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Marion, profession :  collégienne

Marion, profession : collégienne

9-12 ans - 83 pages, 21842 mots | 2 heures 38 minutes de lecture | © Fanny Joly Numérik, 2013, pour la 1ère édition - tous droits réservés


Marion, profession : collégienne

9-12 ans - 2 heures 38 minutes

Marion, profession :  collégienne

Marion et son frères Charles reviennent en numérique, chic ! Avec ce recueil de 12 nouvelles génialement illustrées par Catel, BD : lire rime avec rire.

Entre panne d’oreiller, stage mouvementé, embrouilles Facebook, baby-sitting musclé, citronnade fraîche ou réveillon bouillant (entre autres… ) : Marion est sur tous les fronts pour notre plus grand plaisir ! 

"Marion, profession : collégienne" vous est proposé à la lecture version illustrée, ou à écouter en version audio racontée par des conteurs et conteuses. En bonus, grâce à notre module de lecture, nous vous proposons pour cette histoire comme pour l’ensemble des contes et histoires une aide à la lecture ainsi que des outils pour une version adaptée aux enfants dyslexiques.
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Extrait du livre Marion, profession : collégienne

Marion, profession : collégienne Ecrit par Fanny Joly Illustré par Catel Fanny Joly Numérik


Table des matières 1 - Chaos matinal 2 - Ne nous fâchons pas 3 - Triche de lecture 4 - Un stage peut en cacher un autre (1re partie) 5 - Un stage peut en cacher un autre (2e partie) 6 - Miss Crampons 7 - Sans commentaire 8 - Boissons fraîches 9 - Attention travaux ! 10 - Philomène 11 - Scène de rue 12 - Chaud, le réveillon ! 1. Chaos matinal Ooohhh ! Trop marrant ! Qu’est-ce que fait Fulmio, mon prof de maths, à danser un jerk déjanté au milieu de la cantine ? Ses gros bras tatoués ondulent comme les nageoires d’un poulpe à travers son débardeur à trous orange fluo. Il y a plein de monde, mais personne que je connais. INCROYABLE ! Fulmio sort une trompette et se met à souffler dedans. De plus en plus dingo : quand il joue, il devient noir. Quand il s’arrête, il redevient blanc. Et le voilà qui clignote, maintenant ! Fulmio noir, Fulmio blanc. Brusquement, un ba-
-rouf d’enfer fait trembler les murs. Un tank volant fracasse la fenêtre. C’est peut-être la guerre ? Je ferais mieux de me planquer ! Je me jette au sol. Ouille ! Qui me gratte les jambes ? La moquette de ma chambre ! Fulmio s’évapore avec mon rêve... Quel jour est-on ? Quelle heure est-il ? Je cherche mon portable à tâtons. Le voilà. J’ai beau appuyer dessus de toutes mes forces, il reste obstinément éteint. Tarée de moi : j’ai oublié de le recharger. L’alarme n’a pas sonné. Tous mes neurones se secouent d’un coup. Hier, patinoire avec les copains. C’était dimanche. Donc today = rentrée. Je me précipite dans le couloir. La porte de Charles est béante. Logique : le lundi, Papa droppe mon frère au lycée. Le tank de mon rêve, c’était le bruit de la voiture, je parie. Dans la vraie vie, la pendule marque 8 h 33. Le cours de maths est commencé depuis 3 minutes. Fulmio doit être au taquet, tout joyeux à l’idée de nous torturer après la trêve noëlique. J’entends Maman farfouiller en bas. J’ai intérêt à rattraper le coup ! Je me glisse dans mon sweat-jean-baskets, puis dans la salle de bains, eau glacée sur la figure et BRUSHING MOUILLÉ TÊTE EN BAS. Il ne me reste plus qu’à... descendre affronter ma mère. Que faire d’autre ? Qui n’avance pas recule, n’est-ce