervé qui
l’attendait, planté dans l’entrée de chez Arthur. Il y avait de la musique de folie et les éclairages assortis. J’ai juste eu le temps d’apercevoir le visage d’H sous les spots tournicotants (cheveux frisés et sourire qui m’a fait penser – allez savoir pourquoi – à une chèvre )... Il a hurlé quelque chose du style «b’soir» et ils sont partis, Camille et lui, bras dessus bras dessous, comme si plus rien d’autre ne comptait sur terre. Ça dansait partout dans le salon. J’ai reconnu des copains de la classe. Laura «slowait» langoureusement avec Pierre Mouillaud (elle a beau jurer qu’il n’y a rien entre eux, elle ment, ça crève les yeux...). Myriam trinquait avec un inconnu au sourire éclatant. J’ai cherché des yeux Juanito. À tous les coups il allait surgir et m’inviter à danser, re-danser, re-re-danser sans me lâcher... (Juanito est mon plus ancien copain, depuis le CP il m’aime d’amour et moi... d’amitié !). J’étais déjà résignée : une fois de plus cette soirée confirmerait mon destin : fantasmer sur un Félix hors d’atteinte et me retrouver, dans la vraie vie, collée par un Juanito chou-relou... Mais pas de Juanito en vue. Un peu déçue, un peu soulagée, je me suis approchée du buffet. Debout dans l’embrasure d’une fenêtre, un garçon à lunettes m’observait avec un sourire en coin, comme s’il me connaissait. - Vous voulez quoi ? - Pardon ? j’ai sursauté. - Quoi à boire, je veux dire ? - Euh... J’sais pas... N’importe quoi... Il a fait «am-stram-gram» au-dessus des bouteilles alignées, s’est arrêté sur le jus d’orange, en a versé un grand verre qu’il m’a tendu en rigolant. - Et voilà ! Un délicieux verre de n’importe quoi pour la p’tite demoiselle ! J’ai mis les mains derrière mon dos. - Merci, mais... non merci. J’aime pas qu’on me traite de petite... Il s’est approché de mon oreille : - D’abord je te propose qu’on se dise «tu» et ensuite je te trouve pas du tout petite, je te trouve super jolie ! Il ne riait plus. Je ne savais pas quelle tête faire. J’ai pris le verre. Qu’est-ce que c’est que cet hurluberlu ? Voilà comment ça a commencé. Après... ça a continué. On ne s’est pas quittés de la soirée. Il s’appelle Max, c’est un copain de vacances d’Arthur, Max avec un X comme FéliX... Il lui ressemble un (tout petit) peu. Grand, châtain, pas aussi beau mais LUI, au moins... s’intéresse à MOI. Max n’a rien d’un hurluberlu ou alors les hurluberlus sont les garçons que je préfère. À travers ses lunettes, il m’a regardée comme personne ne m’a jamais regardée. Il a trouvé que ma robe m’allait à merveille (je portais une jupe mais bon...). Il m’a dit des mots inédits. On a ri, on a tellement ri. Il m’a même inventé un surnom : Pépita, parce que d’après lui je suis une Pépite, – «on est
trop content quand on tombe dessus» (je le cite) – et aussi parce que je lui fais penser à un Pépito, ses biscuits préférés, mais en fille, «brune, ronde (euh... pas trop quand même j’espère) et craquante». J’adore son sourire. Ses lèvres sont très douces. Je les ai goûtées. Dans la cuisine, à la fin, on s’est embrassés... pas aussi longtemps que j’aurais voulu parce que Mme Cabrin s’est pointée mais on recommence dès que possible, JURÉ ! Le seul souci c’est que Max est en seconde au lycée (ouille) de Kermouc, dans le Finistère. Oucéça ? Je l’ignorais mais maintenant je le sais, hélas : c’est la pointe du nez de la Bretagne. Il prend le train ce dimanche matin en direction de son bout du monde. Et moi, j’embrasse mon vieux Mobilenium qui renferme son 06... Jamais un lundi ne m’a paru aussi long que le 12 avril. Quant