pas ? Elle a son manteau sur le dos, ses clés à la main et l’air pressé. — Tu n’as pas cours, Marion ? Tu n’es pas en retard au moins ? me jette-t-elle comme si j’étais juste un problème de plus (de trop ?) dans son lundi matin. J’avale ma salive. « Aie l’air cool même si tu ne l’es pas ! », me souffle ma Petite Voix. Merci du conseil, je n’y aurais pas pensé toute seule ! — On nous a prévenus avant les vacances que le prof de maths ne serait pas là ce matin, on commence une heure plus tard ! J’affirme avec toute l’autorité dont je suis capable dans les circonstances présentes, c’est-à-dire... euh... pas énormément. Je pourrais devenir rouge tomate. Coup de bol : ce n’est pas le cas. De toute manière, Maman est si stressée qu’elle ne me regarde pas. Elle fouille partout comme un chien truffier. — T’as pas vu mon téléphone ? Impossible de le trouver. J’ai une réunion très importante. Je vais être en retard si ça continue. Tu peux le faire
sonner avec le tien, s’te plaît ? Argh ! C’est le black monday des portables, ma parole ! Si j’avoue que le mien est à plat, danger de puce à l’oreille : elle sait que c’est lui (mon portable) qui sert à me réveiller. Je m’empare discrètement du bon vieux fixe qui, lui au moins, est bien à sa place. Toui pioui pioui toui toui tralala... Trois secondes plus tard, le mobile maternel sonne sous le canapé, d’où je l’extirpe triomphalement. — Et ça, c’est quoi ? Maman se rue sur son phone. — Ma chérie, tu me sauves la vie ! Et réciproquement ! Si elle savait ! Elle me claque deux bisous et part sans demander son reste. Je me laisse tomber sur une chaise. 8 h 37. Je vois d’ici Fulmio en train de donner le travail pour la semaine. À chaque retour de vacances, il commence comme ça, histoire de bien nous rappeler QUI EST LE CHEF. « Tu ferais mieux de galoper au bahut ! », me suggère sournoisement ma Petite Voix. N’importe quoi ! Ce serait kamikaze. Si je pars maintenant, j’arrive 20 minutes en retard. Avec Fulmio, 1 minute, c’est déjà trop, tolérance zéro, atterrissage direct dans le bureau de Sado (alias Mazaud, notre redoutable-redouté CPE), punition garantie. La seule solution, c’est de zapper Fulmio, d’espérer qu’il m’oublie et de me glisser en douce en cours d’EPS à 9 h 30. Ça PEUT passer. Juanito l’a déjà fait et même Arthur, le géant de la classe, pas le genre qui passe inaperçu. Donc moi, avec mon mètre cinquante et un, ce serait bien le diable que... Pis d’abord, Petite Voix, fiche-moi la paix : JE GÈRE ! Gagné. Elle se tait. Non mais ! Dans ma tête aussi faudrait savoir qui est le chef, à la fin. J’ai presque une heure de liberté devant moi et la ferme intention de m’offrir un petit déj comme si c’était encore les vacances. Même mieux : vu que j’ai la cuisine rien que pour moi, pas de Charles pour me saouler, ni de parents pour me sermonner. Comparé aux 3 minutes (voire 0) que j’accorde au « repas le
plus important de la journée » (c’est Maman qui le dit), genre banane à la volée ou goulée de lait à même le frigo, c’est Byzance, que dis-je, c’est le Crillon multiplié par le Fouquet’s. 8 h 43. Prenons nos aises. Pour commencer : musique, maestro ! Mon portable étant à la charge, j’allume la radio. Pouark : les infos. Tourne molette. Ouah ! Sur la station voisine, Too Boo, mon groupe adoré, chante son dernier tube : Don’t wake me up ! Si c’est pas UN CADEAU POUR MOI, ça ! J’adore cette chanson. Le refrain au violon et le thème total dansant