au mardi, je n’en parle même pas. À croire que toutes les pendules se sont arrêtées d’un coup... Pourquoi, bon sang de bonsoir de saleté de réseau de malheur, Max ne me répond-il pas ? Frénétiquement, j’appelle, bisse, trisse, quadrisse son 06 comme une maniaque obsédée. Chaque fois, je suis renvoyée vers la messagerie : «Vous êtes bien sur le répondeur de Max, laissez un message, je vous rappellerai»... NAAAN ! je ne suis PAS BIEN DU TOUT sur le répondeur de Max. Je ne peux plus le supporter, le répondeur de Max, un sale menteur, ce répondeur, en plus : des messages, je lui en ai laissés tant et plus et JAMAIS le vrai MAX vivant en chair et en os, celui qui m’a fait fondre avec son sourire en coin et ses mains en forme de caresses, JAMAIS il ne me rappelle. Mon cœur s’emballe, s’épuise, s’arrête, part en vrille comme un ordinateur pourri de virus. Quoi ? L’objet, le sujet, le complément de mon amour tout neuf serait un imposteur ? Un affreux cynique qui drague les filles le temps d’une soirée, les séduit juste pour le fun et les abandonne aussi sec ? (Il choisit les plus petites, les plus vulnérables, naïves gourdasses qu’elles sont, que je suis, victime toute désignée, solitaire abandonnée privée de passion...). Calamité supplémentaire : j’ai TOUT raconté à Camille : 1. d’abord dans une série de textos-fleuve rédigés à chaud sous ma couette lors de l’insomnie qui a suivi le tourbillon
de la fête (Camille elle-même emportée par sa passion «hervesque» n’a rien flairé de ce qui m’est arrivé sur place)... 2. puis lors d’un interminable coup de fil (heureusement pour mon forfait, c’est ELLE qui a appelé) dimanche après-midi, 3. de vive voix, enfin, au collège où depuis lundi elle ne cesse de me harceler pour «avoir des nouvelles», comme elle dit, alors que des nouvelles je n’en ai pas, c’est bien mon drame. Mardi soir. Sortie du bahut. Toujours pas de Max au bout du fil et Camille qui me répète avec des mines de compassion teintée de curiosité : - C’est pas possible, il décroche jamais ? Il te rappelle toujours pas, c’est pas vrai ! Mes nerfs finissent par lâcher : - SI, c’est possible ! Et SI, c’est vrai, là ! C’est horrible, nul, ridicule, honteux, ça n’arrive à personne SAUF à moi parce que je suis MARION LA POISSE, voilà ! Et je regrette de t’avoir raconté ma vie ! Et je ne veux plus en entendre parler, OK ? Le mercredi 14 avril restera sur mon agenda comme un non-jour, blanc, vide, zappé... Je reste dans ma chambre, anéantie, sans manger, boire, parler, ni composer une seule fois le 06 maudit. Quand Charles m’appelle pour que je vienne l’aider à préparer «notre» déjeuner, j’aboie : - NOTRE déjeuner ? TON déjeuner ! Prépare-le toi-même, j’ai pas faim, et ne me dérange pas : JE DORS ! Faux. Je n’ai pas fermé l’œil de la journée. Entre parenthèses, mon frère se serait-il inquiété de mon sort ? Jamais de la vie. ET TANT MIEUX, D’ABORD ! S’il avait pointé son nez dans ma chambre, sûr : j’aurais trouvé la force de le virer, toute seule avec mes petit
petits poings pleins de rage, comme une GEANTE de 151 cm face à un NAIN de 187 (cm)... La nuit suivante non plus je n’ai pas dormi. Ou peut-être que si. Je ne me souviens pas. Tout s’efface sous l’effet du choc subi jeudi matin quand je suis sortie sur le perron pour partir au bahut (en retard). Qui vois-je au bout du jardin, ricanant en agitant une lettre ? Charles ! - MMM, y’a marqué au dos : qu’esseu-que c’est que ça qui s’passe ? M aime M ? M aime M ? Un Moucheron aimerait notre Moucheronne ? On fait des petites cachotteries ? Mon cœur ne fait qu’un tour. Je m’élance, arrache l’enveloppe des mains de mon frangin et disparais si vite dans la rue que même le champion du monde de sprint ne me rattraperait pas. Trois minutes plus tard, planquée au fond de l’impasse Joël qui va de nulle part à nulle part, je lis en tremblant d’émotion : Marion ma Pépita craquante, T’as dû essayer de m’appeler si ça se trouve (Si ça se trouve ! Il joue avec mes nerfs ?)