avec les clochettes. Effet immédiat. J’exécute une danse de joie autour du frigo. Et si je me faisais des œufs ? Au diable la mesquinerie, je casse trois gros œufs dans la poêle. Avec ça, faut bien une touche (une louche ?) de crème fraîche. Déception : il n’y en a pas dans le frigo. C’est quoi cette maison sans crème fraîche ? Une bombe de Chantilly me fait de l’œil, rescapée du moelleux au chocolat d’hier. Pourquoi pas ? Les œufs sucrés, ça existe, que je sache. Psssccchhhiiittt. La Chantilly crépite fugitivement avant de s’étaler comme une flaque au milieu des œufs en train de cuire. Touillons un bon coup et il n’y paraîtra plus. Dans la foulée, beurrons, miellons généreusement deux grosses tranches de brioche. Et un big jus d’orange. Un VRAI. Toutes les oranges de la maison y passent. Mmhhh... Délichieux... Too Boo laisse place à la pub, puis à Damien Piche, le chanteur bêleur. Il n’arrive même pas à gâcher mon festin. J’attaque ma deuxième tartine quand la radio m’informe que le « cacarente » dégringole. Quoi ? Re-les-infos ? Déjà 9 heures ! Qui m’expliquera pourquoi le bon temps passe si vite et le mauvais si lentement ? La vie est mal faite. En attendant, je ferais mieux de m’activer. J’enfourne ma tartine en accéléré. Slurpe mon jus d’orange, style aspirateur. Tant pis pour la vaisselle. Je m’en occuperai en rentrant. Surtout que... je n’ai pas préparé mon sac ! « Depuis le temps qu’on te dit qu’il faut TOUJOURS préparer son sac la veille », martèle ma Petite Voix, cette punaise. 9 h 06. Je jette en vrac dans mon sac à dos tout ce qui traîne et qui ressemble à des affaires de bahut. 9 h 08. J’arrive au bout de la rue. Brrr. Il fait un froid de loup. Au fait, après EPS, on a quoi ? Anglais, il me semble... Prise d’une frénésie d’anticipation :
je fouille mon sac. Looking for mon agenda. Oucékilé encore celui-là ? J’ai beau tout retourner, je l’ai pas ! Badissime. Hardy (notre english teacher) fait une fixette sur le sujet. Quand elle chope un ou une élève « agendaless », elle donne masse irregular verbs à recopier. Demi-tour. No choice. Je me souviens l’avoir ouvert ce maudit agenda, pourtant... Quand ? Pas clair. Au début des vacances peut-être ? Blurp. Un renvoi au goût bizarre envahit mon arrière-gorge. Perron. Porte. Entrée. Escalier. Sous mon lit ? Niet. Table de nuit ? Pas davantage. Fond de l’armoire ? Non plus. Bluuurp. Je suis barbouillée, ma parole ! 9 h 13. « Un problème après l’autre, lâche l’agenda, t’es en train de perdre du temps ! », me conseille ma Petite Voix. Elle n’a pas tort (pour une fois). Je repars. Escalier. Porte. Perron. Meeerde ! Mon sac est resté dans l’entrée. Clés dedans. Je suis maudite ou quoi ? Nom d’une cata, ça s’arrange pas. Je dirais même que ça s’aggrave grave. Les jambes m’en flanchent. Pourvu que le soupirail de la cave soit entrouvert. Avec ma veine, il ne l’est pas, mais après une bonne rafale de coups de pied, il l’est ! Je me glisse à travers comme un fantassin poursuivi par une armée entière. J’atterris la tête la première dans un cageot de pommes de pin. Ouille aïe ouille ! « Pas le moment de pleurnicher ! », grince ma Petite Voix (se voulant positive, sans doute ?). Dommage que la prof d’EPS ne m’ait pas chronométrée : record olympique battu sur le parcours maison-bahut, ça aurait remonté ma moyenne. Sauf que... à l’arrivée, j’ai l’impression d’avoir un camion-poubelle à la place de l’estomac. Entre deux haut-le-cœur, je me dirige vers l’entrée arrière du collège. Miracle : porte OUVERTE. Les dames de la cantine café-clopent à proximité. RE-MIRACLE : un troupeau de petits sixièmes déboule du fond du corridor. Je me glisse à contresens parmi eux et disparais. 9 h 28. Tendue vers mon objectif, je file en crabe direction gymnase quand soudain, que vois-je, telle l’antilope (moi) croisant dans la jungle UN LION affamé ? Lui ! Je veux dire : SADO ! Sortant des toilettes ! Mes tripes font le grand huit. Qu’est-ce qu’il fabrique à traîner dans le coin ? Il peut pas aller aux vécés du premier étage, à côté de son bureau-tour-de-contrôle ? — Mademoiselle Girardon ! Vous devriez être en
cours de maths ! rugit-il illico. Le CHIEN ! Le RAT ! Le LION GALEUX. Il connaît tous les emplois du temps de toutes les classes de tout le collège par cœur ! — Je... euh... ma grand-mère est malade... je bêle. Je suis lamentable. Je le sais. Je le sens. — Mais bien sûr ! Et moi, je suis le pape ! Voulez-vous que nous appelions vos parents ? Montez dans mon bureau. Son œil brille d’une lueur assassine. Je suis moite. Brûlante. Glacée. Je me vide, aspirée par le carrelage qui sent mauvais. Ma grand-mère a eu une gastro le mois dernier*. Elle aurait pu l’avoir ce matin, zut crotte flûte à la fin, j’en ai marre ! — Je vous assure, Monsieur ! Ma grand-mère a une gastro, je suis restée pour la soigner et... et... vous savez quoi ? Moi-même, je ne me sens pas bien. Je crois que je vais peut-être... VOMIR. Éclair de génie. Au tour de Sado de flipper. — Vo...vo...mir ? répète-t-il, paniqué. Je ferme la bouche. Je gonfle les joues, dans l’idée d’imiter genre la fille qui tenterait de contenir une vague semi-digérée Scrambled-Eggs-Miel-Orange-Beurre-Brioche-Chantilly. Serais-je bonne ? Le CPE recule de dix pas : — Passe pour cette fois, filez à l’infirmerie ! Dans mon estomac, le camion-poubelle amorce une marche arrière. L’infirmière remplaçante en poste depuis la rentrée est une gentille. Du gâteau à côté de Sado. J’y cours. Je vais digérer mon breakfast tranquille au lieu de m’esquinter à la corde à nœuds. Si je m’y prends bien, je peux même essayer de tirer jusqu’à midi, fin du cours d’anglais. Pfffiouuu ! Collégienne, c’est un métier !
2. Ne nous fâchons pas De loup ? De canard ? De gueux ? Je n’arrive pas à qualifier le froid qui glace ma chambre. Au fait, c’est quoi, un gueux ? Je l’ai su, un jour, mais là, mes neurones sont aussi figés que mes doigts de pied, lesquels ressemblent à s’y méprendre à des chipolatas congelées. Papa aurait-il coupé le chauffage pour faire des économies ? Il en serait capable. Ces temps-ci, il nous bassine un maximum avec des discours de stricte RIGUEUR BUDGÉTAIRE... « T’as qu’à mettre des chaussettes ! », ricane
la Petite Voix qui habite dans ma tête. Toujours un bon conseil d’avance, celle-ci, sauf que... pour récupérer des chaussettes dans mon armoire, il faudrait d’abord que je m’extirpe de ma couette. Et là, brrrrr, pneumonie garantie ! Si seulement j’avais obtenu les bottes fourrées que je vise depuis cinq mois, je les aurais gardées pour dormir ! Aaaaah, ces bottes ! Quand je les ai vues pour la première fois, aux pieds de Camille, rondes, moumoutées, veloutées, acidulées couleur mandarine, j’ai attaqué Maman le soir même sur le sujet. C’était fin septembre. Trop tôt en saison (pour moi en tout cas, pas pour ma meilleure amie, qui est toujours en avance de trois wagons sur les tendances). La