... Il m’est arrivé une tuile : j’ai perdu mon portable dans le train. Ou peut-être que je me le suis fait piquer. J’avais la tête à l’envers. C’est pas à cause de toi, t’inquiète. Je rigooole. Bien sûr que c’est à cause de toi, et du coup je regrette même pas. Un peu quand même parce que ton 06 était dedans et heureusement que je t’ai raccompagné sinon je saurais même pas où envoyer cette lettre. Cette lettre, elle est chargée de te dire que je pense à toi. Beaucoup. Tout le temps. On dit chance en amour, pas de chance dans la vie, c’est ça ? En tout cas, méga pas de chance pour moi parce que c’est mon 3e portable qui disparaît depuis septembre, et mes parents c’est niet de niet pour m’aider à en racheter un, z’ont plus de points plus de patience plus rien que des sermons et des punitions. Les autres portables j’étais pas amoureux, va pas croire que je suis le mec qui craque pour toutes les Pépitas. De Pépita y’en a qu’une, et c’est TOI. Mon premier portable est mort accidenté en vélo. Le deuxième, noyé lors d’un bain de minuit avec des potes que je te présenterai quand tu viendras (quand ? bientôt ? demain ?). Voilà, tu sais tout. Bon bref, on oublie le portable. Chez moi y’a pas de fixe. Alors écris-moi vite : Max Menatti, 26, chemin du Vieux Puits, 29712 Caradec. Redonne-moi ton 06 que je t’appelle illicofissarapidissimo. Et si t’as un m@il, m@ile-moi que tu m’@imes : maxou07@breizmail.fr Youpi ! Je sautille dans la rue en reprenant le chemin du bahut. La journée file comme sur un nuage. Surtout l’heure et demie de permanence que me rapporte mon retard au premier cours, maths avec Fulmio : quatre-vingt-dix minutes pour rêver sur la missive de mon
Prince de Bretagne : le pied ! La récré, je la consacre à Camille. Urgence : me faire pardonner. Je lui explique comment l’angoisse m’a débordée, pourquoi mon flip est terminé et à quel point le ciel est radieux... En spécialiste du rayon Passion, elle passe l’éponge sans hésiter.
CHAPITRE 2 Écran de veille En arrivant à la maison, mon premier geste est de me JETER sur l’ordi du salon… Mais hic. GROS HIC. Papa est scotché à l’écran et il a sa tête des mauvais jours... Dopée (aveuglée ?) par l’Amour, je m’avance : - Je peux voir juste un truc sur l’ordi ? Il ne lève même pas le nez. - Si tu as des yeux, tu dois voir que je suis en train de travailler et si tu as un cerveau, en déduire que ce n’est pas le moment : REVIENS PLUS TARD ! Sur ce, Maman apparaît, en crabe et en tablier. - Pardon mais ensuite JE prends la place. J’ai plein de mails à envoyer et nos résas pour l’expo Trésors d’Egypte à confirmer avant 20 heures sinon ça tombe à l’eau (si elle savait comme j’aimerais que ça coule au fond des océans et qu’on échappe à ce genre de plans barbantissimants qu’elle affectionne) ! - Hééé après Maman c’est MOI ! braille Charles du fond du canapé, je dois corriger mes maths en ligne avec Félix ! FÉLIX ! Il ne manquait plus que lui ! - Très bien, j’attendrai... Sauf que... quatre heures plus tard, lorsque Papa m’expédie au lit d’un ton ne souffrant aucune objection, je n’ai pas pu m’asseoir une minute devant l’écran. Qu’à cela ne tienne. Je mets mon réveil à sonner à l’aube du vendredi (6h30). Manque de bol (et de sommeil) : je me rendors un peu… trop. Il est 8h09 et je viens juste de taper l’@dresse chérie, quand Maman surgit dans mon dos : - Qu’est-ce que tu fais là ? Tu n’as même pas pris ton petit déjeuner ! Eteins ça immédiatement ! - Je le crois pas ! je suffoque. Tout le monde utilise l’ordi sauf MOI et c’est MOI qui me fais engueuler, j’en ai marre ! - Ho sois polie s’il te plait ! grogne Papa qui sort de la salle de bains. Si quelqu’un peut en avoir MARRE ici, c’est plutôt... Je clique sur ENVOYER, Max comprendra, ou pas, tant pis, je lui expliquerai ; perdu pour perdu, il aura
au moins mon @dresse… Ssshhhwwwoooffff, c’est parti. Je me déconnecte... et m’en vais en claquant la porte. - Ma parole, y a besoin de vacances dans cette famille ! Après la tempête matinale, le vent de l’après-midi tourne dans mon sens (pour une fois). Alors qu’on attend la prof d’anglais (sans enthousiasme en ce qui me concerne, mais bon, c’est la dernière heure de cours avant les vacances…), Mazaud-dit-Sado, notre redoutable CPE, s’amène sur l’estrade, porteur d’une bonne nouvelle (pour une fois again) : Mme Hardy vient de l’appeler, sa voiture est en panne, le cours est annulé. What a marvelous idea ! Le CPE n’ayant pas le temps (ni surtout l’envie, à mon avis : le vendredi, tout Sado qu’il est, il mollit j’ai remarqué, alors un vendredi veille de vacances...) de nous bricoler un programme de remplacement, il laisse rentrer chez eux tous ceux dont les parents ont signé l’autorisation de sortie. Les miens n’ont rien signé mais dans la confusion ambiante, je baratine que ma grand-mère a une gastro, que je dois lui apporter des suppositoires et bla bla bla (mémé + gastro + suppos : j’ai bien dosé mon cocktail, il me lâche sans insister)... Cinq heures sonnent quand je rentre à la maison VIDE ! ÇA Y EST, je le tiens, mon créneau d’ORDI TRANQUILLE ! Fébrile, j’ouvre ma boîte m@il. Suspense... Cinq messages et parmi eux... Yeeesss, maxou07 ! Hello Marion t’as dû cliquer trop vite le mail que tu m’as envoyé ce matin y a rien dedans… La suite Pépita, je veux la suite !!! En attendant : super nouvelle tu sais pas quoi ? Du 22 au 24 pile pendant que nos vacances tombent ensemble, mon oncle Arsène monte en voiture à Paris pour déménager des trucs et JE VIENS AVEC LUI ! Officiellement pour l’aider de tous mes bras musclés mais plus important : on va se revoir et ça va être la méga fête... On flânera le long de la Seine comme dans les films en noir et blanc mais nous, ce sera plein de couleurs et on montera tout en haut de la tour Eiffel et je lancerai un petit avion bleu avec marqué MMM (devine ça veut dire quoi) et si tu veux je t’en fabriquerai un rose avec marqué MMM (quoi dire veut ça devine). Bon je lâche le clavier ma reum rôde et elle est pas de bon poil hachtung chaud bouillant... Répondre, vite ! Non, pas trop vite ! Savourer d’abord... J’ai le temps avant que l’un des trois insupportables avec qui je dois supporter de cohabiter ne rentre au logis. Le salon rayonne de soleil malgré la pluie. Il me semble que le portrait de l’arrière-grand-mère Plumier me fait un clin d’œil. Je rêve ? Pour l’ancêtre peut-être mais pas pour le reste. DANS SIX JOURS, MAX EST LÀ ! Et moi qui redoutais les vacances ! Zéro pour l’intuition, Marion ! Clic déclic : je googlise pour voir comment on fabrique un avion en papier. C’est idiot, je sais, et alors ? Si ça me plaît de faire un avion en pensant au garçon qui me plaît ? Je lâche à la 3e étape (il y en a 17) : l’aéronautique