réponse prévisible est tombée : — On n’a même pas encore rangé les sandales d’été et tu me parles de bottes fourrées ! OK... Laissons tomber. En octobre, j’ai contre-attaqué, photo à l’appui. Sous l’image (découpée dans un magazine) figurait le prix. Moi qui croyais tenir là une fine tactique pour faire passer la pilule, grave erreur ! Maman a failli s’étrangler. — Ne me dis pas que tu veux acheter ces horreurs ! Et tu as vu le prix ? C’est une blague. — Je peux en trouver des moins chères sur... — Arrête ! Les filles qu’on voit dans la rue chaussées de la sorte font de la peine, je t’assure. Ça leur donne une démarche lamentable, on dirait des spationautes tombés de leur fusée. — Ça m’étonnerait, y a pas plus confortable, c’est EN MOUTON, je te ferai dire ! — Excuse-moi, mais c’est TOI la moutonne ! Si la mode était aux santiags à éperons, en caoutchouc fluo imitation croco, tu en voudrais... En novembre, ma troisième (courageuse) tentative a été coupée net au prétexte que la pluie allait transformer mes ex-futures bottes en éponges. Il pleuvait, ce jour-là, en effet. — Je les mettrai pas quand il pleuvra... j’ai tenté. — Attendons d’abord qu’il cesse de pleuvoir, tu veux ? Le hic, c’est que, trois semaines plus tard, il pleuvait toujours. J’ai commencé à croire à un complot. Ma mère et la météo liguées contre moi ? En décembre, j’ai décidé qu’il était urgent...
... d’attendre Noël et une éventuelle aide financière de ma grand-mère. L’aide en question est tombée, mais en même temps qu’une fabuleuse promo sur la tablette tactile de mes rêves, ce qui a changé mes priorités, j’avoue. ... Tout ça pour en arriver à... hier soir. En rentrant du bahut, que vois-je dans la vitrine de COYOTTE BAZAR, la solderie de la rue Haudecœur ? MES bottes ! En troisième démarque ! À 19,90 € ! Mauves ! Pas de la même couleur que celles de ma copine, qui ne pourra donc pas m’accuser de la copier ! Je suis entrée. Il y avait ma taille. J’ai essayé. Mes pieds ont éclaté de joie. Certes, la fourrure est en acrylique, mais... finalement, je PRÉFÈRE ! C’est vrai, y en a marre de massacrer de pauvres moutons innocents ! J’en tremblais de convoitise. J’ai laissé des arrhes, histoire de forcer le destin. Toute la fortune que contenait mon porte-monnaie : 7,50 €. Je me suis précipitée à la maison au galop. J’ai fouillé fonds de poche et tiroirs. Retrouvé pour 3,10 € de centimes et autres pièces jaunes. Électrisée, j’ai guetté le retour de Maman, puis je l’ai tannée, tannée... jusqu’à ce qu’elle me lâche un billet de 10 €. Youpi ! Hourra ! À moi les plus belles bottes mauves de la planète ! En ce samedi matin, il ne me reste plus qu’à sortir du lit pour aller les acheter. « cinq-quatre-trois... décompte ma Petite Voix, jouant les starters. — Bernard ! Crois-tu vraiment que c’est raisonnable de vouloir réparer toi-même la chaudière ? Tu n’es pas chauffagiste, ni plombier ! enchaîne Maman dans le couloir. Ouuuh ! Je pige la raison du gla-gla ambiant : la maison n’est pas en restriction, mais en PANNE de chauffage tout simplement ! — C’est dingue ! grogne mon père. Toutes tes amies rêvent d’un mari bricoleur, toi tu l’as à demeure et, au lieu de me remercier, tu mets en doute mes capacités. — Pas du tout, mon chéri, sauf que si tu n’y arrives pas, on va continuer à geler. Aucun plombier ne viendra demain dimanche, tandis qu’aujourd’hui samedi, on aurait une chance de... — Une chance de payer une facture exorbitante !